Tribune libre : contre l’euphorie générale...
- administrateur
- 18 juil. 2018
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Des millions de français descendent dans la rue le 15 juillet pour défendre le Code du Travail et les services publics ! Non, c'est une blague, si ces gens sont dans la rue, c'est pour fêter la victoire de la France à la Coupe du Monde de football...
Certes, la France remporte son second titre mondial… On peut s’en réjouir (ou pas ou même y être indifférent). D’abord, évitons de déborder vers un nationalisme malsain. Puis souvenons-nous qu’en 1998, après le délire euphorique autour de la France Black, Blanc, Beur, Le Pen arrive au second tour aux Présidentielles de 2002… Ensuite, que cette coupe du monde a masqué d’une part une situation sociale dégradée en France, mais aussi en Russie où les conditions de contestation vous mènent directement dans des camps ! Des jeux et du pain, disait-on à Rome. C’est bien compris par les puissants de ce monde qui jette un coup les JO, un autre le foot, un autre encore le Tour de France. Bon peuple, occupé à manifester sa joie par millions quand un but est marqué et qui se tait quand on s’attaque aux services publics, bientôt à la retraite, à la Sécurité Sociale et aux indemnités chômage au nom de l’austérité imposée par le couple Bruxelles/Berlin, au nom des milliardaires qui dirigent ce pays à travers leur homme lige, Macron.
Ne soyons pas dupes autour de cet événement. Au demeurant, ne voit-on pas la liesse populaire écourtée au retour des « héros » de Russie parce que le Roi les attendait à l’Elysée ? Tant pis pour ces centaines de milliers de supporters venus assister au défilé de l’équipe de France sur les Champs Elysées : pas le temps de s’attarder, douze minutes et hop, directement comme communicante du Président. L'important étant que les Bleus arrivent avant 19h30 à l'Elysée pour faire la une des journaux télévisés ! Et de surcroît, pas question pour Macron de les lâcher : les joueurs ne retourneront pas auprès des centaines de milliers de fans, ils resteront toute la soirée avec le Président. Qui lui, ne s’y trompe pas, agitant les bras, hurlant comme un dératé, évoquant la communion nationale (autour de lui, évidemment), ceux qui gagnent, la France qui est de retour, etc. Sans que le chômage et la pauvreté ne baissent, l’essentiel, c’est l’image qui permet de garantir le calme social. Pendant qu’on agite des drapeaux tricolores, on ne pense pas à l’ensemble des mauvais coups, à la casse sociale, aux riches toujours plus riches, aux pauvres toujours plus pauvres, aux conditions de vie toujours plus difficiles…

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