A Tours, ils étaient plus de 500 devant le siège régional à manifester contre la privatisation du service public de la SNCF. En effet, derrière la question du statut du cheminot se cache la question de la privatisation de l’ensemble des services publics. C’est donc bien une grève qui nous concerne directement que mènent les salariés de la SNCF. Au niveau national, la direction annonce 48% de grévistes dont 77% de conducteurs (10% seulement des TER en Région Centre). En effet, même parmi les cadres de l’entreprise, le mouvement connait un vrai succès. Il est vrai que la mise en cause du gouvernement de l’organisation de l’entreprise publique a quelque peu fâché ceux qui y participent tous les jours. Ce que les salariés ne comprennent pas, c’est pourquoi un service privatisé marcherait mieux qu’un service public. Cela voudrait dire que le privé mettrait plus de moyens pour garantir le service aux usagers ? Si c’est le cas, pourquoi l’Etat, seul actionnaire de la SNCF, n’a pas, aujourd’hui comme
hier, mis en œuvre les moyens qui auraient permis de rendre ce service aux clients ? C’est le cas : imposant à la SNCF 36% des investissements aux lignes TGV pour 1% des usagers transportés, l’Etat a délibérément choisi de favoriser les élus qui réclamaient des lignes grandes vitesses chez eux pour assurer leur réélection ou pour favoriser le déplacement des cadres supérieurs au détriment de la grande masse des usagers.
Elisabeth Borne, la technocrate un temps proche du PS, a trouvé une parade : hurler à la récupération politique du mouvement. Tiens donc, parce que les décisions du gouvernement ne le sont pas ? Satisfaire aux injonctions de la libérale Commission Européenne, ce n’est pas politique ? Briser le service public, ce n’est pas politique ? Casser le Code du Travail puis les acquis sociaux, ce n’est pas politique ? Supprimer l’ISF et faire payer les retraités, ce n’est pas politique ? Non, pas du tout, mon cher ! Mais défendre les services publics, lutter contre le libéralisme effréné et ses conséquences désastreuse, ça c’est
politique ! Et alors ? Faire de la politique, ça serait honteux ? Encore une qui aurait mieux fait de réfléchir avant de sortir une telle ânerie. En réalité, ce que craint le gouvernement, c’est que des solutions politiques soient apportées aux luttes actuelles : cela pourrait déboucher sur la convergence des luttes et une grève générale dont le mot d’ordre serait : un an, ça suffit, Macron dehors !
Et les solutions politiques, n’en déplaisent à Borne, existent ! Nous vous invitons, en ce qui concerne les transports, à vous référer au livret ‘’Transports’’.
Quand aux cheminots à Tours, ils ont défilé de la Gare à la Préfecture où, évidemment, personne ne les a reçus… Ils poursuivent leur mouvement en se donnant rendez-vous demain
à la gare de Saint-Pierre-des-Corps. Une délégation représentant le Collectif étudiant contre la Loi Vidal est venue apporté son soutien aux cheminots en lutte. Au demeurant, ces mêmes étudiants ont voté ce jour le blocage de la fac des Tanneurs, venant augmenter le nombre de facs en luttes contre cette Loi.
Des militants de la France Insoumise ont participé à cette première manifestation pour affirmer le soutien total et entier de la France Insoumise à la grève des cheminots.
Au niveau national, nous pouvons noter, une nouvelle fois, la partialité des médias : toute la journée, ils nous ont asséné que cette grève pénalisait essentiellement les travailleurs qui utilisent le train pour se rendre au travail. Et de monter en épingle
les insultes subit par Jean-Luc Mélenchon par deux/trois excités, allant jusqu'à parler de son expulsion de la manif. Pas une chaîne d''info'', pas un magazine télé (C à vous, Quotidien...) qui ne reprenne en chœur cette info diffuser par un journaliste de l'AFP, sans la vérifier. Et les médias papier de s'emparer de cette ''fake news''. En fait, Mélenchon a quitté la manif pour rejoindre l'Assemblée Nationale afin d'assister à la séance de questions au gouvernement.
Photos de la manif à Tours par nos soins
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