top of page

Semaine du 25 au 31 mars

Dernière mise à jour : 1 avr. 2019

Nous revenons ici sur cette semaine avec plusieurs titres :

- Le RSA et Les Républicains

- La NR, les Gilets jaunes et les autres

- Interdiction de manifester à Tours : une première

- Affaire Mme LEGAY

- LREM dévoile sa liste... et s'effondre !

- Arrêt de la production chez Sandvik

Le RSA et Les Républicains

Des députés Les Républicains ont déposé un projet de loi (N°1780 du 20 mars) visant à supprimer pendant un an le RSA aux bénéficiaires qui auraient été arrêtés et condamnés dans les manifestations de Gilets jaunes. Ce n’est pas la première fois que ce type de proposition est faite : le FN a été précurseur ! Que nous dit cette démarche ? Que LR mène le même combat contre le Peuple que LREM. Ce sont les deux faces de la même pièce, celle de la défense des intérêts des plus riches, d’un système qui nous conduit à la misère et à la catastrophe (les fins de mois et la fin du monde). Les partisans de Wauquiez font comme lui : la course derrière les idées du Front National pour récupérer l’électorat qui a choisi de suivre la Le Pen plutôt que la copie qu’est le président de LR qui devient donc Les Répugnants. Tous ces gens, quoiqu’il arrive, seront toujours les partisans de l’ordre et de la répression contre ceux qui demandent la justice sociale. De plus, cette proposition de loi, qui n’a aucune chance de passer puisque rien dans les conditions d’obtention du RSA ne fait référence au casier judiciaire, montre à quel point ces pseudo-représentants méprisent les plus pauvres d’entre nous. Car il ne s’agit pas seulement de dissuader d’aller manifester, mais il faut aussi punir ces gueux qui oseraient braver cette injonction. Que tous n’oublient pas que parfois les gueux entrent en scène et finissent par demander des comptes. Qu’ils méditent sur ce refrain de la chanson de Jean-Baptiste Clément (par ailleurs auteur du Temps des cerises) écrite en pleine semaine de répression de la Commune de Paris en 1871, La Semaine sanglante :

« Oui mais

Ça branle dans le manche,

Les mauvais jours finiront.

Et gare à la revanche,

Quand tous les pauvres s’y mettront.

Quand tous les pauvres s’y mettront. »


La NR, les Gilets jaunes et les autres

Après s’être précipité à pratiquement condamner nos camarades Gilets jaunes en garde à vue à Paris à la suite du saccage du Fouquet’s, la NR fait marche arrière toute. Il faut dire qu’une délégation de Gilets jaunes avaient demandé des explications sur les titres et les articles ambigus de ce journal sur cette question. Il ne fut pas le seul à exploiter cette double interpellation, toute la presse ayant trouvé les coupables de la mise à mal de ce que Macron a souligné comme étant un symbole de la France. Ce symbole l’est peut-être pour lui et les siens, mais pas pour l’immense majorité des gens qui n’auront pas les moyens d’y entrer. Il l’est peut-être pour les éditocrates parisiens qui pratiquent la haine quotidienne à longueur d’antennes et de pages envers ce mouvement qu’ils ne comprennent toujours pas. Il ne l’est pas pour l’ouvrier de Blanquefort, bientôt licencié par Ford, il ne l’est pas pour le salarié de Gm&S qui n’a toujours pas retrouvé d’emploi même en faisant cent kilomètres, ni pour celui de Michelin ou celle de Tupperware à Joué-lès-Tours, ni pour celui de Sanvik à Fondettes qui cesse son activité ce 31 mars, ni pour celui du papetier Arjowiggins, ni pour celui d’Ascoval toujours dans l’incertitude d’une reprise… Donc la NR, par deux fois, une interview en vidéo, se dédouane de sa précipitation initiale. Ne boudons pas : il est à signaler quand la presse fait son mea culpa, c’est si rare… Mais comme le naturel revient toujours au galop, la NR publie un article le 30 mars pour revenir sur les deux précédents avec un procédé qui semble la dédouaner des commentaires qu'elle diffuse, mais qui est une nouvelle manipulation : elle se réfugie derrière le courrier des lecteurs pour laisser déverser la haine sur ce qu’elle qualifie elle-même de « leur petite vie de militants tourangeaux ». Ainsi, des extraits de ces courriers stigmatisent un prétendu soutien aux black blocs qui se seraient livrés à des violences intolérables. Ce n’est pourtant pas eux qui enverront plusieurs centaines de manifestants à l’hôpital, qui ont mutilé des dizaines de Gilets jaunes, les éborgnant, leur arrachant les mains, brisant les mâchoires, fracassant les crânes comme les soi-disant force de l’ordre l’ont fait à Nice sur Mme Legay (voir plus bas). Et que dire de ces lecteurs, très macronistes, qui reprennent le discours de mépris du président des riches : « Une page entière pour traiter les mésaventures de deux personnages, qui, à part porter un gilet jaune, ne sont rien, ne serait-ce pas un peu trop ? ». Ce commentaire est sans doute celui d’un des députés LREM d’Indre-et-Loire et les gens de rien finiront par les balancer aux prochaines élections, cette bande d’incompétents, d’arrivistes, de méprisants, d’ignorants de ce qu’est la vraie vie, enfermés qu’ils sont dans leur société idéale où seuls les riches ont tous les droits...

Signalons cependant que ce n’est pas fini pour les deux Gilets jaunes tourangeaux : l’un d’eux a été encore convoqué à la gendarmerie de Montlouis concernant la tentative de blocage d’un site de distribution de carburant. Ça en devient de l’acharnement dont le seul but est de dissuader chacun d’aller manifester au risque d’avoir maille à partir avec la justice. C’est la liberté selon Macron : interdit de me critiquer, interdit de manifester contre ma politique. N’appelle-t-on pas ça la dictature ?

Deux articles qui n’ont à priori pas de lien commun avec les Gilets jaunes révèlent la nature profondément ultra-libérale de ce journal de presse quotidienne régionale. Le premier concerne les magasins Vival de l’agglo qui ferment les uns après les autres, conséquence de la gestion improbable du propriétaire. Qu’à cela ne tienne, la rédactrice de l’article salue l’esprit d’entreprendre de ce type même si cela n’est pas couronné de succès ! Que dire des salariés qui se retrouvent au chômage ? Bah, il leur reste à avoir eux aussi cet esprit qui les a conduit à Pôle emploi… Le second vante les mérites d’une gymnastique quotidienne à la plate-forme Lidl de Touraine. Sans rire, la NR nous explique que c’est pour le bien-être des salariés… Alors que les syndicats et les salariés de Lidl, et même Cash investigation, dénoncent les conditions de travail qui ont vu 2 196 salariés licenciés en cinq ans pour cause d’inaptitude, brisés qu’ils ont été par la pénibilité du travail et les cadences imposées : jusqu’à deux cent cinquante colis manipulés en une heure, plus de huit tonnes en une journée. Mais ça, la NR ne le voit pas. Ne le sait pas ? Non, ne veut pas le savoir, impliquée qu’elle est dans la défense d’un système que ses propriétaires ne veulent surtout pas changer ! Et dont le rédacteur de l’article se satisfait bien. Encore un qui doit regretter la fermeture du Fouquet’s…


Interdiction de manifester à Tours : une première

Le rassemblement régional des Gilets jaunes qui a eu lieu à Tours ce 30 mars s’est heurté à l’interdiction d’un certain nombre de rues de Tours. Cédant à l’injonction des riches commerçants de Tours, la préfète a publié in extremis ce décret d’interdiction de manifester dans les rues marchandes à zéro heure le 30 mars… Dès le matin, place Velpeau, les flics se livraient à un contrôle d’identité systématique des Gilets jaunes qui s’installaient pour recevoir les délégations régionales. Avec fouille des sacs et confiscation (complètement illégale !) de matériel comme les masques de protection. La manifestation, partie à 14 heures de la place Jean-Jaurès, s’est déroulée sans problème particulier, évitant les périmètres interdits. Ce qui n’a pas empêché les intimidations des flics qui barraient la rue Marceau. Puis vers 16 h 30, alors que la manif revenait place Jean-Jaurès, prenant prétexte de quelques rideaux de fer secoués, la préfète a donné l’ordre de dispersion. Et là, ça a été la chasse aux manifestants ! Bloquant les issues de la place Jean-Jaurès où nous étions alors pris en nasse, une pluie de lacrymogènes s’est abattue sur nous, créant la panique sur une manifestation pacifique, regroupant aussi des enfants, des personnes âgées et des personnes handicapées, parfois en fauteuil roulant. Ces tirs de lacrymos ont aussi atteint massivement les badauds et les consommateurs des terrasses de café de la place Jean-Jaurès, multipliant la panique et les fuites désordonnées. Alors que les manifestants rejoignaient avec difficulté la place de la Gare, nouveaux tirs de lacrymos, dans le dos de ceux qui tentaient d’échapper à la suffocation. Dans le dos ! Une nouvelle fois, les passants sur la place de la Gare ont profité de ces tirs de lacrymos. Que dire de cette police qui prend pour cible (avec un certain plaisir, il suffisait de croiser le regard de ces chiens de garde du pouvoir pour le comprendre) les citoyens mécontents et mêmes ceux qui circulaient benoîtement ce jour ou le soleil donnait des airs d’été au centre ville ? Cette police-là n’est pas démocratique. Elle est le bras armé d’un pouvoir qui passe les limites de l’autorité pour s’approcher de plus en plus de la dictature. Et dire qu’ils font leur boulot n’est pas une justification : le flic qui exécutait les ordres, le bureaucrate qui remplissait des bordereaux d’expédition, le cheminot qui conduisait la locomotive faisaient aussi leur travail quand ils conduisaient à la mort la plupart des juifs de la rafle du Val d’Hiv entre le 16 et le 17 juillet 1942.



Revenons ici sur le rôle de la presse qui se distingue encore par son soutien inconditionnel à Macron : toute la journée, les chaînes d’infos se sont contentées d’interroger l’extrême-droite, meilleure alliée de Macron, pour dialoguer entre gens bien élevées sur l’ordre à respecter, sur la dualité Macron/Le Pen comme seule issue. Et, sous-entendu, comme Macron seule alternative. Alternative à quoi ? L’ultralibéralisme contre l’ultralibéralisme ? La seule justification à cette dualité offerte en pâture est qu’elle permet le maintien au pouvoir de Macron et de sa clique d’apprenti dictateur pour l’intérêt du 1 % le plus riche, pour le maintien des intérêts des multinationales et de la société à la Merkel que veut construire la commission européenne… Celle où on mettra en compétition chacun contre chacun, le salarié français contre le salarié roumain, le salarié allemand contre le salarié tchèque, le salarié suédois contre le salarié polonais. Pour le seul bénéfice du système, ce système qui nous conduit à la perte.



Soulignons ici la performance de la journaliste de la NR qui a suivi la manifestation, si on peut appeler une lécheuse de bottes une journaliste, s’il existe encore des journalistes à la NR. Citons la : « Retour place Jean-Jaurès, premières échauffourées. Puis une pluie de gaz lacrymogènes chassant les manifestants avec méthode, les policiers reprenant le centre-ville rue après rue ». Quelles échauffourées ? Quelques rideaux de fer secoués, sans conséquence, qui permettent la justification de l’injustifiée charge des flics ! Que veut-elle dire en parlant de rue reprise une par une, avec méthode, aux manifestants ? Que nous sommes Daesh à Bhagouz où les rues lui sont reprises une à une ? Son article pue l’amalgame avec des manifestants qui seraient alors des émeutiers pour le moins, des terroristes presque… Ne revenons pas sur le gag des chiffres avancés : 500 pour la préfecture, à peine 1 000 pour la NR… De la place Jean Jaurès à la rue Palissy, le cortège comptait deux mille manifestants. Qui ont été rejoints un peu plus tard par environ trois cents qui s’était séparés du corps de la manif près du commissariat.

Malheureusement, cette situation de répression systématique comme seule réponse à la colère conduit une part importante de gens à ne plus venir se faire gazer, matraquer, voire même se faire mutiler, et une autre partie des manifestants à envisager d’aller plus loin dans la réponse aux violences policières que par la seule non-violence. L’auteur de cet article, lui-même gazé ce samedi, est sorti de cette manifestation en ayant un sentiment de colère qui lui faisait penser qu’il savait encore fabriquer des cocktails Molotov… avant de se reprendre. Pas sûr que tous les manifestants de ce jour ait le même retour sur la colère ressentie lorsqu'ils suffoquaient sous les nuages de gaz.


Affaire Mme LEGAY

Inutile de rappeler qui est cette dame de 73 ans, toujours dans un état préoccupant. Hors la situation affreuse qu’elle connaît elle et sa famille, le scandale vient de ce qu’elle est placée sous haute surveillance à l’hôpital et personne, sinon ses filles, ne peut l’approcher ! Son avocat a déposé une plainte pour tentative de subordination de témoin, une femme flic ayant tenté de faire pression sur Mme Legay pour lui faire admettre qu’elle était tombée toute seule. Macron lui-même, dans un message, a affirmé que les forces de l’ordre n’étaient pas impliquées dans cet accident. Message dont nous nous souvenons du mépris puisque ce jeune prétentieux demandait plus de sagesse à cette dame qui, combattant depuis toujours pour les plus pauvres, n’en manque pourtant pas et bien plus que ce personnage ignoble qui ne peut pas s’empêcher de manifester son dédain pour tous. Rappelons-lui que cette dame de 73 ans n’a que 7 ans de plus que sa propre femme ! Ensuite, le procureur de la République de Nice, citons son nom puisqu’il le mérite bien, M. Jean-Michel Prêtre, affirmait en début de semaine que Mme Legay « n’avait eu aucun contact avec les forces de sécurité […] On ne voit pas qui la pousse. Si ce n’est que ce n’est pas un [des] agent[s] de sécurité, qui sont reconnaissables. C’est quelqu’un qui était devant elle, j’en connais trois [...] un cameraman [et] un homme avec une casquette marron ». Pour revenir sur cette déclaration vendredi sur ses propres déclarations, se couvrant alors de ridicule, pour admettre que c’était bien un policier qui avait jeté à terre Mme Legay ! N’hésitant pas dans son rôle de triste clown, le procureur expliquera que c’est suite à l’analyse « pixel par pixel » que sa conviction a été faite. Ce type ne doit pas savoir très bien ce qu’est un pixel ! Peut-être que plus que ces pixels, c’est simplement l’aveu du flic responsable des blessures initiales de Mme Legay qui l’aura conduit à se démentir lui-même. Belle justice que celle-là qui commence par obéir aux ordres du petit Macron avant que de se rendre à l’évidence sous la pression, pour une fois, de la presse. Citons ici Libération, pourtant propriété d’un féroce partisan de Macron, et de Médiapart, ce qui surprend moins… Enfin, la chute de Mme Legay aura sans doute été à l’origine de ses fractures du crâne. Mais qu’en est-il de ses cotes fracturées, sinon que de s’être fait marcher dessus par les flics ? Ce que laissent penser des photos et vidéos prises et largement diffusées. Mais il faudra encore que M. Prêtre examine les pixels, un à un, de ces éléments avant que de se faire une opinion…


La LREM dévoile sa liste… et s’effondre !

La présentation à la presse (devant une salle quasiment vide) de la liste de LREM pour les élections européennes a viré au cauchemar pour elle. Mais un grand bonheur pour nous, entre les cafouillages d’un idiot de directeur de campagne qui ne sait même pas lire et d’une tribune qui, à l’image de ce que deviendra LREM, s’effondre envoyant les prétendants à la députation à terre ! Rien à ajouter, tout est dit dans cette photo et dans cette vidéo…



Arrêt de la production chez Sandvik

Le vendredi 29 mars, la production a cessé sur le site fondettois du groupe Sandvik. Commence alors le congé de reclassement des salariés du site. Ce nouveau désastre industriel sur une production spécifique et une des dernières de ce type dans notre pays, a déjà été ici relatée. Nous ne pouvons que penser aux 161 salariés qui perdent ainsi leur emploi. Si quelques uns pourront espérer tenir jusqu’à la retraite grâce aux conditions négociées par leurs représentants, d’autres auront plus de difficultés à retrouver un job dans un secteur sinistré, quoiqu’en disent les médias. Ce n’est pas quelques milliers d’emplois créés dans la métallurgie qui remplaceront les centaines de milliers supprimés depuis les années 1990. Quant aux reprises pour lesquels la métropole et les députés se sont prétendus tout faire, point n’en sont… Il ne fallait pas se faire d’illusion. Nous avons expliqué pourquoi Sandvik ne voulait pas voir s’implanter un concurrent, pourquoi aussi un repreneur potentiel n’aurait pas été intéressé devant un outil industriel vieillissant compte-tenu du non renouvellement du parc machines. Ce qui a été un des prétextes du groupe suédois pour la fermeture. Alors que c’est lui-même qui décidait des investissements ou pas sur le site… D’autres salariés vont tenter de se lancer dans une start-up, risquant d’y engloutir leurs indemnités et de finir comme la plupart des start-up au bout des deux ans : dans l’échec. Start-up, nouveau mirage que propose le libéralisme, mais dans les faits, une grande illusion, les trois-quarts ne passant pas ces deux ans… Sur le site, resteront 27 salariés jusqu'au terme de cette année 2019. Que deviendront ensuite les bâtiments ? Condamnés à devenir une friche industrielle comme notre pays en connaît trop. Les salariés, les sous-traitants et les familles concernés peuvent remercier Sandvik de cette situation. Peuvent remercier une Union européenne qui permet le dumping social. Peuvent remercier les députés LREM qui ont voté une loi permettant à un groupe de fermer un site, même si le groupe fait des bénéfices. Ces mêmes députés qui sont venus pleurer sur le site ! Dehors les cyniques qu’ils sont ! Profitons des élections européennes pour commencer le grand ménage qui conduira à virer Macron et sa clique, Macron et ses donneurs d’ordre, les banquiers et les milliardaires !

79 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


Commenting has been turned off.
bottom of page