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Au feu !

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    administrateur
  • 25 avr. 2019
  • 11 min de lecture

Oui, la maison brûle !

Non pas Notre-Dame de Paris qui finira bien par être reconstruite comme l’ont été nombre de cathédrales détruites par les incendies où la guerre. Non, ce qui brûle c’est bien une république à l’agonie où les plus riches continuent de l’être à chaque instant tandis que la grande majorité des gens continue à se débattre au quotidien pour boucler leurs fins de mois. Ce qui brûle, c’est un monde où l’urgence écologique reste dans les tiroirs des bonnes intentions. Tout les discours larmoyants sur la perte d’un monument qui serait un bien commun, un symbole national, ne pourront pas masquer la division profonde de nos sociétés où les ultra-riches n’ont que faire d’autre à accroître chaque heure, chaque jour, leur immense fortune qui leur fait penser qu’ils seront à l’abri de la colère populaire derrière les rangs des forces de l’ordre. Qu’ils seront à l’abri des catastrophes futures puisqu’ils pourront s’isoler dans des îlots préservés. Leur inconscience leur fait croire ça, leur avidité et leur profond égoïsme les séparent définitivement de l’espèce humaine qu’ils conduisent, si nous devions les laisser faire, à la disparition.

Il est inutile de nous faire croire, à travers le milliard d’euros de dons pour la reconstruction de la cathédrale de Paris, que la générosité des riches est bien au service du public parce que ces dons en sont la démonstration contraire. Voici des gens qui passent leur vie non seulement à continuer à amasser au-delà de ce qu’ils ne pourront jamais dépenser, mais aussi à payer des multitudes de conseillers financiers pour ne pas payer l’impôt. Parce que l’impôt est pour eux une contrainte inadmissible à contribuer au bien commun pour une population qui n’a pas eu l’heur d’avoir leur "génie"... et qu’ils ne veulent pas payer pour les autres. Ainsi, depuis toujours, on entend dire qu’il n’y a pas d’argent, qu’il est impossible d’augmenter les salaires, les retraites, les minima sociaux au nom de la concurrence mondiale, au nom des déficits publics que l’on doit maîtriser sur injonction de l’Union européenne. Et soudain, l’on voit « ce pognon de dingue » couler à flots pour quelques pierres. Mais pas n’importe lesquelles. Celle d’un monument, aussi d’intérêt historique soit-il, qui n’est qu’une construction à la gloire des élites royales et religieuses d’un monde où déjà le peuple était considéré comme rien, ces fameux « gens de rien » que l’on croise dans les gares, selon Macron. Ces gens qu’il affectionne tant et dont la richesse devrait, devait, ruisseler sur l’ensemble de la société. Ce qui jamais, nulle part, n’a été le cas. Où avons-nous vu Bernard Arnault ; 4e fortune mondiale avec 73,2 milliards d’euros en 2018 (qui était de 14,6 milliards en 2009 au moment le plus fort de la crise financière mondiale, soit aujourd’hui 6 fois plus, qui peut en dire autant de son patrimoine ?) ; faire ruisseler ses milliards sur la population d’un pays qu’il cherche depuis longtemps à fuir pour payer moins d’impôt. Au demeurant, quand sa fortune croit de 26 milliards d’euros entre 2017 et 2018, il ne payera que 2,24 millions d’ISF, sa fondation LVMH lui faisait économiser d’autre part 518 millions d’euros d’impôts qu’il ne payera pas. Au regard de l'ampleur de son patrimoine, Bernard Arnault empoche, chaque seconde, la modique somme de 1 902 euros, soit plus de 114 155 euros par minute et près de 7 millions d’euros chaque heure. Et l’actionnaire majoritaire du groupe LVMH ne fait guère exception à la règle dès lors qu’il est question de contourner l’ISF en vue de minorer ses revenus imposables. Parce que c’est déjà trop pour lui et les siens : ainsi, il est un de ceux qui sont à l’origine de l’émergence de Macron sur la scène politique (voir le livre de Juan Branco, Crépuscule) qui le remerciera en supprimant l’ISF. Parce que c’était déjà trop pour lui. À l’opposé, il n’hésite pas à débourser 200 millions d’euros pour reconstruire Notre-Dame. Ce qui ne représente finalement que 30 heures de gains pour lui. Ces 200 millions, c’est ce qui se trouve derrière la virgule du montant des 76 milliards d’euros de sa fortune… Pourquoi tout faire pour ne payer que 2,24 millions d’euros d’impôts et donner 200 millions, presque 90 fois plus, sans même espérer une déduction fiscale aussitôt proposée par notre obscur ministre de la culture ? Parce que ces gens préfèrent jouer les bonnes œuvres, revenir au XIXe siècle où les riches avaient leurs pauvres à qui ils faisaient l’obole pour se donner bonne conscience. Bonne conscience ? Non, pour que ces mêmes pauvres restent dans leur misérable vie, pour qu’ils soient reconnaissants à ces braves gens, ce qui évite de se poser la question du pourquoi de cette différence de fortune qui ne doit rien au hasard. La charité préserve des mouvements sociaux… Comme la religion promet un au-delà fantastique dès lors que vous acceptez votre misérable condition. Et pour cela, on vous construira de splendides bâtiments qui vous écraseront de leur splendeur et vous feront sentir si petit, si insignifiant… et surtout, si docile ! Et puis, ce don flatte tellement leur ego à ces ultra-riches qui verront leur nom immortalisé sur quelques petites plaques comme on peut les voir au musée du Louvre près des œuvres acquises par les fondation comme celle de LVMH. Qui peut en déduire 60 % du montant de l’achat des impôts du groupe : plutôt ça que de contribuer à construire des écoles, des hôpitaux, à loger des sans-abri qui continuent à mourir chaque année par centaines du fait de leurs conditions de vie.

Intervention de Manon Aubry sur cette question :



Oui, la maison brûle, et ça tombe bien…

… puisque Macron se dispensera de faire les annonces attendues à la suite du grand débat. Parce que ces annonces sont vides et ne répondent pas aux attentes du mouvement qui secoue la France depuis plus de cinq mois, comme on pouvait s’y attendre. Et qu’il peut, par une opération de communication, tenter de se refaire une santé par une petite intervention d’un quart d’heure sur ce qu’il prétend être un drame national. Avec des trémolos dans la voix que nous n’avons pas connu quand il a présenté ces premières mesures en décembre où son ton figé, aussi figé que le personnage, ne laissait transparaître aucune émotion, aucune compassion. Opération de com qui a tourné court tant il en a fait, tant ses riches amis se sont empressés de répondre à son appel avec une outrance dans la démesure des dons qui a fini par agacer tout le monde : ainsi donc, cet argent dont on nous dit qu’il n’existe pas, surgit soudainement à qui mieux mieux pour une charpente détruite(1). Parfois de façon très choquante : quand Anne Hidalgo reproche aux Gilets jaunes d’avoir coûté au moins deux crèches à la mairie de Paris (crèches qui n’étaient pas programmées, au demeurant…), elle trouve rapidement 50 millions d’euros pour Notre-Dame. Les a-t-elle trouvé pour les sans-abris ? Partout dans notre pays, le patronat, les villes, donnent des sommes qui nous conduisent à croire encore une fois qu’on se moque vraiment de nous. Cette opération de com, comme d’habitude, se transforme en un nouvel échec de Macron dont on finit par croire que son intelligence supposé n’est que du bluff.

Pour les annonces, les fuites sont telles et le contenu de si peu d’importance que le président des riches ne sait plus comment sortir de cette crise qui secoue notre pays, reportant au jeudi 25 avril son intervention sur ces mesures.

Les mesures proposées vont d’un retour sur la désindexation des retraites de moins de 2 000 euros par mois (que Macron avait lui-même instituée, donc la mesure n’est que partiellement abandonnée) à la suppression de l’ENA. Pour ce qui est du social, on assiste en fait à la ruée contre l’impôt (que ne paye que la moitié des français) sans cependant toucher à celui qui est le plus injuste, la TVA. En conséquence, ces baisses d’impôts profiteront pour beaucoup encore aux plus riches. D’autre part, ces mesures de baisse d’impôts sont complètement incompatible avec sa promesse attendue de figer les fermetures d’un certain nombre de services publics : comment financer, mystère… Quoique : la récente campagne contre les fonctionnaires, qui seraient des fainéants travaillant si peu, est bien la préparation de la suppression massive d‘un certain nombre d’emplois du secteur public. Ce qui continuera à dégrader les conditions d’accès à ces services publics. À moins que la volonté soit de privatiser massivement ces services, avec les conséquences que l’on connaît sur la dégradation que cela engendrerait pour ceux qui n’auront plus les moyens d’y accéder… Les mesures de défiscalisation des primes ou des heures supplémentaires continueront à dégrader les recettes de l’État et donc la redistribution de la richesse. De plus, elles dégradent les conditions de travail à un moment où la majorité des français ne veut plus être pris au piège du "travailler plus pour gagner plus" si cher à son ami Sarkozy. Les mesures « sociétales » sont loin d’être satisfaisantes : un assouplissement du référendum d’initiative partagée, mais localement ; un conseil de 300 citoyens tirés au sort dont on ne sait pas à quoi il servira, sinon une vague feuille de route pour travailler sur des "sujets concrets" pour la transition écologique (au moment où les députés continuent à céder aux lobbies de l’agro-alimentaire et de la chimie) ; la suppression de l’ENA et la nomination des hauts fonctionnaires à la « méritocratie », foutaise qui permet aux classes privilégiées de reproduire parmi elles les élites du pays et qui permettra aussi, comme Macron l’a déjà fait avec plus ou moins de succès, de nommer à de hauts postes de l’administration ses propres amis ou ceux à qui il est redevable de son élection. Enfin, la promesse d’une nouvelle vague de décentralisation pour amener la démocratie au plus près des gens. Surtout ne pas y voir, avec le transfert de services de l’État vers les régions, les départements et les communes, le moyen de refiler à ces derniers le financement qui ne sera plus à la charge de l’État. Nous avons vu comment la charge de la dépendance vers les départements a complètement réduit les moyens de ceux-ci sur le reste de ses compétences. Enfin, on entend de plus en plus parler d’une nouvelle journée de solidarité qui réduirait ainsi le nombre de jours fériés, faisant payer aux seuls salariés, encore une fois, la solidarité nationale. En attendant les nouvelles mesures sur les retraites qui mettront un terme au système de répartition pour un système de capitalisation. Ce qui augmentera inévitablement les années de travail pour la grande majorité des gens, repoussant loin l’âge de départ à la retraite. L’arnaque suffit de dire que cet âge légal restera à 62 ans, mais il faudra travailler jusqu’à 67 ans, voire plus, pour avoir une retraite décente !

Qu’en est-il des revendications portées par les Gilets jaunes : rétablissement de l’ISF, suppression du CICE pour les grands groupes qui font des profits, augmentation des retraites et des minima sociaux, suppression de la TVA sur les produits de première nécessité, augmentation du SMIC, développement des transports en commun, développement des services publics dans les zones sinistrées par l’abandon de l’État, et tant d’autres ? Rien, ignorées ! Dans toujours le même mépris de la part des classes dirigeantes, dont Macron est la plus pure expression.


La maison brûle, il est temps d’y mettre un terme !

Au moment où les Gilets jaunes semblent marquer le pas dans la mobilisation, des appels de plus en plus nombreux à un 1er mai de luttes et de coordination des différents mouvements sociaux de ce pays se font jour. Clairement, tant que ces mouvements resteront éclatés, il n’y aura pas moyen de mettre un terme à la politique antisociale et anti-écologique de Macron et de ceux qu’il représente. La question, aujourd’hui, n’est pas seulement d’aller voter contre Macron le 26 mai, contre une Europe dont les ambitions resteront celles des puissants et de l’ultra-libéralisme. Elle est aussi de préparer, dès le lendemain de ce 26 mai, la lutte contre la politique de plus en plus répressive de ce gouvernement et de ce président avant qu'ils ne  basculntr définitivement vers ce qui ressemble de plus en plus à une tentative de dictature. Et cela ne pourra se faire que par la convergence des luttes, celles des Gilets jaunes, celles des salariés dans les usines, les commerces, les transports, celles des salariés du secteur public, des enseignants, des hospitaliers. Alors là, nous pourrons aller chercher Macron à l’Élysée, comme il le demandait lui-même lors de l’affaire Benalla !


Des insultes traitées différemment…

Les médias, aux ordres du pouvoir, se sont emparées d’un méchant slogan entendu (très peu et très circonscrit) lors de la manifestation du samedi 20 avril : « policiers, suicidez-vous ». Évidemment, nous ne pouvons pas approuver ce type de slogan. Ceci étant, le traitement médiatique a été à la limite de l’abject, faisant croire qu’il était repris partout par les Gilets jaunes. Ce qui était loin d’être le cas, le slogan plutôt entendu étant « Policiers, ne vous suicidez pas, rejoignez-nous ». Mais peu importe, les chiens de garde tenaient là leur os à ronger. Et d’en faire le sujet le plus important de ce XXIIIe acte des Gilets jaunes. Peu importe le ridicule des chiffres de Castaner, de son incapacité à être pris au sérieux lorsqu’il annonce 30 000 manifestants pour 60 000 policiers mobilisés, par ses tentatives de faire croire au chaos quand il annonçait vendredi savoir que les Black blocs allaient venir en nombre saccager Paris. Non, cela importe peu. Comme il importe peu de ne jamais relayer les propos des forces de l’ordre envers les manifestants. Propos violents, sexistes, racistes dont ne parlent jamais les éditocrates. Simplement parce qu’ils partagent le fond de ces propos délirants à l'encontre des Gilets jaunes. Parce que les forces de l’ordre sont utilisées pour défendre leurs petits intérêts de bouffeurs de miettes des plus riches.


De la manipulation…

Deux petites manipulations relevées cette semaine dernière : une photo d’un meeting de l’ancienne militante d’extrême-droite maintenant tête de liste de la REM aux européennes, Nathalie Loiseau que Macron nous présente comme le rempart contre cette même extrême-droite ! La photo est prise de telle sorte que l’on voit seulement l’estrade où elle débite ses âneries. Et de se féliciter sur tweeter du succès de ce meeting. Or, une autre photo prise de la tribune, montre une salle vide ou presque... Mais c’est évidemment la première photo qui sera montrée dans les médias.

Macron part au Touquet dans sa maison familiale. Le pauvre, il en a bien besoin… Et voici les télés, les radios et la presse écrite de s’émerveiller d’un bain de foule que le président aurait pris ce dimanche 21 avril. Las, en fait la foule ne comptait que quelques dizaines de personnes dans cette station balnéaire très huppée. Pire, des images diffusées par LCI et d'autres chaînes de soi-disant information, renvoyaient non pas à ce weekend mais au 2 avril 2018 où figurait même le trop célèbre (et très protégé) Alexandre Benalla ! Bravo les journalistes…


Meeting à Amiens de la France Insoumise, 10 avril

ÀÀl’opposé, rien sur les succès des meetings de la France insoumise, comme le montre cette photo du meeting d'Amiens le 10 avril… allez savoir pourquoi !


En attendant, des salariés continuent de mourir au travail...

Dans le silence, les accidents du travail continuent à tuer. Mais ce sont des gens de rien, alors on en parle peu, sinon un petit entrefilet dans la presse, plus prompte à pleurer sur une toiture détruite que sur la mort d'une victime de l'absurdité d'un système qui sacrifie au nom du toujours plus pour les élites...



(1) liste non exhaustive des donateurs :

Bernard Arnault : 200 millions d’euros

Bettencourt : 100 millions d’euros

Pinault :100 millions d’euros

JCDecaux : 20 millions d’euros

Martin et Olivier Bouygues : 10 millions d’euros

Marc Ladreit de Lacharrière : 10 millions d’euros.

Le PDG du groupe Total Patrick Pouyanné a annoncé un « don spécial » de 100 millions d’euros.

BNP Paribas a annoncé débloquer 20 millions d’euros

Le groupe BPCE et la Société Générale : chacun 10 millions d’euros

Crédit Agricole : 5 millions d’euros

Axa France : 10 millions d’euros

La Française des jeux Stéphane : 2 millions d’euros

Capgemini : 1 million d’euros.

Vinci, Michelin et Air Liquide sans indiquer pour l’heure de montant.

Le Medef a appelé les entrepreneurs à participer à la collecte lancée par la Fondation du patrimoine tandis que la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) « se tient à la disposition des pouvoirs publics pour mobiliser son réseau national d’artisans ».

Groupama a annoncé offrir 1 300 chênes qu’il prélèvera dans ses forêts normandes

Saint-Gobain mettra "à disposition son expertise en matière de rénovation et de matériaux"

La compagnie Air France assurera « le transport gratuit de tous les acteurs officiels qui participeront à la reconstruction ».

EDF propose de son côté d’apporter son expertise aux services de l’État

Tim Cook, le patron d’Apple, a assuré que la firme à la pomme allait « donner pour les efforts de reconstruction afin d’aider à restaurer le précieux héritage de Notre-Dame »

La milliardaire brésilienne Lily Safra et la fondation au nom de son mari Edmond Safra, banquier syro-brésilien ont pour leur part annoncé un don de 10 millions d’euros.

L’université catholique américaine University of Notre Dame, dans l’Indiana, a annoncé un don de 100 000 dollars

La ville hongroise de Szeged a annoncé faire un don de 10 000 euros, s’estimant redevable à Paris. En 1879, la capitale française avait aidé à la reconstruction de cette ville du sud du pays, dévastée par une inondation.

En Côte d’Ivoire, c’est le roi de Krindjabo, capitale du royaume de Sanwi dans le sud-est du pays, qui a promis un « don » pour la reconstruction, sans préciser de montant. Un prince de son royaume avait été baptisé dans la cathédrale dans les années 1700.

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