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En Touraine et ailleurs...

ATTAL À TOURS

La visite de Gabriel Attal à Tours le 2 avril dans le cadre de la promotion de l’industrie a donné lieu à un article de la NR qui, pour le moins, oublie beaucoup. Premièrement, les forces de l’ordre déployées empêchaient quiconque d’approcher cette "fiesta" arrosée au Vouvray et qui ne concernait que les gens "importants". Interdit au peuple d’approcher pour ne pas gâcher la photo et les reportages autour de ce suppôt du libéralisme qu’est Attal dont il faut rappeler qu’il fut membre du PS de 2006 à 2016 avant d’aller à la soupe. Deuxièmement, il est plutôt comique, si ce n’était dramatique, d’entendre parler de l’industrie « fleuron de la France », et de « remettre les choses sur les bons rails (?) » quand on vient de fermer vendredi 29 mars Sandvik à Fondettes après Tupperware, Michelin et bien d’autres plus ou moins grandes entreprises au nom de l’intérêt exclusif des actionnaires !

À chaque déplacement d’un personnage "important", la NR se comporte bien en chien de garde d’un système dont elle profite d’ailleurs puisque le montant des subventions reçues par elle en 2017 est de près de 4,6 millions d’euros…

Après la répression injustifiée du samedi 30 mars, après la visite de Macron en Corse avec une mobilisation exceptionnelle puisqu’en plus des forces de l’ordre locales, 400 gendarmes mobiles et des unités de CRS ont accompagné son altesse qui craint tant les foules, le 2 mai le président viendra à Amboise. Il sera alors accompagné du président italien pour fêter au Clos Lucé les 500 ans de la mort de Léonard de Vinci. Il y a fort à parier qu’il sera alors impossible de l’approcher et qu’Amboise sera complètement fermée comme l’a été Angers le 28 mars où le centre ville a été totalement neutralisé par la police.


Déplacement de Macron en Corse : on n'est jamais assez prudent... Photo des cars de CRS qui l'accompagnaient sur le ferry

À propos de la manifestation à Tours le 30 mars, voici un florilège des propos tenus par la BAC, essentiellement, et relevé par les Street medics : « Vous avez voulu jouer, on va jouer ; On n’est pas là pour vous interpeller mais pour vous défoncer ; Bande de petites merdes, on va vous éclater ; On n’attend qu’une seule chose c’est de pouvoir tirer à balles réelles et vous trouer le crâne ». La police, garante de la démocratie ? Non, le bras armé du capital et du gouvernement contre le peuple. On voit ici, en plus du gazage massif du 30 mars, que la volonté est de faire peur pour dissuader d’aller manifester. Au demeurant, cela marche puisque la manifestation régionale du 30 mars réunissait deux fois moins de manifestants que la précédente. Que nous ne sommes plus qu’une petite centaine à manifester le samedi, soi-disant "dernier noyau dur" composé des "représentants de la gauche extrême, France Insoumise, NPA, Anarchistes et libertaires" selon la NR numérique du 6 avril. Dernier noyau dur, nous le verrons mais compte-tenu de l’incapacité d’analyse politique de ce torchon pro-Macron qu’est la NR, il est peu probable que le mouvement disparaisse comme Nuit debout avait disparu. Cependant, il est temps que le mouvement des Gilets jaunes se pose la question de comment continuer la lutte. Et cela ne pourra passer que par des réponses politiques, pas par la seule occupation des ronds-points, par des manifestations qui, en attendant les non-annonces qui suivront le "grand" débat de Macron, restent très minoritaires. C’est pourquoi il faut suivre de près l’Assemblée des assemblées de Saint-Nazaire qui suit celle de Commercy, où plus de trois cents délégations vont réfléchir sur non seulement la construction d’une plate-forme commune, mais aussi sur la structuration du mouvement. Le seul danger à redouter de cette assemblée de Saint-Nazaire, c’est que sorte une volonté de devenir un groupement politique en tant que tel qui investirait ses propres candidats, brouillant davantage le paysage politique actuel. Qu’il devienne en quelque sorte une espèce de Mouvement 5 étoiles dont on a vu que le seul dégagisme n’était pas suffisant pour se préserver d’aventures douteuses avec l’extrême-droite. Un de nos rédacteurs s’était interrogé sur l’avenir de la contestation portée par les Gilets jaunes. Il a ainsi rédigé un schéma que nous proposons ici à la réflexion et qui semble correspondre, plus d’un mois après sa rédaction, à ce que nous voyons aujourd’hui :



SERVONS-NOUS, AU DIABLE LE RESTE !

Pendant qu’on continue à manifester pour plus de justice sociale, entre autres choses, voilà qu’un certain Tom Enders, président exécutif d’Airbus a choisi de prendre sa retraite. À 60 ans, s’il vous plaît, au moment où les membres du gouvernement appellent chaque jour les dirigeants syndicaux pour leur expliquer pourquoi on n’a pas d’autre choix que de repousser l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans. Airbus, société européenne, a son siège social en Hollande pour des raisons fiscales. En effet, l’impôt sur les bénéfices est nettement inférieur dans ce pays que dans les autres partenaires de l’avionneur. Merci l’Europe de la concurrence! Merci à l’Europe qui permet à Enders de partir avec une petite prime de… 37 millions d’euros (qui s’ajouteront au montant de sa retraite légale). Sans doute pour le remercier d’avoir supprimé 3 700 emplois en 2018 chez Airbus à raison de 10 000 euros par emploi supprimé !

Pendant que Macron continue à faire son show toujours aussi vide de sens que de propositions, l’escroc Carlos Ghosn fait valoir ses droits à la retraite chez Renault avec, à la clé, 765 000 euros par an jusqu’à sa mort… Il n’a peur de rien ! Aux dernières nouvelles, Renault refuserait cette demande. C’est bien la moindre des choses. Il restera alors au constructeur à réclamer les millions que son PDG a dépensé pour son propre usage.

Qu’on vienne nous parler ensuite de sentiment "déceptif" qui suivra le "grand" débat de Macron, enfumage superbe qui ressemble tant à la montagne qui accouchera d’une souris. Comment Macron et les possédants peuvent-ils croire un moment que notre colère finira par faiblir lorsqu’on entend ça ? Bien au contraire, le sentiment d’écœurement grandit encore, la haine aussi. Comme le dit Ruffin, nous attendions un conciliateur, nous avons des pyromanes…


RYANAIR, SUITE

Nous avons vu dans un précédent post comment la Métropole, par la voix de Philippe Briand, souhaitait un développement de l’aéroport de Tours qui devrait permettre le développement économique de Tours. Que la métropole ou le département viennent ensuite nous parler d’écologie est un gag : Ryanair a été classé parmi les dix plus gros émetteurs de CO2 en Europe (1). Car en 2018, cette compagnie low-cost a réalisé 95 % du trafic de cet aéroport ! Voici ce classement peu glorieux, en mégatonnes de CO2 :

1. Centrale de Bełchatów (Pologne): 38,3

2. Centrale de Neurath (Allemagne): 32,2

3. Centrale de Niederaussem (Allemagne): 25,9

4. Centrale de Jänschwalde (Allemagne): 22,8

5. Centrale de Weisweiler (Allemagne): 16,8

6. Centrale de Schwarze Pumpe (Allemagne): 12,4

7. Centrale de Lippendorf (Allemagne): 11,7

8. Centrale Maritsa Iztok Complex (Bulgarie): 10,5

9. Centrale de Boxberg Werk IV (Allemagne): 10,2

10. Ryanair (Irlande): 9,9

Un constat est donc de relativiser la "verdeure" de l’Allemagne qui ferme ses centrales nucléaires mais continue d’exploiter ses centrales à charbon. Mais Merkel n’a pas de scrupule à sacrifier l’environnement à son industrie, imposant même cette stupidité à l’Europe puisque cette union n’est que la copie conforme de la politique libérale de l’Allemagne, quelle qu’en soit le coût environnemental. Signalons que le secteur du transport aérien n'est pour l'heure pas inquiété fiscalement par les autorités. Le kérosène n'est ainsi pas soumis à une taxe comme le sont les carburants automobiles ni même à la TVA. C'est le seul carburant fossile à en être exempté. La justification est d'éviter que les compagnies mettent en concurrence la fiscalités des pays dont certains deviendraient ainsi les "stations-service" des compagnies. Pour en revenir à la métropole, avec la complicité de la préfète, l’objectif de 500 000 passagers a été fixé à l’horizon 2050 contre 181 000 en 2018. Bel exemple de lutte contre le réchauffement climatique… Nous n’en attendions pas moins de la préfète Corinne Orzechowski, celle qui fait tirer et gazer les manifestants à Tours. De plus, les subventions pleuvent à volonté sur Ryanair, plus de 3 millions d’euros depuis son implantation et chaque siège de chaque avion cette compagnie qui atterrit ou s'envole de Tours coûte 13 euros aux collectivités tourangelles à chaque occupation ! 15 millions prévus pour développer les infrastructures liées à l'aéroport. Un vrai scandale qui voit l’argent public financer grassement une compagnie privée connue pour son optimisation dans les paradis fiscaux et les conditions de travail d’extrême précarité imposées à ses salariés. Merci donc à Briand et à sa clique, voilà ce que pourrait dire Ryanair qui a réalisé un bénéfice net de 1,35 milliard d’euros en 2018 sur un chiffre d’affaires de 7,15 milliards, un record ! En dehors de la stupidité de maintenir un aéroport qui peine à se développer (voir tableau ci-dessous qui montre la perte de 17 000 passagers, 10 % entre 2016 et 2018), en dehors de l’impact sur l’environnement, c’est un exemple de scandale budgétaire que cette politique de droite (ou macroniste, on ne sait plus très bien…) conduit sur la métropole et le département ! De plus, la fréquentation montre que cet aéroport ne rend que peu de service à la communauté tourangelle : seulement 1 passager sur 7 français (et combien de Tourangeaux ?)… Nos camarades de Tours ont d’ailleurs démontré que ce n’est pas le seul scandale de dépense inconsidérée, le tramway en est un autre :


Tableau fréquentation aéroport de Tours

De la violence... au travail

On nous parle sans cesse de la violence des Gilets jaunes. Nous allons ici parler de la vraie violence, celle faite à des millions de gens chaque jour, celle faite au travail. Nous n'irons pas jusqu'à parler dans le détail de la violence des salaires qui ne permettent plus de vivre, ni de celles des cadences intenables, des horaires fragmentés qui empêchent toute vie sociale, pas du harcèlement quotidien que subissent les salarie-é-s et de la peur au ventre qui les accompagne chaque matin au moment de prendre son poste. Nous parlerons seulement de celle qui est la pire et dont les journaux TV et papier ne parlent jamais : ceux qui, en essayant de gagner leur vie, la perdent au travail... Nous nous en ferons régulièrement l'écho. Pour leur rendre hommage. Pour signaler où est vraiment la violence.

Silence, des ouvriers meurent :



(1) Si le transport aérien n'est pour l'heure responsable que de 3 % des émissions de gaz à effet de serre en Europe, les spécialistes du secteur estiment que cette part pourrait être multipliée par huit d'ici à 2050 avec l'explosion du transport aérien.

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