Loi Asile Immigration : le nom de Collomb associé à l’infâmie !
- administrateur
- 7 mai 2018
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Dernière mise à jour : 12 mai 2018
Plus de 30 000 morts en méditerranée, c’est le tribut que payent les réfugiés à l’insensibilité de l’Europe. En effet, aucune mesure sérieuse n’a été prise en deux ans pour lutter contre cette hécatombe par une Union Européenne plus préoccupée de la libéralisation totale de l’économie que par la condition humaine.
En France, Macron a chargé le triste sire Gérard Collomb de défendre une loi que l’ensemble des organisations humanitaires et les magistrats condamnent dans sa rigueur et sa brutalité. Une loi que même la droite et l’extrême-droite ont bien du mal à contester tant elle rejoint les propositions que font LR et Le FN. Même l’article 3-1 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, pourtant signée par la France, qui rappelle la prévalence de l’intérêt supérieur d’un mineur dans toutes les décisions le concernant ne sera plus respecté puisque rien de cela n’est repris dans la Loi.
Cette Loi prévoit que les demandeurs déboutés convoqués par la Cour nationale du droit d’asile bénéficieront d’un interprète si leur audience se déroule par visioconférence. Mais le choix de ce type de rencontre hors-sol avec la justice leur reste imposé, sans garantie, non plus, d’avoir accès à une permanence d’avocats gratuite dans le lieu où ils seront privés de liberté Elle légalise l’enfermement des « dublinés », ces demandeurs d’asile dont les empreintes digitales ont été, de gré ou de force, enregistrées dans un autre pays membre de l’Union européenne. Ils auront 15 jours, au lieu de 7, pour présenter un recours contre leur expulsion et leur placement en rétention ne pourra plus être la conséquence du refus de donner ses empreintes ou de la dissimulation d’informations personnelles. La durée maximale de la rétention, une des pires régressions du texte gouvernemental, est finalement limitée à 90 jours au lieu des 135 voulus par Gérard Collomb pour pouvoir mieux expulser. L’efficacité de la mesure n’est pourtant aucunement garantie. Au contraire, en 2016, par exemple, l’Allemagne et le Royaume-Uni, où l’on peut enfermer les étrangers en situation irrégulière jusqu’à 18 mois, ont respectivement expulsé 26 654 et 10 971 personnes, contre 37 362 en France, où la durée actuelle de privation de liberté se limite à 45 jours. Son doublement s’avérerait donc parfaitement inutile, comme le soulignent les associations depuis plusieurs mois. A ces faits, Collomb a évoqué, dans la pure tradition d’extrême droite, des régions « submergées par les flux de demandeurs d’asile ». Pourtant, depuis le démarrage de la vague de réfugiés causée par la guerre en Syrie en 2015, et jusqu’à la fin de l’année 2017, la France n’a enregistré que 239 325 demandes d’asiles, soit moins de 8 % du total des demandes déposées dans l’Union, pour un pays qui pèse 13 % de sa population. Autrement dit, le nombre de demandeurs d’asile en France équivalait à 0,36 % de la population de l’Hexagone. Cette proportion est 6 fois inférieure à celle observée en Hongrie ou en Suède et cinq fois à celle constatée en Autriche ou en Allemagne… Ceux qui sont submergés, Collomb, ce sont ceux qui l’ont été en Méditerranée !

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