Le cirque à Tours-Métropole

Le maire de Fondettes, Cédric de Oliveira, vice-président aux équipements culturels de la métropole, tient à sa marotte : le cirque. Ainsi, le deuxième festival international du cirque aura lieu en septembre (en fait le 3e puisqu’en 2007, il y avait déjà eu un tel festival).

Revenons sur celui de 2017 qui avait été jugé comme un succès par la Métropole et par la NR (qui était partenaire de l’événement…). En fait, ce festival avait été vendu clé en mains par un entrepreneur privé, Michel Delaruelle qui proposait alors un spectacle joué sept fois en trois jours.

Selon de Oliveira, 15 000 spectateurs avaient assisté à ce festival. On peut alors penser que cet événement aura été une bonne opération. C’était sans compter dans le contrat signé que les recettes étaient conservées par Impérial Show, ce qui représente une somme considérable. En effet, si nous reprenons les chiffres du maire de Fondettes, c’est sans doute quelque chose comme 350 000 € que la société de Delaruelle aura empochée. Or cette société n’aura versé aucun loyer sur l’occupation du site de la Gloriette, ni aucune redevance, contrairement à ce qui est de coutume pour les autres cirques. De plus, Tours-Métropole aura loué les services d’une entreprise privée pour aménager le site pour un coût de 60 000 €. À quoi il faut ajouter la mise à disposition du matériel et du personnel de la Métropole. 90 000 € auront été dépensés pour le gros œuvre (électrification du site) et dans la communication. Et n’oublions pas la rémunération du vétérinaire qui devait juger du bien être des animaux. Le total du coût pour Tours-Métropole, donc pour les contribuables, est de 150 000 €. Dans une période où on nous rebat sans cesse les oreilles avec les économies à faire, c’est un peu se moquer du monde.

On peut se poser deux questions. La première est de savoir si le cirque est le summum de la culture au point qu’il doive en devenir un atout de la Métropole ou est-ce simplement parce que le cirque est le summum de la culture pour nos élus ? On nous objectera les Concerts d’Automne. Événement très sélectif qui n’intéresse que bien peu de gens. Mais on y reste entre soi. La deuxième est de comprendre le pourquoi de ce festival : est-il destiné à être le moyen de se distinguer des métropoles qui nous entourent ? Face au dynamisme de Nantes ou à l’attractivité d’Orléans, si proche de la capitale, qui peut croire qu’un tel événement nous fera ainsi acquérir une stature nationale (et ici, avec l’ambition de l’international, comme l’intitulé de ce festival du cirque) ? Sinon que de passer pour des clowns…

Comptons plutôt sur des événements comme le festival Aucard de Tours, Terres du son, l’American Festival (avec Lenny Kravitz et Deep Purple) etc. pour améliorer la notoriété de Tours-Métropole. Mais ce n’est pas là qu’il faudra chercher la culture selon de Oliveira…