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DU CÔTÉ DES LUTTES SOCIALES EN TOURAINE (ET AILLEURS)

Dernière mise à jour : 1 avr. 2018

Manifestation de l’exaspération des citoyen.ne.s, des mouvements se développent en Touraine et dans la région. En dehors de ceux des cheminot.e.s et des services publics, des EHPAD et du secteur hospitalier, du secteur énergie qui commence le 3 avril, des avocat.e.s et magistrat.e.s et des mouvements prévus à Air France, les salariés de Carrefour ont occupé le magasin des Atlantes le samedi 31 mars après un premier mouvement le 28 mars dans ce magasin malgré les altercations avec les services de sécurité et la direction du magasin.


En effet, le nouveau P-DG de cette multinationale de la distribution a décidé de sanctionner les salarié.e.s pour la perte de 2017 de 531 millions d’euros (contre un bénéfice de 746 millions en 2016). Cette perte est le résultat non du travail des employé.e.s de Carrefour mais par des dépréciations nettes d’impôts en Argentine et par la politique aventureuse de rachat des magasins DIA en 2014. Sans ces éléments, le bénéfice aurait été de 773 millions d’euros. Ces deux éléments sont du seul fait des mauvaises décisions des dirigeants de Carrefour, pas des salarié.e.s. Ce sont pourtant ces dernier.e.s qui en paieront la facture par la suppression annoncée de 2 400 emplois par des départs volontaires et la fermeture de 273 points de vente concernant 2 300 salarié.e.s qui seront licencié.e.s. Malgré une dette de 3,743 milliards d’euros, le groupe n’a pas renoncé a distribué 0,46€ de dividendes aux actionnaires, augmentant ainsi le déficit et la dette. Les organisations syndicales sont bien plus pessimistes sur la réduction des effectifs (qui, aux dire de Bompard, le nouveau P-DG, devrait rétablir la rentabilité) puisqu’ils craignent jusqu’à 5 000 suppression de postes et plus de 1 000 pour les magasins DIA. Rappelons que le groupe a touché 134 millions d’euros de CICE et bénéficié de plus de 300 millions d’allègements de cotisations sociales sur les bas salaires. D’autre part, l’automatisation complète des stations de carburants va conduire, à terme, à la perte de plus de 1 000 emplois. En Belgique, 1 233 postes ont été supprimés. A Sain-Pierre-des-Corps, ce samedi 31 mars, le magasin Carrefour était bloqué par les salarié.e.s en grève à l’appel des organisations syndicales FO et CGT. Une grande majorité des 320 employé.e.s de l’enseigne ont

répondu présent.e.s à cet appel face à l’inquiétude qu’ils/elles vivent au quotidien face au plan de licenciements (quelques suppressions de postes ont déjà eu lieu en catimini et les départs en retraite ne sont plus remplacés depuis longtemps). Mais aussi pour protester à la fois contre la dégradation des conditions de travail et les salaires de la grande distribution qui sont connus comme étant parmi les plus bas. Si les actionnaires se portent bien, puisqu’ils vont se distribuer 356 millions d’€, les salarié.e.s sont les sacrifié.e.s : ainsi, la participation moyenne était de 610€ en 2016, elle est de 57€ en 2017. Preuve du mécontentement, le syndicat des cadres SNEC CFE-CGC du groupe, s’il ne s’associe pas au mouvement, a appelé à une ‘’déconnexion totale’’ hier de 9 à 11h, ce qui est une première. Sur St-Pierre, ce samedi a démarré dans une excellente ambiance et les salarié.e.s envisagent de poursuivre lundi leur mouvement. Bien entendu, la NR a vu beaucoup moins de grévistes qu’il n’y en avait, annonçant d'abord 100 puis 150 participants. Et la seule cliente que la NR trouve à interviewer est... une juriste de la direction de Carrefour qui vient passer son weekend en Touraine, ce qui est très représentatif de la clientèle de ce magasin à St-Pierre ! Et son discours est évidement de dire comment ce mouvement va nuire aux salarié.e.s eux/elles-même. Une partie des recettes publicitaires de la NR vient de cet annonceur… Est-ce donc un hasard si la NR prend ainsi position et compte le personnel en arrêt de travail moins bien que les salarié.e.s grévistes ? Sur l'ensemble du territoire, 300 magasins Carrefour ont été impactés par le mouvement. La direction du groupe prétend ''(qu')aucun supermarché, aucun magasin de proximité ni aucun entrepôt n'était bloqué'' . Il suffit de voir les photos prises par nos soins ce matin pour comprendre que la direction Carrefour ment !



Si le samedi matin a vu une fréquentation très faible de la clientèle, le samedi après-midi a connu une affluence importante dans la galerie marchande. Il y a eu, globalement, un soutien très marqué des clients et quasiment personne ne s'est offusqué du blocage du magasin.




Comme d’autres organisations politiques, la France Insoumise est venue apporter son soutien à la lutte des salariés de Carrefour avec une très forte délégation. Dont des membres du Groupe d’Action Fondettes, Luynes, Saint-Etienne-de-Chigny.



C’est le deuxième coup de la grande distribution après le scandale de Brico-dépôt et Castorama qui transfèrent leurs services supports en Pologne, supprimant ainsi 450 emplois en France. Avec le cynisme de la direction de cette entreprise de demander aux futurs licenciés de former les salariés polonais (qui n’y sont pour rien) qui les remplaceront ! Ces deux enseignes rembourseront-elles les 25 millions d’euros reçues au titre du CICE et les 46 millions de réduction de charges sociales sur les bas salaires en 2016 et autant en 2017 ? Le CICE (Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi) est une invention d’Hollande qui avait comme conseiller économique… Emmanuel Macron !

Non seulement la grande distribution, par ses centrales d’achat, étouffe les agriculteurs et conduit à la malbouffe, maintenant elles profitent des lois travail de Macron pour réduire les affectifs afin de préserver les bénéfices distribués aux rentiers.


Ci-contre, la délégation France Insoumise venue apporter son soutien aux salarié.e.s de Carrefour


Les salarié.e.s du Crédit Agricole ont aussi manifesté leur mécontentement par une première journée d’action, notamment à Tours, pour dénoncer les conditions de travail et les objectifs irréalisables que leur fixe la direction. La direction du Crédit Agricole n’a même pas daigné répondre à l’interpellation des salarié.e.s en grève… Le même Crédit Agricole qui a délocalisé une partie de ses services informatiques au Portugal, à la suite de nombreuses autres banques françaises comme BNP Paribas (750 postes). Ce sont les sous-traitants qui sont alors touchés par cette mesure avec, à la clé, là aussi des suppressions de postes. Mais ces banques n’innovent pas. La Société Générale a déjà délocalisé en partie en Roumanie et au Canada mais surtout en Inde (3 400 postes), Natixis en Algérie, BNP (encore) en Inde (1 400 postes) et le Crédit Agricole (encore) à Singapour (500 postes). Délocaliser ces services informatiques, s’est aussi envoyer vers ces pays des formations d’informaticiens qui ne se feront pas en France. Faudra-t-il s’étonner alors que nous prenions du retard en matière de développement informatique ? Plutôt que de rêver à des délires sur l’Intelligence Artificielle, le député LREM Cédric Villani aurait mieux fait de s’interroger sur les conséquences des délocalisations en matière de cerveaux…

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