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Deuxième journée de grève chez Sandvik

Lors de la deuxième réunion sur le PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi, si injustement nommé), les salariés avaient à nouveau investi le parking de l'usine pour soutenir leurs délégués dans des discussions qui s'avèrent bien plus difficiles qu'ils auraient pu le croire.


En effet, les annonces de la direction sont très largement en-dessous des revendications des 161 futurs licenciés. D'abord, l'idée d'une reprise est totalement abandonnée. Au demeurant, sur les deux cents prospections du cabinet spécialisé dans la reprise d'entreprise qu'avait mandaté la direction Sandvik, seulement dix réponses ont été reçues, toutes négatives...


Ensuite, tant sur les primes supra-légales que sur les conditions de reclassement (formation, retour à l'emploi...), la direction propose des conditions inférieures à celles qui avaient été faites lors de la fermeture de l'usine B en 2015. L'objectif de cette dernière est bien de débourser le moins possible sur ce PSE, toujours et encore pour préserver le seul intérêt des actionnaires du groupe qui, pourtant, déjà se gavent bien. Dans ce contexte, les esprits ont commencé à s'échauffer et les salariés, soutenus par les retraités du groupe présents ce jeudi 13 décembre, ont investi les ateliers. La direction a été non seulement surprise puisque jusqu'à maintenant les salariés étaient plutôt dans une attente bon enfant des résultats des négociations, mais a aussi eu très peur pour leur personnes... Ce qui a fait bien rire, aucune volonté vindicative n'ayant alors été exprimée.


Cependant, les esprits pourraient davantage s'échauffer lors de la prochaine réunion, le 20 décembre : à ce moment, ce n'est plus le parking qui sera occupé, mais bien l'usine. Il est à remarquer la plutôt bienveillance des vigiles vis-à-vis des salariés. Ils semblent avoir compris le rôle peu sympathique que comptait leur faire jouer la direction de Sandvik au prétexte de la sécurité des installations.


Ce vendredi matin, la préfète et quelques autorités locales et nationales étaient reçues par la direction sur le site. À cette occasion, les salariés avaient organisé un parcours tortueux dans les allées avec les chariots de pièces qui s'entassent maintenant puisqu'il n'y pratiquement plus d'activité sur le site. Comme les salariés pouvaient s'y attendre, rien à tirer de cette visite sinon le constat que le groupe Sandvik ne fait pas d'effort pour trouver un repreneur (nous avons déjà dit que ce n'était pas l'objectif du groupe). Le délégué interministériel a seulement conseillé aux salariés de recommencer à travailler normalement pour entretenir l'appareil industriel (qui ne risque rien à l'arrêt !). Au prétexte que si un repreneur venait, ça serait mieux de voir une usine en activité. S'imagine-t-il ce qu'est le moral des salariés qui, à la veille des fêtes de fin d'année, se retrouveront à la porte en mars ? S'imagine-t-il que cette reprise normale de l'activité viendrait compléter le fric que se fait le groupe alors qu'il vire ses salariés ? Quant aux conseils de ces messieurs-dames de faire progresser les négociations se heurtent à la volonté du groupe de dépenser le moins possible sur le PSE. Ils disent « maintenant, il faut repartir sur une base de confiance...» Ce qui fait beaucoup rire : un seul exemple, l'embauche en septembre de deux apprentis alors que la décision de fermeture était déjà prise (l'ancienne responsables des RH ayant démissionné avant les vacances pour ne pas connaître un second PSE après celui de 2015) qui ont été virés le 16 octobre suivant, plombant ainsi leur année. Ou encore le fameux plan 2020 présenté il y a quelques temps aux salariés qui devait envisager comment le site pouvait se transformer, ou encore les petits travaux d'embellissement fait jusqu'à ce 16 octobre et depuis stoppés pour donner le change. Non, aucune confiance dans le groupe Sandvik, c'est le sentiment partagé ici par tous !

Encore une fois, mention spéciale à la NR qui prétend que les syndicalistes ont appelé les salariés à travailler davantage : non, le syndicat majoritaire, la CGT, n'a jamais formulé une telle demande auprès des salariés. Au demeurant, si ce syndicat l'avait fait, l'accueil aurait été houleux.

Les salariés de Sandvik ont défilé en tête du cortège intersyndicale du vendredi 14 décembre, derrière les lycéens (1 500 manifestants). Non seulement, ils restent mobilisés sur leur revendications : pour les plus de 55 ans, extension de 12 à 48 mois du congé légal, une indemnité additionnelle de 30 000 € pour chaque salarié (15 000 pour la direction), 2 000 € par année d'ancienneté (1 000 € pour la direction et 40 000 € de plafond), extension à 3 ans de la prise en charge des formations, etc. Les salariés de Sandvik/Coromant feront à nouveau grève le 20 décembre, probablement en durcissant le mouvement.

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