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Des dégâts ?

Dernière mise à jour : 4 déc. 2018

Les médias nous repaissent des dégâts causés par les manifestants du 1er décembre, notamment à Paris. Faut-il encore que cela soit bien les manifestants qui en soient les auteurs.

Macron et tutti quanti viennent pleurer sur les atteintes aux soi-disant symboles de la République, comme l'Arc de Triomphe ou la tombe du Soldat inconnu, pleurer sur les commerces saccagés et les préfectures prises comme cibles.

Les médias se font largement l'écho de ces dégradations, les utilisant contre les manifestants, qu'on va bientôt qualifier de hordes barbares s'en prenant à la civilisation.

Mais que sont donc ces éléments qu'on nous présente comme étant les symboles de la République ? Prenons l'exemple de l'Arc de Triomphe. C'est Napoléon 1er, vous savez, celui qui contribua à assassiner la première République, celui qui laissera entre 4 et 7 millions de cadavres pendant ses guerres expansionnistes, qui ordonnera la construction du bâtiment. C'est sous Louis-Philippe, en 1836 que sera inauguré le bâtiment, six ans après les Trois Glorieuses, deuxième révolution française. D'ailleurs, Louis-Philippe n'assistera pas à l'inauguration, par peur des attentats. Cette inauguration se fera en catimini, le matin du 29 juillet en la seule présence de Thiers, le massacreur de la Commune et d'Antoine d'Argoult, son ministre de l'économie qui deviendra gouverneur de la banque de France, déjà un symbole. L'Arc de Triomphe, symbole de la République ? Décidément, ces gens qui ne savent pas compter (ils voient de moins en moins de manifestants avec des gilets jaunes alors qu'ils sont de moins en moins capables de les contenir (1)), mais en plus ils sont ignorants de leur propre histoire ! Sous cet arc, la tombe du Soldat inconnu sera installée le 11 novembre 1920 pour glorifier les millions de morts de la guerre de 14-18, guerre impérialiste qui aura sacrifié les peuples pour l'intérêt des puissants de ce monde. Chaque année, des cérémonies y sont organisées pour commémorer le sacrifice des soldats tombés pendant les deux dernières guerres et les guerres coloniales (2). Comme s'ils avaient eu le choix... Qu'avaient donc demandé ces pauvres poilus que d'aller pourrir dans des tranchées infectes, de se faire mitrailler en des charges absurdes pour gagner un jour quelques mètres et les perdre dans le même bain de sang le lendemain ? Qu'avaient donc demandé ces jeunes recrues que d'aller se faire tuer dans les colonies pour défendre les intérêts de quelques colons de toutes façons condamnés ? Que d'aller souiller l'honneur de notre armée sur des pratiques de torture souhaitées par des généraux qui finiront par fomenter un coup d'état ? Beau symbole d'une République sanglante ! Et les Champs-Élysées, proclamée plus belle avenue du monde par la France ! Pourquoi le serait-elle plus que la Cinquième avenue à New-York, que l'avenue de la Remblas à Madrid, que la perspective Nevsky à Petrograd (pardon, Saint-Petersbourg), que l'avenue du 9 Juillet à Buenos Aires, que Unter den Linden à Berlin, que l'avenue de Tervueren à Bruxelles, qu'Andrassy Hut à Budapest, que The Mall à Londres ou que Via Veneto à Rome ?


Z'ont trouvé un casseur !

D'autant plus que cette avenue n'est que le support d'une succession de boutiques de luxe dans lesquelles 99% de la population ne mettra jamais les pieds. Dans lesquelles nous verrons les riches touristes qui tirent leurs revenus de l'exploitation des peuples parmi les plus pauvres de la terre, dictateurs africains, oligarques russes, riches chinois... qui iront ensuite s'amuser à Disney World où les gens comme nous sont destinés à y travailler au SMIC avec des oreilles de Mickey ! Que des préfectures aient été prises à partie, voire incendiées, pour une au moins, montre que c'est bien le pouvoir et ses représentants qui sont maintenant visés par la colère populaire. Que la cible de la contestation est bien cernée. Fini de s'en prendre à quelques boucs émissaires comme a tenté de le faire le FN avec les immigrés (qui ne sont décidément pour rien dans la politique de Macron), même si quelques pratiques de certains gilets jaunes ont été condamnables (et sans doute initiées par quelques excités d'extrême-droite).


Maintenant, brûler les établissements publics n'est pas la solution : il vaut mieux en prendre possession : après tout, ils sont des lieux qui appartiennent à tous puisque nous les payons. Bien sur qu'on ne va pas se réjouir que tout cela ait été mis à mal ce samedi 1er décembre. Mais quelles ont été les paroles de compassion quand on fermait les usines textiles, les mines, les aciéries, les chantiers navals qui ne méritent pas moins d'être des monuments républicains puisque ceux qui y ont travaillé ont plus construit la France que nos gouvernants actuels, petits privilégiés malfaisants. Où sont-elles les pleurs des gouvernants et des médias sur les 5 millions de chômeurs et les 15% de pauvres que comptent notre pays ? À leurs yeux, ils ont moins de valeur qu'une boutique Vuitton ! Quant au rédacteur de cet article, il aura du mal à pleurer parce que les avenues du 0,1% les plus riches ont été (un peu) malmenées. Pour une fois que c'est chez eux que cela se passe...

(1) On ne reviendra pas sur le nombre de manifestants du 1er décembre, mais alors que nous en voyons de plus en plus (mille à Tours ce jour-là, malgré la crainte justifiée des dérapages des forces de l'ordre), eux en voient de moins en moins. Les réseaux sociaux s'en sont amusés toute la semaine, prédisant une fois 75 000 qui sera annoncé par le gouvernement - en fait pas loin - , une autre fois,46,2 manifestants !

(2) Les médias font remarquer que la flamme n'a pas été allumée ce 1er décembre et que ça n'était jamais arrivé, même pendant la seconde guerre puisque l'occupant nazi l'avait autorisé : belle justification que de faire appel au régime nazi !

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