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Conférence de presse « Après les perquisitions : sortir de l’émotion »

(FI de Tours et de Saint-Pierre-des-Corps)


Nous avons assisté à cette conférence de presse et nous vous proposons ici de vous retranscrire les passages importants des déclarations préliminaires faites par Laure (Tours) et Roxane (St-Pierre) que nous ne pouvons que partager :


" (…) Afin d’être le plus bref possible (...) nous allons organiser notre propos autour de 4 points, différents les uns des autres, mais qui, ensemble, permettent de soulever l’essentiel des problèmes que posent les perquisitions dont notre mouvement a été l’objet. Et nous aborderons ces différents points dans le même esprit : il est temps, plus de trois semaines après ces perquisitions, de sortir de l’émotion, de prendre un peu de recul, de hauteur, afin de penser, comme l’on dit, « l’événement ». (...) Premier point donc : les nombreuses illégalités, vices de procédure, violations du droit qui ont entaché le déroulement de ces perquisitions. Ce sont, pour en rester ici à l’essentiel : - le refus de laisser entrer les représentants de notre mouvement dans les locaux perquisitionnés ; - la non remise de PV faisant état de la liste des pièces, documents ou objets, qui ont été enlevés ; - l’enlèvement massif de documents, personnels ou appartenant à notre mouvement, qui n’avaient rien à voir avec l’objet des perquisitions et n’ont toujours pas été rendus à leurs propriétaires, personnes physiques ou morales ; - les violences physiques, dûment attestées par des médecins, qu’ont subi 4 de nos camarades ; - et enfin les fuites qui ont été délibérément organisées, aux lendemains des perquisitions ou des auditions qui les ont suivies, en direction de certains médias, en violation désormais coutumière du secret judiciaire. Ces faits soulèvent des questions de fond – le respect de l’État de droit, la mise en cause des libertés publiques ou privées, la création possible de fichiers d’opposants, etc., – qui auraient dû immédiatement constituer l’un des centres du débat public. Il n’en a rien été et cela devrait nous poser à tous, que nous soyons ou non favorables au mouvement de la FI, problème. (...)

Deuxième point : le deux poids, deux mesures. Sur cette vieille, trop vieille « règle » mais qui, dans le cas considéré, s’est une fois encore appliquée, je me contenterai de vous citer quelques faits, aussi avérés qu’inquiétants : - le fait, d’abord, que la dénonciation de la députée FN, Mme Montel, sur l’emploi des assistants au Parlement européen – dénonciation fantaisiste et sur laquelle elle est elle-même revenue –, n’a été suivie d’effets, n’a donné lieu à perquisitions, qu’en direction de JLM alors même que cette dénonciation visait 17 autres parlementaires européens. - le fait, ensuite, que le dispositif judiciaire et policier mis en œuvre lors des perquisitions a été incroyablement disproportionné eu égard à une enquête préliminaire, et qu’il s’est apparenté bien plutôt à une opération de poursuite dans le cadre d’affaires de terrorisme ou de grand banditisme. Aucun mouvement politique, au moins dans un passé récent, n’avait été l’objet dans notre pays d’une opération de cette ampleur et, si nous n’y prenons garde, si nous ne réagissons pas collectivement, il y a fort à craindre que cela constitue un précédent pour l’avenir et ce quel que soit l’opposant. - le fait, encore, que dans d’autres affaires toute récentes, on se soit montré bien plus « coulants », pour ne pas dire plus, en matière de perquisitions. Ce n’est pas Alexandre Ben Alla qui nous contredira, lui a pu bénéficier de l’amabilité de la police judiciaire devant sa porte close, d’un coffre-fort étrangement vide le lendemain, sans oublier maintenant quelques nouveaux prolongements sous forme de sms disparaissant à distance de son portable… - le fait, enfin, que dans le volet « comptes de campagne », le candidat Emmanuel Macron, La République en Marche (ou plutôt en marché) et les agences de communication Jésus & Gabriel ou Euridyce – contrairement à JLM, la FI et la société Médiascoop de Sophia Chikirou –, n’ont eu, eux, à subir ni enquête préliminaire, ni perquisitions. Alors que nombre d’infractions au financement des campagnes électorales ont, semble-t-il, jalonné leurs activités, nourri leurs comptes et ont été, de surcroît, rendues publiques par divers articles de presse. Je vous rappelerai, à titre d’exemple, l’affaire Business France, où la future ministre du Travail Muriel Pénicaud a joué un rôle particulièrement actif, et je vous renverrai aussi, là encore à titre d’exemple, à la lecture de trois articles de Sylvain Tronchet, le journaliste de Radio France dont on a abondamment médiatisé le papier sur Sophia Chikirou, mais nettement moins les trois précédents, respectivement titrés : « Arnaud Jolens, un metteur en scène cher à Emmanuel Macron », « Prix cassés, ristournes cachées : les petits arrangements de la campagne d’Emmanel Macron », « Ristournes au candidat Emmanuel Macron : les ratés de la Commission des comptes de campagne ». Comme vous le savez, Sophia Chikirou a répondu, point par point, sur BFM, aux allégations contenues dans l’article sur Mediascoop : on aurait aimé qu’il en soit de même pour les responsables de Jésus & Gabriel ou d’Euridyce. Cela nous aurait évité une nouvelle manifestation du « 2 poids 2 mesures ». Voilà, et pour conclure sur ce point avant de laisser la parole à Roxane, je répéterai ce que j’ai dit précédemment : le « 2 poids 2 mesures » aurait dû constituer l’un des centres du débat public sur ces perquisitions. Mais tel n’a pas été le cas. (...)


Troisième point : l’emballement médiatique et la « mélenchonite aiguë » qui s’est, à l’occasion de ces perquisitions, une énième fois manifestée. Plutôt que de puiser dans mille et un exemples nationaux, je vais me concentrer ici sur la presse locale et la façon dont elle a traité des perquisitions. Nos camarades de la FI, dont certains sont ici présents, peuvent en témoigner directement. Nous avons été sollicités à trois reprises : par France Bleu Touraine le 18 octobre, par la Nouvelle République pour un article publié le 23, par TV Tours pour un sujet de 1’30 passant au journal du soir du 22 octobre. Nous a-t-on posé des questions concernant le fond de l’affaire ? Non, pas une ! Ce sur quoi nous avons été interviewés, c’est Mélenchon, Mélenchon et encore Mélenchon, ses propos, son comportement, et avec des formulations qui bien souvent présupposaient les réponses. Du genre : « êtes-vous d’accord avec la violence de Mélenchon ? ». De plus, il n’a pas été fait état, dans l’un ou l’autre des ces trois médias locaux, du communiqué de presse sur les perquisitions que nous avions pris soin, au nom de la FI de Tours, de publier sur notre blog, de leur transmettre et qui abordait, justement, certaines des questions de fond dont nous vous entretenons plus longuement aujourd’hui. L’occasion vous est donc donnée de sortir de cette mélenchonite aiguë et nous espérons que vous voudrez bien la saisir. Afin que nous puissions enfin ! parler ensemble de politique, de justice ou de médias, sujet sur lequel nous vous avions d’ailleurs déjà conviés en organisant, en avril 2018, un débat sur « la précarité des journalistes à Tours et alentours ».

Quatrième et dernier point : l’indépendance de la justice. Sur cette question, à nouveau de fond, et qui tient du serpent de mer de notre vie publique, indépendance toujours invoquée dans les mots et toujours passée à la trappe dans les faits, nous vous conseillons la lecture de notre programme L’avenir en commun, et tout particulièrement de son livret thématique « Justice », l’un des 40 livrets qui précisent dans tous les domaines notre programme général, notre projet de société. Sous le titre « Notre constat : une justice à la botte des puissants », vous pourrez y voir que nous y dénoncions déjà ce qui a fait le lit des perquisitions, à savoir le cordon ombilical, organique existant entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire, et que nous proposons d’y mettre enfin un terme, à travers une réforme du Conseil supérieur de la Magistrature et la création d’un Conseil supérieur de la justice. Vous retrouverez le détail de cette réforme dans la page qui vous est distribuée (p. 15). Et si vous voulez connaître l’ensemble de notre projet « Justice », qui précise la façon de rémédier à sa pauvreté, à sa lenteur et à toutes les inégalités ou insécurités qu’elle laisse prospérer dans notre Etat dit de droit, n’hésitez pas ! (1) (...)"

(1) Vous trouverez ce livret dans l'onglet « Livrets » de ce blog

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