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Violences policières, violence d’État


Le 5 janvier, contrairement aux espoirs de Macron et du gouvernement, le mouvement des Gilets jaunes (GJ) a repris avec force dans tout le pays. Si Castagnettes se félicite du travail des 60.000 policiers mobilisés, nous ne pouvons que constater l'usage de la force de plus en plus violente contre les manifestants.



Le chiffre de 60.000 policiers rend ridicule celui officiel du nombre de manifestants, 50.000 dans toute la France. Nous avons maintenant l'habitude de ce mensonge d’État qui nie l'ampleur du mouvement. Nous n'avions rien d'autre à attendre du banquier qui nous sert de président et des fantoches qui composent le gouvernement. Ceci étant, si réellement il n'y avait ce 5 janvier que 50 000 Gilets jaunes, on pourrait douter de l'efficacité des forces de l'ordre qui, comme sur les précédentes manifestations, n'ont pas pu contenir la colère des manifestants.

Cette colère a été aiguisée par les vœux de Macron qui a parlé de « foule haineuse », des députés LREM (La Répression En Marche) qui parlent de factieux, d'un Griveaux parlant des GJ comme d'un "mouvement d'agitateurs qui veulent l'insurrection et renverser le gouvernement", qui tous nous insultent à longueur d'intervention. Ce qui n'a pas peu contribué à agacer les GJ. Faut-il que Griveaux s'étonne ensuite d'être pris pour cible ? Devons-nous condamner l'intrusion de quelques uns dans la cour de son bâtiment, lui occasionnant une grande frousse (c'est tellement facile de nous insulter derrière un micro...) qui conduira à son « exfiltration » ? Avec tout ce beau monde qui vit dans le luxe que leur offre la République de s'outrager de ce qui n'est qu'une anecdote dans le mouvement des GJ, de crier à l'atteinte à la République, aux séditieux et tant d'autres imbécillités ? Non, même si défoncer un si joli porche n'est pas la solution, nous n'irons pas pleurer avec les crocodiles sur ce qui est arrivé. À semer le mépris, on récolte la colère. Les responsables ne sont pas la quinzaine d'individus auteurs de l'acte, mais le pouvoir qui continue à ne pas répondre aux revendications populaires des GJ. Car, ne l'oublions pas, tant que Macron et le porte parole du gouvernement continuent d'affirmer que leur programme sera appliqué et qu'il le sera d'autant plus vite qu'ils arrivent à croire que le mécontentement serait du à la lenteur des réformes, ils seront dans un déni incroyable ! Non, ce sont les réformes d'injustices fiscales et sociales, l'ultra-libéralisme qui sont aujourd'hui contestés, c'est la politique d'austérité imposée par la commission européenne qui est rejetée !

La réponse de l’État est la répression. D'abord dans les condamnations sévères qui tombent dans les comparutions immédiates : de la prison ferme pour avoir sur soi un masque à gaz ou des lunettes de protection ! Alors que Benalla continue à parader, ce qui instille le sentiment d'une justice qui dépend de selon qu'on soit puissant ou non, dans ce cas, que l'on soit proche du pouvoir ou pas. Devant la lourdeur des peines prononcées contre des gens qui, trop souvent, manifestaient pour la première fois est à mettre en perspective avec les discours de fermeté dans la répression de Macron et de ses petits larbins de ministres. Suivi par des juges qui, dans ce cas, se rappelle à quelle classe ils appartiennent...

Ensuite, la violence policière qui ne s'est jamais vue autant depuis mai 68. Avec plusieurs milliers de blessés parmi les manifestants, souvent des gens qui étaient pacifiques. Des centaines de vidéos tournent sur les réseaux sociaux montrant les actes de violence gratuite de la part des policiers sans que quiconque ne s'émeuve. Un rapport d'Amnesty International du 17 décembre dénonce d'ailleurs cette violence policière injustifiée. Mais dans quel organe de presse, dans quelle chaîne de télé en a-t-on entendu parlé ? Aucun, aucune, juste un petit filet dans quelques quotidiens, à peine visible. À l'opposé, si un type boxe quelques CRS, ça devient une affaire d'état : on s'en prend avec violence à la République, on veut renverser le gouvernement, Mélenchon (tient donc, la France insoumise devient la première cible du pouvoir, allez savoir pourquoi...) prépare un coup d'état, etc... Nous ne dirons pas que boxer un CRS est légitime. Nous dirons que l'usage inconsidéré de la force contre des gens pacifiques ne peut conduire qu'à ce résultat.

Que penser d'un délégué général de LREM qui demande la création d'un fichier national des casseurs quand on sait que les casseurs ne sont quasiment jamais arrêtés par la police, contrairement aux manifestants pacifiques (près de 5 000 sur l'ensemble des manifestations GJ) ? Et Griveaux, qui ce 7 janvier remet ça en parlant de démission morale des organisations politiques d'opposition, que ce clown vienne nous parler de morale est à vomir, lui qui tourne sa veste (il était au PS) au fil de ses propres petits intérêts !

Ce qui est quand même ahurissant, c'est de voir les membres de la « majorité présidentielle, Castagnettes en tête, défendre un commandant divisionnaire de police qui tabasse sans raison un manifestant, au point que ses collègues finissent par le retenir. Là, la violence serait justifiée, comme elle le serait à chaque acte démesuré commis par la police ou la gendarmerie? Il est vrai que Macron et sa clique réactionnaire sont prêts à tout pour préserver les intérêts de leurs commanditaires, le 1% le plus riche... Et de préserver aussi leurs petits privilèges de nantis de la République.

En réalité, ce qu'ils ne peuvent pas concevoir, c'est l'émergence des classes populaires sur la scène politique, c'est la conscience de classe qui se développe chez ceux qu'on pensait avoir muselé. Ce qu'ils ne supportent pas, c'est la solidarité qui émerge sur les rond-points et qui se traduit par l'occupation de l'espace public par ceux qu'on veut cacher. C'est trop pour l'ordre établi. C'est assez pour nous aussi de le subir et nous sommes bien plus nombreux !

À Tours, samedi dernier, les forces de l'ordre ont fait usage de la force dès 15h30 rue Marceau à l'approche du commissariat. Contrairement à ce qu'affirme la Nouvelle République, la voix de son maître, il n'y a eu aucun jet de fumigène avant que les flics ne tirent les premières lacrymogènes. On a vu des gens âgés, des familles, se replier, les yeux rouges et suffocants, comme cette vieille dame sur la photo que des GJ soignent au mieux qu'ils peuvent en redoutant la charge des flics. Comme les manifestants commencent à en avoir assez de subir, il fallait s'attendre à ce que certains d'entre eux utilisent la violence à leur tour. Être dans le rôle du pigeon a ses limites... Il est donc nécessaire que le pouvoir arrête de donner ces consignes de fermeté qui se traduisent sur le terrain par un blanc seing à la répression. Au risque qu'en face les débordements deviennent de plus en plus importants et eux-mêmes violents.

De plus, nous assistons à des dénis de démocratie, comme à Château-Renault où toute manifestation et regroupement on été interdits par la préfète entre le 3 et le 6 janvier (un lien avec la venue récente du Média sur le rond-point occupé par les GJ à la sortie sud de la ville ?). L'ensemble de ces éléments pourraient nous conduire à penser que Macron et acolytes ont des velléités de répression proche de la dictature. C'est ce qu'est un gouvernement ultra-minoritaire usant de la force pour se maintenir au pouvoir !

Maintenant, que faire ? S'il semble que les GJ veulent se constituer en mouvement, il est urgent d'apporter des réponses politiques à cette crise. Il est urgent que le pouvoir entende les revendications appuyées par la grande majorité des Français. Et s'il ne le veut pas, que Macron démissionne, que le parlement soit dissous et que soit élue une constituante pour la VIe République !

Au fait, pas une des cinq républiques qu'a connu la France ne s'est faite sans soulèvement ou sans violence, faut-il le rappeler aux chantres de l'ordre établi ? La première pendant la Révolution française en 1792, la deuxième après la révolution de 1848, la troisième, après la Commune de 1871, la quatrième à la fin de la Seconde Guerre mondiale et la cinquième pendant la guerre d'Algérie... La sixième à la suite du mouvement des Gilets jaunes ?

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