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Sandvik Fondettes : une journée particulière

Le 29 novembre était une journée d'action sur le site de Fondettes du groupe Sandvik. La quasi-totalité des salariés (2 ou 3 cadres seulement n'ont pas suivi le mouvement), en grève pour le maintien de l'emploi sur place, s'étaient regroupés sur le parking. En effet, l'accès à l'usine est toujours contrôlé une société de surveillance. Au demeurant, une partie des surveillants, commençant sans doute à comprendre le jeu qu'on leur fait jouer, manifeste par des petits mots ou des petits gestes leur compréhension envers les salariés qui luttent pour les emplois.

Un atelier modifié !

Un fort mouvement de solidarité s'est ce jour manifesté. Non seulement par la présence de nombreuses délégations syndicales d'entreprises de la métropole, mais aussi par la présence de délégations d'organisations syndicales qui ne sont pas présentes sur le site. Ainsi, la CGT et la CGC dont les représentants ont commencé les négociations sur le PSE (1), ont reçu le soutien sur place de FO et Solidaires.

Les organisations politiques étaient aussi venues manifester leur soutien aux salariés. Il en va du PCF, du NPA et de LO. La France insoumise était massivement présente, non seulement avec les groupes d'appui de Fondettes/Luynes/Saint-Etienne-de-Chigny, de Tours et de Saint-Pierre-des-Corps, mais aussi avec Sabine Rubin, députée de notre mouvement qui aura passée deux heures aux côtés des salariés en lutte. L'accueil a été remarquable et les échanges nombreux. Dans l'après-midi, des prises de parole de l'ensemble des forces politiques et syndicales présentes ont eu lieu. La France Insoumise est intervenue dans ce cadre par un ancien salarié de l'entreprise, Sabine ayant du rejoindre la capitale pour assister à une réunion importante à l'Assemblée Nationale. Elle continuera à y porter les revendications des salariés pour sauvegarder les emplois sur Fondettes. La veille, Sabine Thilaye, députée LREM de la 5ème circonscription, avait interrogé le gouvernement sur cette affaire. Sans s'étendre sur la réponse du sous-ministre chargé à ce moment de noyer le poisson, il est quand même curieux qu'une députée qui a soutenu les ordonnances Macron en découvre à ce moment les effets ! En effet, c'est grâce aux dispositions des ordonnances de septembre 2017 que le groupe peut fermer son usine malgré ses résultats. Auparavant, pour procéder à des licenciements économiques, une entreprise appartenant à un groupe devait apporter la réalité des difficultés économiques rencontrées, qui étaient appréciées à l’échelle internationale. Désormais, les difficultés économiques s’apprécient à l’échelle nationale (à ce propos, voir l'article de la Rotative du 29 novembre). Mais comme les députés de LREM n'en sont pas à une contradiction près, Chalumeau, le député de Tours, c'est payé le luxe de venir sur le site. L'accueil a été assez froid, pour ne pas dire plus. Il a été interpellé sur la politique sociale de Macron. Sentant sans doute qu'il n'était pas forcément le bienvenu, sa présence a été très limitée dans le temps...

Parlons maintenant du rôle de la presse qui, à cette occasion, a montré un visage peu reluisant. Plus d'une dizaine de médias avaient été avertis de ce mouvement et de la présence d'une députée de la France Insoumise. Quasiment aucun n'en a parlé, aucun ne s'est déplacé pour l'interviewer. Alors que la seule intervention politique retenue par ces médias fut celle de Chalumeau sur France Bleu. Qui était opportunément présente pendant le bref temps de présence de ce type qui n'avait rien d'autre à dire que faire la publicité de sa personne. Un véritable scandale. Le journaliste de la NR qui est venu passer un peu de temps sera l'auteur d'un article qui sent mille fois la redite avec des références qu'il n'aura pas vérifié : où voit-il que la production de plaquettes se ferait en Chine où le groupe n'y a pas d'unité de production de carbure de Tungstène, seulement une usine de production de corps d'outils ? Où a-t-il vu que la plupart des 45 salariés de l'usine B, fermée en 2015, avaient retrouvé un emploi ? Monsieur, renseignez-vous, faites votre travail ! Sur les 45 salariés, 8 sont en attente de retraite ou à la retraite, 17 ont été reclassés à l'usine A qui ferme aujourd'hui. 2 sont toujours en recherche d'emploi et sur les 18 qui en ont retrouvé un, la perte de salaire est conséquente. Si ce journaliste a pondu ce seul article sur sa journée, on comprend les difficultés de la NR et sa volonté de se « séparer » de 100 collaborateurs, comme ils disent... En ce moment, la presse est souvent prise à partie. Il n'y a pas à s'en étonner puisque qu'on pourrait attendre de celle qui se prétend d'information le fasse au moins en faisant un travail de recherche pour donner une information la plus neutre possible. Pas qu'elle se comporte comme une presse d'opinion qui se cache. Comme quelqu'un le disait récemment en soulevant une tempête de réprobation des bien-pensants (c'est-à-dire des encenseurs de MACRON), si les journalistes se font courser pendant les manifestations, il ne pourront pas nous arracher de la compassion. En ce qui concerne les négociations sur le maintien de l'emploi, la direction maintient sa position en commençant à étudier les conditions extra-légales de départ et de reclassement des salariés. Les représentants du personnel, à l'aide de leur expert comptable, font savoir que 40 millions d'€ avaient été provisionnés par le groupe pour la fermeture du site. Ce qui comprend non seulement les primes de licenciements, les formations qui devront être faites par beaucoup de salariés pour retrouver un emploi, mais aussi pour les sommes destinées à dépolluer et à démanteler le site. Ce qui laisse montrer que le groupe ne semble absolument pas privilégier ni la solution du maintien de l'emploi sur place, ni celle de la reprise, comme pourrait le laisser croire quelques élus LREM ou de droite qui, main dans la main, travaillent à endormir la combativité des salariés du site. Qui ne sont pas dupes... Pourtant, la seule solution, que ce soit pour les gens qui y travaillent ou que pour le maintien d'une industrie technique indispensable y compris pour la transition énergétique (pas possible de construire des éoliennes, notamment, sans plaquettes en carbure de tungstène (2)), c'est bien le maintien de cette industrie sur le site et en France ! D'autant plus que cette somme énorme de 40 millions pourraient permettre de maintenir l'activité sur le site au moins dix ans ! Ce qui laisserait le temps de moderniser et de se placer fermement sur une production destinée à de nouveaux marchés dans le cadre d'une transformation écologique de notre appareil productif (voir plus haut sur l'éolien). Enfin, rappelons que si le site ferme, c'est presque 200 emplois qui seront directement menacés entre Sandvik et les sous-traitants : nettoyage des locaux, des vêtements de travail, fermeture de la cantine, gardiennage, services techniques sous-traités, fournisseurs...) dans une période qui voit se poursuivre la désindustrialisation de notre département. Une nouvelle journée d'action est prévue le jeudi 13 décembre, dans les mêmes conditions. Pour notre part, nous y serons présents.


(1) Plan de sauvegarde de l'emploi,alors que c'est vraimentr un plan de licenciements...

(2) Il est à noter que certains clients de Coromant vont se trouver en difficultés, la fabrication de plaquettes de taillage d'engrenage ayant été une spécialité du site et qu'il faudra beaucoup de temps pour trouver un fournisseur en remplacement. En clair, la fermeture du site menace d'autres industries !

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