Quand Macron n’est pas capable de se retenir
Geneviève Legeay, 73 ans, a été grièvement blessée lors d’une charge de police le 23 mars à Nice. Cette porte-parole d’Attac pour les Alpes-Maritimes participait à l’acte XIX des Gilets jaunes. La relation entre ses blessures et la charge des forces de l’ordre ne fait aucun doute, tant par son récit que par les vidéos dont on dispose. Parallèlement à cet acte de violence incompréhensible contre une manifestante qui appelait à la non-violence, les streets medics qui essayaient de lui porter secours ont été non seulement tenus à l’écart, mais aussi arrêtés par les policiers. Nous retiendrons ici les déclarations de Macron qui, une nouvelle fois, ne peut pas se retenir d’exprimer son mépris à l’encontre du peuple de France. Lui souhaitant un prompt rétablissement, il espère chez Geneviève « une forme de sagesse » et « la quiétude à sa famille » dès lors que la militante d’Attac aura « un comportement responsable ». Citons-le encore : « Quand on est fragile, qu’on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits...». Ainsi donc, les vieux restez chez vous à regarder les débilités que vous assènent à longueur de journées les chaînes de télévision ! Quelle morgue d’un type qui vient d’avoir juste quarante ans que de donner des leçons de sagesse à Geneviève, militante qui réclame un monde plus juste. La sagesse est de son côté, pas de celui d’un président méprisant qui incite à la guerre civile par la violence des forces de l’ordre qu’il impulse. Qui, chaque jour, pratique une politique qui nuit aux français et à la planète. Qui, chaque jour, est servile à la classe qui l’a fait élire, les patrons du CAC 40. Qui, depuis 2017, réduit chaque jour des milliers de nos concitoyens à la misère et notamment les retraités. Allant au bout de son mépris, il s’impose comme devin qui affirme que « cette dame n’a pas été en contact avec les forces de l’ordre », au-delà de la justice qui a été saisie. Il exonère ainsi les flics qui se conduisent comme des bandits ! Soyons clair, cette volonté de faire mal, très mal, est une stratégie du gouvernement que Castaner met en application avec zèle pour dissuader les potentiels manifestants. Avec zèle mais aussi avec beaucoup d’incompétence. Comment peut-il en être autrement avec un type dont les hauts faits de guerre sont d’avoir joué au poker avec des truands et de fréquenter les boîtes de nuit huppées de la capitale.
Conférence de presse d'Attac France et de la Ligue des Droits de l'homme :
En Touraine
Cette incompétence s’est encore manifestée par la garde à vue de deux Gilets jaunes tourangeaux à qui ont a voulu faire porter le saccage du Fouquet’s. Leur seul tort est d’avoir ramené chez eux un tabouret et une fourchette qu’apparemment un employé de cet établissement leur a remis. Mais il faut bien faire un exemple, toujours pour dissuader, et pas n’importe qui. En tout cas, pas les black blocs qui, apparemment, n’ont toujours pas été arrêtés. Qu’à cela ne tienne, pour éviter le ridicule et l’incapacité à appréhender les vrais responsables des violences du 16 mars à Paris, on s’en prend aux premiers venus sur la base d’une vidéo postée sur Facebook. Nos fins limiers ont donc débarqué au petit matin chez nos deux Gilets jaunes, les plaçant aussitôt en garde à vue. Signalons ici que des policiers sont venus spécialement de Paris pour conduire cette affaire d’État ! Au passage, ils saisissent le tabouret et la fourchette sans mandat, perdent le médicament d’un des deux Gilets jaunes, indispensable vu son état de santé. Après une garde à vue de quarante huit heures (la deuxième pour une des deux, déjà objet de la même procédure pendant dix heures à la gendarmerie de Montlouis et qui sera convoquée au tribunal pour entrave au droit du travail pour avoir tenté de bloquer un dépôt de carburant), voici nos deux dangereux "terroristes" en comparution immédiate. Le travail de leur avocat et l’évidence conduiront le tribunal à déclarer nulle la procédure et nos deux Gilets jaunes pourront ainsi rentrer chez eux. Tout ça pour ça ! De l’incompétence mode Castaner qui tape au hasard et ne prend rien dans ses filets. Ce qui ne l’empêche pas, à la suite de l’acte XIX du 23 mars où autant de Gilets jaunes ont manifesté que le 16, de proclamer que l’ordre républicain est rétabli. On verra, l’incapable, on verra… Car le mépris du pouvoir, l’appel à l’armée, la répression aveugle, les condamnations qui tombent sur les manifestants ne peuvent que conduire à ce qui ne semble plus qu’une issue à certains : la violence. C’est une option que nous entendons de plus en plus dans les manifestations puisque rien ne sort du mouvement qui dure depuis quatre mois. Sauf un grand débat qui se terminera de façon guignolesque, avec deux ou trois mesurettes et l’affirmation que nous voudrions encore plus de la politique ultra-libérale qui a fait le programme de Macron, si tant soit peu qu’il y en eût un.
Dans ce contexte, remarquons le rôle des médias locaux et nationaux, notamment la NR et TVTours, qui n’ont pas hésité à juger comme coupable les deux Gilets jaunes dans leurs titres et articles, qui n’ont pas hésité à publier les photos de la jeune femme sans se soucier de savoir le rôle qu'elle n’a pas joué dans le saccage du Fouquet’s, ce que ces médias ne font même pas pour les terroristes au nom d’une morale qu’ils sont les seuls à comprendre. Si la NR a reçu une délégation des Gilets jaunes et a modifié en conséquence ses articles, il n’en a rien été de TVTours qui a refusé de recevoir cette délégation. Quelle crasse couvre donc les rédactions de ces médias qui auront, au cours de ce mouvement, montré leur allégeance à leurs propriétaires milliardaires.
La manifestation du 19 mars
Cette manifestation intersyndicale qui a réuni plus de 3 000 personnes à Tours n'aura eu de succès que le nombre. En effet, à la fin de cette manifestation, la dispersion a été plus que rapide, sans aucune prise de parole. Comme si les organisations syndicales, leurs dirigeants du moins, craignaient que la colère profonde dans notre pays ne les contraignent à aller plus loin dans les appels à la grève générale, seule solution pour chasser Macron. Les Gilets jaunes porteront en tout cas ce message lors des rencontres programmées avec un certain nombre de syndicats. Comme d'habitude, la CFDT était absente, préférant pérorer avec Hulot et Place publique... pour ne rien faire qui gêne Macron et le patronat !
La police et la justice, main dans la main
Depuis le début du mouvement, ce sont 8 700 gardes à vue, 2 000 condamnations, plus de 200 blessés à des degrés divers de gravité, une vingtaine d’éborgnés et d’amputés. Sur les 2 000 condamnations, 40 %, soit 800, sont des peines de prison ferme avec 390 mandats de dépôt. 1 800 personnes sont encore en attente d’être jugées. Ces chiffres gonflent à chaque manifestation. Ainsi, le 23 mars, alors qu’il n'y a aucune violence telle que celle connue le 16, c’est encore 233 interpellation dont 172 gardes à vue… Souvent, le tort des manifestants aura été d’être au mauvais endroit, au mauvais moment. Car la plupart de ces gardés à vue et condamnés, novices des manifestations et des mouvements sociaux, n’ont pas les réflexes de ceux qui manifestent depuis des années. Ce qui est choquant dans cette répression, c’est la dureté des juges qui appliquent sans états d’âme les consignes de leur ministre, Nicole Belloubet. Décidément, la justice de notre pays trouve toujours le moyen de s'entacher de honte. Il suffit de se rappeler l’histoire pour s’en convaincre : toujours du côté de l’ordre et d’autant plus que cet ordre est de plus en plus à droite !
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Place publique
Nous l’avons déjà vu, ce mouvement n’a d’autre objet que de ressusciter un PS à l’agonie, poussant ses derniers soupirs. S’inscrivant dans le cadre d’une Europe libérale, il s’inscrit aussi contre la France insoumise, contre un supposé populisme de gauche qui conduirait au nationalisme rouge-brun. Nous n’avions que notre sentiment et notre analyse à mettre en avant pour exprimer cette conclusion. Depuis une tribune de Farid Benlagha dans le Monde, nous savons maintenant que nous avions vu juste. Ce co-créateur de Place publique vient en effet de rompre avec ce mouvement en des termes très durs. Accusant d’abord Glucksmann d’avoir traité les Gilets jaunes de fascistes (ce dont il se défend...), Farid Benlagha dénonce un clan d’anciens socialistes qui essaient de se recaser derrière l’arrivisme du pamphlétaire favori des médias. Il dénonce la déconnexion de Place publique d’avec la réalité d'un terrain où aucun de ses membres n’a jamais mis les pieds. Alors que l’histoire est entrain de s’écrire avec les Gilets jaunes, Benlagha dénonce la duplicité de ce mouvement qui préfère s’afficher au côté de la CFDT et de son leader, toujours prompt à répondre aux injonctions de Macron et du patronat. Il conclura sa tribune par un jugement qui nous semble être très juste : « Raphaël Glucksmann aura donc manipulé tout le monde, n'aura servi aucune autre cause que la sienne : se garantir un placement privé ». Rien à ajouter…
Jadot, Canfin : l’abîme dans lequel plongent les dirigeants (ancien ou nouveau) d’EELV
Ainsi donc, Jadot continue sa défense de l’Europe libérale dont le modèle est responsable du désastre écologique qui pourrait nous conduire à la fin de l’Humanité. Il s’indigne de l’expansionnisme économique chinois, non pas parce que c’est augmenter le risque de dégradation de notre planète, mais parce qu’il nuit à l’économie de l’Europe. Le voici donc défendant le capitalisme européen contre la politique chinoise sans se poser la question que fondamentalement, les deux nuisent à l’écologie. Il s’alarme : « Il faut afficher une Europe solide vis-à-vis de Xi parce que le projet chinois, comme le projet russe, c’est de casser l’Union européenne. Ils ne veulent pas que nous soyons une force économique et politique ». Réveille-toi, Jadot ! Elle n’existe que pour défendre les intérêts des multinationales et des plus riches cette Europe que tu défends ! Elle est une force économique puisque avec seulement 7 % de la population mondiale, elle se classe en deuxième position avec 22 % du PIB mondial ! Révise tes cours d’économie, le défenseur de l’économie libérale. Quant à la force politique, elle n’est que celle de l’Allemagne derrière laquelle se rangent toutes les décisions de la Commission européenne et la France en premier, malgré les velléités de Macron de s’en croire le leader… Et quand Jadot parle de barrières au nom de l’intérêt des salariés d’ici et de là-bas, on peut rire : ces barrières n’existent même pas en Europe où la pratique du moins-disant social jette des centaines de milliers de travailleurs au chômage dans notre pays.
Canfin préfère se jeter dans les bras de la REM avec des arguments qui devrait le couvrir du rouge de la honte : des garanties lui auraient été données sur la vertu écologique de la REM ! Celles de se féliciter d’avoir vendu 300 avions à la Chine qui vont accroître encore la pollution que représente la consommation démesurée du transport aérien ? D’avoir voté à l’Assemblée nationale en catimini à 6 heures du matin, l’abandon, proposé par le Sénat, de l’interdiction de pesticides en France prévue sous trois ans ? D’avoir reculé l’usage du glyphosate ? De nier que la chlordécone soit cancérigène comme l’a fait Macron devant des élus d’outremer où les taux de cancers dépassent allègrement ceux de la métropole, quand des scientifiques en ont apporté la preuve irréfutable quand sa ministre de la santé, avec son air de niaise, semble même ignorer ce qu’est ce produit ? Pauvre Canfin qui, comme Jadot, De Rugy et bien d’autres n’ont comme intérêt que le leur.
Comment peut-on être aujourd’hui à EELV qui n’est qu’un réservoir de faire-valoir pour les partis de droite, de la REM au PS ?
En parlant d’Europe...
La députée de notre circonscription, Sabine Thillaye, a été désignée comme présidente du parlement franco-allemand. Qu’est-ce que ce machin ? C’est un groupe de cent députés français et allemands, à parité, que le traité d’Aix-la-Chapelle a mis en place. Ce groupe n’a aucun pouvoir sinon d’être un lieu de discussion, notamment autour de l’harmonisation les législations des deux pays. La première réunion de cette assemblée a été centrée sur la politique industrielle en matière d’armement, notamment. Les deux autres points ont été sur les accords transfrontaliers qui ne sont pas nouveaux et sur le maintien du parlement à Strasbourg. Il est quand même étonnant que ce rapprochement des politiques franco-allemandes se fassent en priorité sur les questions d’industries d’armement. Nos deux pays ont donc des intérêts à vendre partout dans le monde des armes qui finiront par être utilisées puisque nos principaux clients sont dans le golfe persique où les guerres font toujours rage dans des conditions qui conduisent, comme au Yémen, les populations à la famine et à la mort. Qu’elle est donc belle cette coopération qui va servir surtout les intérêts des fabricants d’armes aux bénéfices faramineux. Mais peut-être seront-ils reconnaissant lors des élections…
Pour ce qui est de notre députée, rappelons qu’elle n’a pas brillé dans le grand débat, se faisant rabrouer plusieurs fois, notamment quand elle s’inquiète de son avenir professionnel après la fin de sa mandature. Ce à quoi un participant lui a fait remarquer qu’elle connaîtra alors la situation que vivent des millions de chômeurs. Mais ne doutons pas que les liens qu’elle va créer à travers ce parlement avec l’industrie de l’armement lui permettront de se recaser facilement, même sans aucune compétence particulière, dans cette industrie, comme le font toujours les élus nationaux dont aucun ne souffre de précarité après leur passage au parlement…
En métropole…
Décidément, la NR ne cessera jamais de nous surprendre dans sa capacité à lécher les bottes des puissants. Ainsi, le 26 mars, elle fait un article vantant les qualités de Briand, homme politique quasiment irréprochable qui se demande encore s’il continuera son aventure politique. C’est oublier qu’il est toujours mis en accusation dans des affaires de financement de la campagne de Sarkozy en 2007. Mais peu importe au rédacteur de la NR qui s’extasie devant la capacité de Briand à être à la fois maire de Saint-Cyr-sur-Loire, président de la métropole de Tours et chef d’entreprise. Un surhomme, en somme… Non, un cumulard qu’il a toujours été avec une vision hégémonique sur l’agglomération tourangelle, intronisant ses poulains à Joué-les-Tours, à Fondettes et ayant tenté de le faire pendant les législatives en se plantant complètement. Quant à la métropole dont il fait un succès personnel, rappelons simplement que ce n’est qu’un déni de démocratie, concentrant tous les pouvoirs entre les mains de quelques uns qui ne sont pas, au demeurant, élus au suffrage universel et sur un programme. Ils sont désignés par leurs pairs dans un jeu particulièrement antidémocratique de donnant-donnant. Qui plus est, la métropole soustrait aux communes le peu de pouvoirs qui leur restait. De plus, il est particulièrement scandaleux de lire que Briand juge l’affaire Fillon comme ridicule. Qu’un élu du peuple détourne à son avantage les fonds publics ne semble pas gêner Briand. Tout aussi scandaleux qu’il juge le mouvement des Gilets jaunes comme un échec politique, lui qui contribue à écarter le peuple depuis 1983 et qui n’a pas cessé d’être un décideur politique, de ceux qui ont conduits à la situation de désespérance des français et qu’il regretterait maintenant ! Bref, un article sans aucun recul, sans une information qui ne sorte du domaine du publireportage.
Au même moment, nous recevons dans nos boîte aux lettres un dépliant publicitaire vantant les actions de Sardou et Boigard, nos conseillers départementaux. C’est quand même la moindre des choses qu’ils travaillent pour le bien commun, bien que nous puissions douter de l’intérêt public de certaines réalisations. On dirait qu’ils ont besoin de le faire savoir tant ce n’est pas évident… Et avec l’argent de nos impôts, ils se paient une propagande qui a pour but de se rappeler à nous pour le futur, c'est-à-dire pour 2021, prochaine échéance départementale. Propagande chère quand ils pleurent sur le coût de l’accueil des migrants mineurs pour lequel ils ont été condamnés plusieurs fois par le Conseil d’état ! Mais nos deux élus cumulards, sans doute comme les conseillers départementaux de la majorité de droite qui auront fait la même chose, préfèrent dépenser notre argent pour se faire de la pub plutôt que de pratiquer l’aide humanitaire…
Une association sur nos trois communes
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