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Un week-end chargé...

Dernière mise à jour : 20 nov. 2018

Deux événements de ce week-end posent des questions auxquelles nous devons donner des réponses. Mais pouvons-nous le faire ? D'abord la manifestation des gilets jaunes. Qui sont-ils ? La phrase de Mélenchon à leur propos est certainement juste : quelques fachos, beaucoup de fâchés. Quelques fachos incontestablement. Des attitudes racistes et des insultes homophobes ne laissent aucun doute là-dessus. Mais si peu qui étaient suffisantes pour que les médias s'en emparent afin de dénaturer la nature du mouvement qu'ils ne comprennent pas. En effet, la quasi-totalité des éditorialistes de la presse audio-visuelle ou papier étant visiblement partisans de Macron (1) (qu'ils continuent à soutenir alors qu'ils se sont déchaînés contre Hollande) ne voient dans ce mouvement que la mauvaise humeur des classes les plus défavorisées, présentées comme s'opposant non seulement au changement ultra-libéral de notre société qu'ils estiment incontournable, et maintenant anti-écologique puisqu'ils s'opposent à l'augmentation des taxes (qu'ils se sont empressés de présenter comme n'étant que minime par rapport à l'augmentation du cours du pétrole) qui devraient permettre la transition écologique. Tous les médias ont repris les chiffres ridicules de l'Idiot en chef Castaner qui se présentait devant les caméras comme un chef de guerre dans une mise en scène ridicule : 2 000 points avec de 50 000 à 288 000 participants (sans doute 50 000 paraissaient ridicules... Alors que le nombre de 2 000 qui n'a pas bougé du matin au soir ne semble pas les avoir troublé). Même si les réseaux sociaux qui diffusaient les images des points de blocage montraient des foules impressionnantes (2). Ne les a-t-on pas vu, entendu ou lu nous expliquer que les primes que le gouvernement consent pour tenter de calmer la colère étaient une aubaine pour faire des économies en changeant de véhicule. Soyons sérieux : comment 4 000 € d'aides vont-ils permettre à la moitié de nos concitoyens qui gagnent moins de 1 700 € d'acheter un véhicule propre dont le coût dépasse largement les 15 000 € ? Quand leurs dépenses contraintes et incontournables (loyer, électricité, eau, impôts, transports, assurances, mutuelles, communications) engouffrent plus de 80% de leurs revenus ? Quand ils en viennent non seulement à rogner sur les dépenses de vacances mais aussi sur celles, ce qui est plus grave, de santé ? Et encore, parlons-nous ici de salaire médian. Qu'en est-il alors des 14 à 15% des gens en-dessous du seuil de pauvreté (soit 50 ou 60% du salaire médian, selon la méthode de calcul) ? Même pour le 11% des français qui gagnent le SMIC, après CSG et CRDS, soit 1 188 € nets ? Saluons ici la députée LREM, Marie Lebec, qui utilisant les éléments de langage que lui a fourni son parti, explique sans rire que grâce à ces 4 000 € d'aide, les plus pauvres pourront acheter une voiture neuve et feront ainsi des économies puisqu'elle consommera moins... À ajouter aux idiots inutiles de LREM ! Et dans ces éléments de langage, on nous parle de choix d'aller vivre en milieu rural et qu'il fallait donc assumer qu'il y ait moins de transports en commun, de services publics, etc. Comme si cela était un choix pour beaucoup : ou habiter dans des cités de banlieue où les conditions de vie se sont tellement dégradées qu'on fuit celles-ci, ou dans des centres de petites et moyennes villes délabrés où se concentrent la misère (et parfois dans des grandes villes comme Marseille où les immeubles des spéculateurs immobiliers, par ailleurs élus sur la liste de Gaudin ou de ses amis) finissent par s'effondrer sur leurs habitants avec le bilan que l'on connaît. Ou s'éloigner pour échapper à un coût de l'immobilier devenu insupportable pour de plus en plus de gens, y compris les catégories moyennes. Ou, encore, parce que c'est simplement son pays...


Les gilets jaunes, ce n'est pas seulement un mouvement qui s'oppose aux taxes, aux impôts comme le font les libertariens américains, mais bien à un non consentement à l'impôt puisqu'il est ressenti comme inégal et à juste titre. Nous ne reviendrons pas dessus, mais la suppression de l'ISF et, pire, l'évasion fiscale (entre 60 et 80 milliards d'euros), l'optimisation fiscale (forme légale d'évasion fiscale), sont le fait du 1% le plus riche de notre pays (et c'est partout le cas en Europe...). Celui qui a porté Macron à la présidence. C'est aussi la colère contre les salaires bas qui font que ceux qui travaillent n'y arrivent plus. C'est aussi la colère contre le mépris de classe clairement affiché et encore hier par Edouard Philippe. C'est aussi la colère contre des services publics qui disparaissent peu à peu sous les diktats du 3% de l'Europe. C'est aussi la colère contre une école à deux vitesse, selon que vous soyez riches ou pas. C'est aussi la colère contre un ascenseur social définitivement bloqué. Et de voir l'extrême-droite bondir sur ces colères, comme la droite extrême de Wauquiez, pour que ceux qui gagnent 150 000 € par mois persuadent ceux qui en gagnent 1 500 que tout va mal à cause de ceux qui vivent avec 500 € par mois ou de ceux qui n'ont pas la même couleur de peau que nous, l'éternel bouc émissaire qui a toujours permis aux puissants et à leur chiens de garde de détourner la colère du peuple.

François Ruffin avec les gilets jaunes

Toutes ces colères qui n'arrivent plus à trouver le canal qui permet l’agrégation qui offrirait une perspective politique. Parce qu'il y a eu faillite des partis de gauche qui ont cru pouvoir pactiser avec le diable. En gouvernant sans changer les fondamentaux de l'économie, en donnant toujours davantage de gages aux capitalistes. Qui sont devenus les sociaux-démocrates européens, rejetés partout. Parce qu'il y a faillite des organisations syndicales qui soit sont devenues les laquais des pouvoirs en place, guettant pour leurs dirigeants les miettes que leurs maîtres pourraient leur laisser, soit parce qu'elles sont restées sur des schémas bureaucratiques qui les éloignent de ceux qui sont censés être leur base, refusant l'idée de mobilisation de l'ensemble des salariés, lui préférant des mouvements éparpillés qui ont finis par lasser. Qui n'ont pas perçu les mouvements de colère comme celui des gilets jaunes, laissant la place à l'extrême-droite.


Quand le dessinateur du Monde choisit Macron ! Traité les journalistes d'abrutis, ça ne passe pas, mais eux ont le droit ! Mépris de classe !

Le second événement de ce week-end, se télescopant avec ce que nous avons vu au-dessus, l'élection partielle dans l'Essonne pour remplacer au siège de député l'ordure qui l'occupait et qui convoite la mairie de Barcelone (ce qui fait bien rire les Catalans...). Outre le fait qu'il y a coalition entre Chouat, le candidat soutenu par LREM et tous les maires de droite de la circonscription pour ouvertement faire barrage à la candidate de la France Insoumise, Farida Amrani, le résultat est inquiétant. En effet, malgré une campagne de porte à porte dans les quartiers populaires de la candidate FI, malgré la venue des leaders de notre mouvement, le taux des abstentions atteint des records : 82% ! Quoiqu'il arrive au second tour, cette abstention massive souligne une nouvelle fois que les masses considèrent que l'ensemble de la classe politique ne leur apportera aucune réponse à leurs conditions de vie. La désespérance, fruit des trahisons, est telle que le "tous pourris" est devenu le leitmotiv de leur pensée vis à vis de la politique. Cela nous interroge. Nous pouvons proclamer partout que la FI est la première force d'opposition de gauche à Macron, il faut reconnaître que nous le retrouvons pas dans le vote. C'est assurément ce à quoi nous devons nous atteler si nous espérons un jour changer de république : quelle formes nouvelles pourraient nous amener à ramener les gens dans le giron de la politique avec un grand P... Au risque de voir une élection porter au pouvoir les populistes les plus dangereux.


Ça change des petits groupes de vingt que nous ont proposé les médias...

... et la réponse de Macron !

(1)Il suffit de lire l'éditorial de Sylvain Courage (?) sur la version web de l'Obs (qui est de droite depuis longtemps) intitulé avec mépris : « Gilets jaunes, idées courtes ». Sale type !

(2)La Nouvelle République donnait le chiffre de la Préfecture en Indre-et-Loire : 1500 pour la journée. Sans s'apercevoir qu'annonçant d'autre part 500 participants à Loches entrait en contradiction avec le chiffre de la Préfecture. Pour ceux qui ont participé au rassemblement de Rochepinard, il y avait plusieurs centaines de manifestants. Ajoutons plusieurs autres points à Tours, des blocages sur l'A10, à Amboise, Chinon, Saint-Cyr, Azay-le-Rideau, Château-Renault, La Riche, Joué, Sainte-Maure, Chambray, Nazelles-Négron, Saint-Laurent-en-Gâtines...

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