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Tartuffe à la Présidence
administrateur
28 juin 2018
3 min de lecture
Image fournie par l'ONG Lifeline
Le sommet européen de ce jour se penche sur la question migratoire qui empoisonne la vie de l’Europe. Non pas parce que nous nous devons de venir en aide aux réfugiés, mais parce que la droite et l’extrême droite en font leur beurre.
Rappelons plusieurs faits. D’abord le règlement dit de Dublin, entré en vigueur le 1er janvier 2014, stipule que le pays dans lequel a été formulée la demande d'asile est celui qui est chargé de son instruction et de la décision finale.
Or la plupart des réfugiés arrivent principalement dans trois pays : la Grèce, l’Italie et l’Espagne. Comme ils arrivent par voie de mer, ils sont aussitôt interceptés par les autorités locales auprès desquelles ils s’empressent de faire leur demande d’asile afin d’éviter le « raccompagnement » (terme de novlangue macroniste qui signifie expulsion) dans le pays d’origine. Ainsi, l’Europe a-t-elle laissé à ces seuls trois pays la charge des réfugiés. Le système n’était pas tenable. Il a conduit, notamment, à l’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite en Italie avec la Ligue du Nord. Au demeurant, le ministre de l’intérieur Italien, Salvani, est dorénavant l’idole des Le Pen et compagnie. Plus grave, Eric Ciotti, le petit bonhomme LR hargneux qui aboie sans cesse, vient de faire savoir son admiration devant ce fasciste italien.
Il y avait, dès la mise en application du règlement, un vice connu des pays du nord et de l’est de l’Europe qui se sont lavés les mains trop longtemps des problèmes humains que l’afflux de réfugiés a posé aux pays du sud de l’UE. Pire, l’UE a délégué à des régimes qu’elle reconnait par ailleurs comme non-démocratiques le traitement à la base des réfugiés qui arrivent en Lybie et en Turquie avant de tenter leur chance vers ce qui leur apparait comme les pays de cocagne. Même si lesdits pays font largement savoir que ces réfugiés n’y sont pas les bienvenus.
Là où cela tourne à la tartufferie, c’est quand un pays, la France, dans la bouche de son Président, accuse les autres de cynisme quand l’Italie refuse de recevoir l’Aquarius ou quand Malte rechigne à laisser accoster le Lifeline avec ses 200 personnes sauvées de la mort (qui a quand même fini par rejoindre Malte dans le port de La Valette). Alors que ce même pays, la France vient de voter un ensemble de lois contraignant gravement le droit d’asile et, par son ministre de l’intérieur, le presque gâteux Gérard Collomb, parle de benchmarking des migrants…
Pire encore, une opération de pure communication laisse penser que Macron accepte de recevoir quelques dizaines de réfugiés de l’Aquarius et du Lifeline alors que plusieurs milliers de réfugiés arrivent chaque mois en Espagne, Italie et Grèce. Que ce Président qui tient tant à supprimer le mot de « race » de la constitution et le fait savoir à coups de clairon dans une presse aux ordres, il accuse en même temps (ce en même temps qui lui est si cher) les ONG de favoriser les passeurs en secourant les migrants. Comme si sauver des vies était un délit.
Non, Macron, le cynisme ce ne sont pas les ONG qui sauvent à la fois les réfugiés d’une mort certaine et l’honneur de l’humanité. Le cynisme, c’est toi qui déclame les grands principes des droits de l’homme et qui ne fait rien pour les protéger. Et qui dénonce ceux qui ont le courage de mettre en pratique les droits humains dont Macron se soucie finalement si peu ! Et qui finira par se plier à la décision ou à la non-décision que prendra cette réunion de l’UE sur ce sujet, contrainte par la position allemande d’une Merkel en difficulté dans son pays devant la poussée de sa droite nationaliste.
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