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Sandvik, les élus montrent leur nez

Dernière mise à jour : 24 nov. 2018

LREM, LR et PS (députés, présidents de Conseil Départemental et Régional, président de métropole et maire de Fondettes) se réveillent et écrivent au ministre pour « le rappeler à ses engagements » (?) et soulignent que l'entreprise est dans l'obligation de chercher un repreneur, selon la Loi dite de Florange du 29 mars 2014 (dont on connaît l'efficacité!). Ils soulignent qu' « Outre les obligations sociales à l’égard des salariés, il importe également de négocier une forte obligation de revitalisation pour la commune de Fondettes, proportionnellement au préjudice territorial subi ». Bon, soyons clair : tout soutien est le bienvenu pour la lutte des salariés de Coromant. Y compris celui-là.


Cependant, il est à remarquer que cette démarche a été faite depuis le 13 novembre par une question écrite au gouvernement posée par Sabine Rubin, députée de la France Insoumise. Les élus susnommés ont du se livrer à bien des tractations pour arriver à cette lettre tardive. Peut-être que la « sensation plutôt positive » perçue lors de la première rencontre au ministère le 30 octobre n'a pas porté suite...


D'autre part, Thibault Coulon vice-président LR de la métropole de Tours fait preuve de son ignorance dans une interview à la revue 37° la bonne température de la Touraine (1) : il parle de crise sur le site en 2005, dont le rédacteur de ce post ne se souvient pas alors qu'il y travaillait depuis trois décennies, que les suédois ont privilégié le site d'Orléans, plus compétitif puisque la moyenne d'âge y est moins élevé (?). Alors que ce site ne fabrique absolument pas de plaquettes en carbure de tungstène (mais des corps d'outils en acier) et qu'il est probablement lui-même menacé non pas par la délocalisation, mais par une politique d'économie d'échelle. Notamment en regroupant l'activité sur seulement quelques sites en Europe, dont Gimo en Suède, en Allemagne à Müsingem et à Sumperk en République Tchèque. Là où il est conscient, c'est quand il explique, textuellement que "Face à cela, nous, élus, sommes coincés".


Oui, c'est pourquoi le seul vrai moyen de maintenir l'emploi sur le site est la lutte des salariés !


En fait, deux questions se posent.

- La première concerne le maintien du site Coromant sur Fondettes, telle qu'en est la revendication des salariés à ce jour. Parce qu'il n'y a pas d'autre raison que la volonté de Sandvik d'une fermeture du site puisque ce groupe a clairement fait savoir que sur les 150 sites du groupe, 25 devaient être fermés pour des économies d'échelle et la réorganisation des unités en fonction de la stratégie boursière du groupe. Rien ne justifiait cette fermeture sinon que Coromant n'a réalisé aucun investissement significatif sur Fondettes pour adapter la production aux fameuses « évolutions du marché », que pourtant la flopée de prévisionnistes du groupe avait par ailleurs anticipé. Ce qui signifie que la décision de fermeture remonte à un certain temps. Que l'on peut situer probablement juste après la crise de 2007/2008. Donc pas d'investissement, une chute des commandes du groupe sur les plaquettes standards (fortes en rentabilité), soi-disant au nom d'une réorientation vers les plaquettes spéciales, histoire de noyer le poisson pour répondre aux inquiétudes des salariés... La suite est connue.

- La seconde question est la perte d'une production d'outils indispensables à l'industrie dans notre pays. Il est vrai que cela s'accompagne aussi d'une forte désindustrialisation au profit d'une volonté déjà ancienne de faire de la France un pays de service. Avec des centaines de milliers d'emplois supprimés... Ce qui ne fonctionne évidemment pas avec pour seule preuve que la vraie puissance européenne, c'est l'Allemagne, fortement industrialisée. Tant qu'il n'y aura pas de volonté de réindustrialisation, en parallèle de la transition écologique qui aura besoin d'industries vertes mais aussi de sidérurgie, de métallurgie, etc., le massacre des emplois et des compétences continuera.


Maintenant, qu'en est-il de la revitalisation des territoires tourangeaux tels que l'envisagent les élus signataires du courrier ? Nous aimerions bien le savoir en espérant qu'il ne s'agit pas de construire des hôtels luxueux où les ex-salariés de Coromant, reconvertis en groom, accueilleront de riches touristes suédois qui auront été ceux qui les ont licenciés...


Un dernière question maintenant : verrons-nous ces valeureux élus venir le 29 novembre sur le site soutenir les salarié en grève ?


(1) Cette revue a pour règle de parler essentiellement des bonnes nouvelles, ça donne déjà le ton. Elle vient de fusionner ses moyens avec Infos Tours. Donc, plutôt une revue de propagande d'une Touraine idéalisée qui a peu à voir avec la réalité. D'ailleurs, dans l'interview en question, Coulon part dans un délire sur la nouvelle économie, les start-up, etc. Ce qui fait bien rire quand on connait la réalité de ce type d'économie. A titre d'exemple, les fameuses start-up connaissent un taux de faillite de 50% avant leur 4ème année, 80% meurent avant la fin de leur 16ème année.(Chiffres de l'INSEE et de l'US bureau of Labor Statistics). Sans même parler des conditions de travail dans ces "jeunes pousses" qui frisent parfois l'esclavage...


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