Saint-Étienne-de-Chigny une commune d’avant-garde… puisqu'on vous le dit !

À l'américaine ! Photogramme tiré de "Jour de fête", film de Jacques Tati

En mars 2010, en France, La Poste passait du statut d’établissement public à celui de société anonyme à capitaux publics. À cette date la poste n’est plus une administration de l’État mais ce dernier reste actionnaire majoritaire. Que disaient alors les responsables de cette entreprise : « Ce changement de statut est indispensable pour continuer à se moderniser, assurer la croissance et être compétitif, être une entreprise innovante et moderne »

Avant même que la décision soit prise la commune de Saint-Étienne-de-Chigny, précurseuse, s’était engouffrée dans la brèche et laissait fermer son bureau de poste sans broncher après un déclin savamment orchestré. On est moderne ou on ne l’est pas !

Dès le début des années 90 La Poste ne recrutait plus d’agents au statut de fonctionnaire mais des salariés de droit privé. Le statut il est vrai fait des salariés des privilégiés même si ces salariés ne jouissent pas de salaires pharaoniques et, on le sait, les privilèges sont un scandale et une injustice.

Il est urgent de les supprimer. Que personne ne puisse prétendre au moindre avantage et surtout pas à la sécurité de l’emploi !

Vaille que vaille les citoyens de Saint-Étienne-de-Chigny ont appris à se contenter de ce à quoi leurs impôts ne leur donnaient plus droit. Un Point-Poste très insuffisant à bien des égards et une distribution du courrier regrettablement fantaisiste dès lors que des facteurs intermittents et donc forcément ignorants des adresses en sont chargés. Ils n’en peuvent mais, c’est leur nouveau métier qui le veut. On est moderne ou on ne l’est pas !

Entre temps, La Poste, société anonyme, voit se réduire l’actionnariat de l'État et selon plusieurs journaux de janvier 2018, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) envisage de prendre le contrôle de La Poste. Privatisation. Actionnaires. Rentabilité financière. On est moderne ou on ne l’est pas !

Publié le 06/02/2018 à 08:36 | AFP

La Poste revient à la campagne. Durant un mois, dans un village d'Indre-et-Loire, stationne chaque matin un "Poste-Truck"[1], camion ambulant dans lequel sont proposés aux usagers tous ses services, à l'exception des opérations bancaires.

"Par cette première nationale, La Poste veut simplifier la vie de ses clients, offrir le meilleur du numérique, mais aussi le meilleur de l'humain. Qui mieux qu'un facteur connaît les besoins des usagers sur le terrain ?", estime Nicolas Pelissier, directeur de la communication de la branche services-courrier-colis de la région Centre-Val-de-Loire.

Le véhicule stationne tous les matins, de 8h30 à 12h30, sur deux emplacements de la commune de Saint-Étienne-de-Chigny. De l'extérieur, ce n'est qu'un banal camion jaune de La Poste, qui ressemble à tous les autres. Mais il dispose d'un chauffage d'appoint, de moyens de paiement sécurisés et d'un comptoir installé à l'arrière.

"Nous proposons tous les services de La Poste, hors services bancaires", souligne Nicolas Roland, facteur dans la commune proche de Fondettes. Il fait partie, avec quatre autres collègues, du groupe de réflexion à l'initiative de cette expérimentation.

"On se plaint de la disparition des services publics. Là, c'est le service public qui revient à proximité des gens", se réjouit Patrick Chalon, maire de Saint-Étienne-de-Chigny, commune de 1 500 habitants.

"Notre bureau de poste a été fermé il y a une dizaine d'années, faute d'activité. Un commerçant a repris un Point-Poste, mais il ne rend pas un service à la hauteur des attentes", précise-t-il...

Pour Dominique, 66 ans, retraité de l'industrie, venu déposer une lettre recommandée et acheter un carnet de timbres, "c'est une bonne initiative pour les gens qui n'ont pas de moyen de locomotion".

"La Poste revient à la campagne. Ça me rappelle le passage du boucher-charcutier il y a quelques décennies", apprécie-t-il.

Et si l’on compare ce qui s’est dit alors avec ce que l’on entend concernant la SNCF on a vraiment tout lieu de craindre le pire pour les usagers comme pour l’aménagement du territoire.

[1] Parler Anglais aussi c’est moderne…