Quand on veut noyer son chien...
- administrateur
- 27 févr. 2018
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 mars 2018
… on l’accuse d’avoir la rage ! C’est ce que fait aujourd’hui le gouvernement de Macron pour casser la SNCF. A l’injonction de l’Union Européenne, il faut trouver le moyen de faire passer cette volonté auprès des français. Pour ça, quoi de mieux que de s’en prendre au fameux statut des salariés de la SNCF pour détourner l’attention. Et faire ce que fait bien Macron, qui le dit d’ailleurs, de dresser une partie des français contre une autre partie. Au salon de l’agriculture, ne met-il pas en concurrence les agriculteurs sans retraite et les privilèges des cheminots ? Le tout pour aligner vers le bas, bien entendu. D’abord, les agriculteurs ont une retraite ! Ils touchent, en moyenne, 1.074€ par mois contre 1.376€ pour l’ensemble des retraités salariés (au passage, ce ne sont pas les nantis que prétend Macron…), certes moindre, mais une retraite quand même. Et complétée par la cession de leur patrimoine professionnel au moment du départ en retraite. Ensuite, ils partent à la retraite en moyenne à 62,7 ans contre 62,1 ans pour l’ensemble des salariés. En ce qui concerne les cheminots, il est vrai que les roulants peuvent prétendre partir à 52 ans et les autres à 57 ans. Encore faut-il, pour toucher une retraite complète, qu’ils cumulent, comme dans le privé, 41,5 à 42 annuités de cotisations depuis 2008… Là aussi, un mensonge sur ce prétendu privilège. Quant au statut qui veut que l’embauche se fasse à vie, il faut être âgé de moins de 30 ans, sinon il s’agit de contrat de droit privé. La SNCF n’hésite pas à jongler entre ces deux statuts pour en réduire les avantages du premier. Pour les congés, les cheminots bénéficient d’un jour de congé en plus que les autres salariés. Néanmoins, l’INSEE indique un temps de travail journalier de 7h45 pour les roulants contre 7h pour la moyenne des salariés français. Il reste le transport gratuit pour les cheminots et une partie de leur famille, comme pour les députés et les sénateurs, nous semblent-ils. Or, ces derniers ne semblent pas prêts à supprimer ce « privilège ». Et puis, Macron a le soutien quasi unanime de la presse : le site Acrimed, observatoire des médias (voir leur site), dénoncent ce traitement déséquilibré de l'information en faveur des mesures libérales à venir. Il a aussi le soutient des instituts de sondage pour qui 69% des français favorables à l’abandon de ce statut. Nous aimerions bien voir la question posée pour obtenir une telle réponse alors que 43% des français soutiendraient une grève des cheminots contre 38% qui y seraient opposés. Mais on parlera surtout du premier résultat sans indiquer qu’il y a quand même une contradiction dans ce sondage entre deux items… Mais bon, quand on veut noyer son chien… Nous vous recommandons le blog de Sylvain Bouard sur le point de vue d’un cheminot.

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