OBJECTIF : ZÉRO DÉCHET !
- administrateur
- 10 mars 2018
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 mars 2018
Ce livret a été rédigé par un groupe de travail coordonné par Tifen Ducharne, initiatrice de recycleries en Savoie, et Damien Cesselin, fonctionnaire parlementaire.
Notre constat : le gâchis est généralisé
« Produisez n’importe quoi et consommez-en tous, ceci est le pain des actionnaires » !
Chaque année, la France produit 345 millions de tonnes de déchets, dont 34 millions de tonnes de déchets ménagers. Sur ce total, 42 % sont recyclés ou compostés, tandis que 32 % sont incinérés et 29 % enfouis en décharge.
Pour plus du tiers des produits de grande consommation mis sur le marché, il n’existe pas d’autre perspective que l’élimination : jouets, matériels de bricolage, produits de jardinerie, articles de sport et de loisirs, et la plupart des emballages en plastique n’ont pas de filière de recyclage en France.
Des millions de produits sont éliminés chaque année car sans solution de deuxième vie. C’est le mode de production qui est en cause, pillant les ressources naturelles pour produire et faire consommer toujours plus que de besoin, sans se soucier des suites et des conséquences.
Alors que des millions de familles n’ont pas les moyens de se nourrir convenablement, un tiers des aliments produits sont jetés.
Dans les océans, d’énormes « continents de plastique » sont apparus, grossissent et menacent la biodiversité, la qualité sanitaire de la chaîne alimentaire et l’avenir des secteurs économiques dépendant de la mer.
Cette absence de prise en charge coûte cher à la planète et aux Français : le montant, pour l’ensemble des déchets français (BTP, industrie, hôpitaux, etc.), s’élève à 15,7 milliards d’euros et a été multiplié par 4 en vingt ans !
Les délégations de service public (DSP) coûtent également cher aux citoyens : alors que le volume global d’ordures ménagères est en légère diminution, les taxes augmentent chaque année.
Notre projet : cessons l’ère du « tout-jetable »
La démarche « zéro déchet » est d’abord démocratique et écologique. La constitutionnalisation de la « règle verte » doit concerner tous les acteurs de la société, en premier lieu les entreprises productrices de biens de grande consommation.
Il s’agit de ne pas consommer davantage de ressources naturelles que ce que la Terre fournit, pour que le progrès scientifique et technologique soit soutenable. Il s’agit d’interroger en amont l’utilité sociale des objets produits. L’économie circu-laire est souhaitable, à condition de réduire la taille du cercle !
Le cœur du problème est de diminuer progressivement la part des déchets non recyclables. Ceci permettra de réduire significativement la part de l’incinération et du stockage en France. Ces activités sont actuellement gérées par des géants industriels oligopolistiques qui absorbent la plus grande part des crédits publics et bénéficient de traitements fiscaux avantageux.
Pour cela, il s’agit d’agir au niveau des trois grandes étapes qui font d’un produit un déchet :
· la conception et la mise sur le marché du produit : en contraignant les indus-triels à ne commercialiser que des produits non jetables, réutilisables, réparables ou a minima recyclables, et utilisant des matières premières recyclées
· la consommation et l’utilisation du produit : en communiquant auprès du consommateur sur la fin de vie du produit qu’il est susceptible d’acheter et en l’encourageant à l’éco-consommation
· la gestion de la fin de vie du produit : en incitant fiscalement les collectivités en charge des déchets à être exemplaires en matière de prévention et de recy-clage des déchets ménagers, et en s’appuyant sur l’implication citoyenne et la coopération des acteurs (le processus de construction du Plan B’OM – Baisse des Ordures Ménagères – face au projet du Syctom d’Ivry-sur-Seine est à ce titre exemplaire).
Enfin, l’économie circulaire est riche en emplois. Elle conçoit les déchets comme un gisement de « matières premières secondaires » à réinjecter dans le système productif. Il faut 1 emploi pour 10 000 tonnes de déchets jetés en décharge, contre 3 emplois en cas d’incinération, 30 si le système est fondé sur le recyclage (de type croissance verte) et 300 dans un circuit de réemploi. C’est cette troisième vision qu’il est urgent d’appliquer.
Nos propositions : ouvrons l’ère du « tout-recyclable »
Réduire, composter, réemployer, recycler, réhabiliter. La France Insoumise propose l’adoption d’une loi « zéro déchet » dans le cadre de la planification écologique.

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