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Notre mur de la honte...

Dernière mise à jour : 5 juin 2018

On se souvient du fameux mur des C… affiché dans un local du syndicat de la magistrature. Certes, l’initiative n’était pas du meilleur goût, mais bon…


Nous, nous pouvons avoir notre mur de la honte. Et en cette fin de mai et début de juin, nous savons qui y afficher.


Le samedi 2 juin, un bateau chargé de migrants en provenance de Tunisie a chaviré. Le bilan est lourd : au moins 48 morts et près de 80 disparus qui, vu les conditions météo, feront autant de cadavres dans les jours qui suivent. Ces migrants fuyaient des conditions économiques et sociales d’un pays où les difficultés s’amoncellent. Nous ne ferons ici l’analyse de la migration économique. Cependant, sachons que la Tunisie est particulièrement touchée par le phénomène : c’est maintenant la deuxième provenance de migrants en Italie après les Erythréens. Une cinquantaine de Tunisiens avaient déjà perdus la vie le 8 octobre 2017 lors d’une collision avec un patrouilleur de la marine italienne.


Aujourd’hui et hier, près de 2 000 personnes (dont 75% qui bénéficient ou demandent le droit d’asile) ont été évacuées des campements de migrants à Paris. C’est la 36e opération de ce type depuis la première installation d’un campement sauvage dans la capitale en juin 2015. Ce qui prouve que toutes les politiques relatives à l’accueil des migrants se sont avérées caduques. Les conditions de vie dans ces campements sont effroyables. Et pourtant, seul 1% des évacués, selon la préfecture, étaient en situation illégale en France parce que leur demande d’asile a été rejetée.


Laissons parler deux supporters de Macron. Nathalie Loiseau, ancienne directrice de l’ENA, nommée ministre des affaires européennes par Macron (Loiseau est classée à droite, ce qui plaît bien au président des riches) va se lâcher malencontreusement lors d’une séance au Sénat où elle parlera de « shopping de l’asile » que feraient les migrants en fonction des avantages qu’offriraient les pays d’accueil. Le deuxième, c'est l’inénarrable Gérard Collomb, transfuge du PS à la Macronie et l’un des plus grands zélateurs du président au point qu’il en bave presque lorsqu’il en fait l’éloge quasiment surnaturelle. Auditionné au Sénat le 30 mai, il a osé parler de "benchmarking"[i] des migrants qui comparent les différentes législations européennes avant de faire leur demande d’asile. La phrase exacte : « Le Sénat aime beaucoup comparer les différentes législations européennes. Il n’y a pas que le Sénat qui fait du benchmarking, les migrants aussi […] Les migrants font un peu de benchmarking pour regarder les différentes législations, à travers l’Europe, qui sont les plus fragiles. Telle nationalité que je ne citerai pas, se dirige plutôt vers tel pays, non pas parce qu’elle est plus francophile, mais tout simplement parce que là, c’est plus facile ». Migrant en France facile ? L'âge, sans doute, lui fait perdre le sens des lois restrictives qu'il a fait voter par les godillots LRM du parlement.


Mme Loiseau, M. Collomb, vous êtes des monstres qui font honte à notre pays en tenant de tels propos. Votre vie durant, vous avez été des privilégiés de la République, vivant grassement des émoluments et salaires que vous versent la collectivité nationale[ii]. Vous devriez au moins avoir un minimum de compassion pour des gens qui meurent de misère, dans la Méditerranée et à Paris.


Voir le livret France Insoumise Pour une politique migratoire humaniste, solidaire, raisonnée et réaliste , onglet Livret.

[i] Analyse comparative supposant un classement

[ii] Ce qui n’a pas empêché Collomb de pleurer parce que ses émoluments de sénateur-maire avaient été réduits à 4 000 € par mois. En fait, il pleurait à tort puisque le total des deux fonctions lui rapportait 8 272.02 € bruts par mois. Difficile de dire qu’on « vit un enfer » avec une telle somme par mois comme il l'a prétendu…

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