Macron, pas bienvenu !
- administrateur
- 6 avr. 2018
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Dernière mise à jour : 7 avr. 2018
Macron se déplaçait à Rouen avec l’habituel déploiement de force qui empêche les manifestants de l’approcher : surtout ne pas polluer les belles images de son Altesse en voyage qui seront distribuées aux médias (qui commencent à réagir à ce verrouillage de l’info…[1]). Hélas, ces manifestants étaient bien visibles et Macron n’a pas pu échapper à la colère du personnel hospitalier, manifesté par une aide-soignante qui l’interpelle sèchement. On remarque qu’il fera preuve d’un certain mépris vis-à-vis de celle-ci qui ne s’en laissera pas conter ! S'évertuant à expliquer qu'il doit gérer la France pour ne pas laisser de dettes à nos enfants, il ne peut voir aucune crédibilité quand il vient de faire un cadeau fiscal de plus de 5 milliards d'€ aux plus riches qu'il fait payer par les autres ! Ne manque-t-il pas, ces 5 milliards, aux hôpitaux et aux EHPAD ? Accompagné de Buzin, qui restera sans voix après avoir été rembarrée par le personnel de l’hôpital, il ira jusqu’à l’insulte en déclarant à la salariée du CHU qu’elle manque de respect pour les autistes et leurs parents[2] ! Belle réponse de la Dame qui lui rétorquera que pour les patients, elle se lève tous les jours à 5h du matin. Et que le manque de respect c’est de ne pas mettre les moyens nécessaires à un hôpital de qualité. Le génial inventeur de l'expression "gréviculutre", inénarrable député LREM Gabriel Attal expliqueait encore le 6 avril sur France Culture que non, il n'y avait pas de problème de rejet de Macron et que les réformes "nécessaires" de la société étaient voulues par l'immense majorité des français. Hors sol, le bonhomme. Ou alors, ce qu'il fume est très fort à ne rien voir de la colère qui monte et enfle dans notre pays.
D’autre part, des lycéens, des professeurs et des parents du lycée Paul Eluard de Seine-Saint-Denis manifestaient contre la violence endémique dans cet établissement scolaire. Ils exprimaient leur colère devant l’abandon dont ils sont victimes de la part des services publics et particulièrement des forces de l’ordre. Une lycéenne interpellera directement Macron en lui demandant pourquoi les cars de CRS l’accompagnent dans ses déplacements et ne sont pas dans ce département délaissé. Il faut dire que cette manifestation se tenait pendant que le Président assistait à un concert privé donné par Demoiselles des Maisons d’Éducation de la Légion d’honneur, institution d'excellence exclusivement féminine qui accueille des jeunes filles de parents qui ont obtenu cette décoration. Et parmi eux, on s’en doute, peu de gens de rien comme le dit Macron… C’est pourquoi une autre lycéenne posera la question de savoir pourquoi Paul Eluard ne dispose pas des mêmes moyens que ces Demoiselles. On connait la réponse : d’abord servir sa classe sociale, pour les autres, peu importe ! Une mère expliquera « J’ai un message aux enfants : que les violences cessent ! Il faut réussir ! Concentrez-vous dans vos études ! Il faut que sortent de Saint-Denis des ingénieurs, des médecins : vous êtes comme les autres ! Mais arrêtez cette violence ! ». C’est ce que nous voulons aussi ! La réponse du Conseil Régional (dirigé par Valérie Pécresse) est de rehausser les grilles à l'arrière du lycée et d'installer une cloison contre les projections extérieures...
Paul Eluard n'est pas le seul lycée du 93 à connaître des problèmes de violence et des manifestations des lycéens, parents et enseignants. Il en va de même au lycée Surger à Saint-Denis où la réponse du Conseil Régional est d'installer, pour 55 000€, des caméras de surveillance, ce qui va bien inquiéter les délinquants ! Le lycée Utrillo, à Stains est aussi concerné. Là, le rectorat a désigné le proviseur et un conseiller à la sécurité pour examiné la situation. Les équipes mobiles de sécurité (EMS) du rectorat sont sur place en attendant une solution plus pérenne. Un conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance est convoqué ce vendredi qui incluera, pour la première fois, des parents et des enseignants.
On voit que dans ces trois lycées, les mesures prises sont soit ridicules, soit de replâtrage d'une situation qui mériterait d'autres moyens. Mais c'est la Seine-Saint-Denis et pas le XVIème arrondissement de Paris, alors...
[1] Fera l’objet d’un post spécifique
[2] Il était à Rouen pour présenter son plan autisme de 68 millions d’€ par an, ce qui est nettement insuffisant…
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