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Macron : du Président des riches au mépris de classe des élites

Dernière mise à jour : 29 mars 2018



Il n’aura pas suffi que Macron parle des «illettrées» (en septembre 2014 à propos des salariées de GAD, manifestant ainsi une incroyable misogynie) ; qu’il déclare à des manifestants en mai 2016 que «la meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler» comme si ses interlocuteurs ne voulaient rien faire alors que beaucoup travaillent depuis l’âge de 16 ans, voire avant, avec un salaire qui en fait de plus en plus des travailleurs pauvres ; qu’il annone en 2016, dans une gare, que «c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien» ; qu’ils fustigent les fainéants (en parlant de la contestation des ordonnances de récession sociale de septembre 2017). Le voici qu’il parle avec dédain des salariés de GM&S. Et avec des mots orduriers : «Au lieu de foutre le bordel ils feraient mieux d’aller voir s’ils peuvent avoir des postes là-bas». Le là-bas étant à plus de 200 km… Ce n’est pas tant du mot « bordel » qu’il faut s’offusquer, mais de cette capacité à insulter les travailleurs, les salariés et les «gens de rien» qui caractérise le personnage. Pour suivre la presse quasiment officielle, qu’elle soit écrite, radiodiffusée ou audiovisuelle, on parle seulement du mot qui ne serait pas à la hauteur de la fonction. Mais ce n’est pas là le problème : l’aura-t-on jamais entendu parler avec autant de mépris des classes qu’il favorise au détriment des plus pauvres ? L’aura-t-on jamais entendu prendre cette moue de dégoût devant Gattaz et les puissants du CAC40 ? Non. Et se fixer seulement sur le mot en évacuant le sens de la phrase de ce prétentieux, c’est-à-dire sa volonté de servir les plus riches, c’est surtout détourner de l’attention le mépris de la classe possédante vis-à-vis de ceux qui la font vivre par leur travail… Le mot, dans cette phrase, prend un sens particulier : peu importe ce que deviennent ces salariés jetés sur le pavé au bénéfice de groupes puissants qui ne pensent qu’à pressuriser ces sous-traitants pour le seul bien de ces actionnaires et de leur PD-G, peu importe tous ceux qui ne sont que des gens de rien… pourvu que moi, Macron, je jouisse par procuration du pouvoir des grands. Et des avantages qui vont avec. Voilà vraiment ce qu’est sa «pensée complexe» qui est si vieille : ni de gauche, ni de gauche et surtout sauvegarder les intérêts des plus riches ! Au-delà du personnage, ce mépris vis-à-vis des moins favorisés devient la marque des élites. En effet, plus récemment, n’entend-on pas Gilles Platret, porte-parole de LR, déclarer, à propos de la polémique autour des propos de Wauquiez, que cela relève d’un niveau CAP d’ajusteur-monteur. Qu’y-a-t-il donc de si déshonorant dans ce CAP ? Sait-il seulement ce que c’est que ce métier de la métallurgie ? Qu’il exige non seulement un CAP, mais souvent une longue expérience pour en maîtriser l’art ? Dire ça, c’est encore montrer le peu d’importance qu’ont ces gens du petit peuple. Que seules les élites sont dignes d’intérêt (sans doute parce qu’elles sont les premieres de cordée). Que, dans ce monde, ceux qui ont le pouvoir ou l’argent (et ceux qui ont l’argent font le pouvoir) priment largement sur la populace. Que dans l’esprit de ces élites, leur omniscience les placent au-dessus de tout, le reste n’étant qu’incultes, voire qu’imbéciles. Cette même omniscience qui conduit le monde à sa perte, ignorant l’épuisement des ressources naturelles, ignorant la pollution qui maintenant tue, ignorant le réchauffement climatique ou faisant si peu. Ignorant les milliers d’enfants qui meurent de malnutrition ou sous les bombes qu’ils fabriquent et dont ils sont à l’abri. Ignorant la misère des peuples du tiers-monde. Ignorant la pauvreté dans leur pays, le désespoir des masses et leur haine naissante contre ses élites. Pourtant, elles parlent au nom du peuple ces élites. Que de «les gens pensent», «les français estiment que…», etc. et, derrière, leurs propres propositions, toujours réactionnaires. Qu’ils s’agissent des élites de droites ou de «gauche». Et que ces dernières s’étonnent alors de voir ses partis traditionnels ignorés par ce même peuple qu’ils prétendent représenter alors que l’histoire montre, toujours, leur soumission à l’ordre établi : celui du Capital et/ou celui de la Bureaucratie. La suffisance des élites ne doit qu’à leur croyance, comme le dit Warren Buffet, d’avoir gagné la lutte des classes. Mais qu’ils se gardent de ces certitudes : la lutte des classes, ce n’est pas quelque chose qui se fige dans le temps. Elle est permanente et connait des batailles gagnées par les uns, par les autres. Qu’ils se gardent donc du regain. Un jour, leur tête si bien faite, pensent-ils, pourraient finir comme celle de De Launay, gouverneur de la Bastille le 14 juillet 1789 : sur une pique !

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