MACRON A TROUVE LA CAUSE DU CHÔMAGE : LES CHÔMEURS !

Mais ce n’est pas nouveau… Il ne lui viendrait pas à l’idée que ce pourrait être le moins disant social que pratiquent d'autres pays, y compris en Europe et incités d’ailleurs par la Commission Européenne. Que cela pourrait être le résultat d’un sous-investissement en France des actionnaires qui préfèrent augmenter les bénéfices distribués plutôt que de moderniser l’outil de travail. Non, c’est la faute des chômeurs… qui ne cherchent pas convenablement du travail, même si celui-ci se trouve à des centaines de kilomètres, qu’il est précaire, à temps partiel et au SMIC.

Que disent les chiffres ? D’abord, 3,451 millions d’inscrits à Pôle emploi, mais des associations considèrent que compte-tenu de ceux qui ont renoncé à s’y inscrire et de ceux qui ont un emploi à temps très partiel, nous sommes plus proches des 4,5 à 5 millions de personnes en recherche d’emploi. Peu importe, conservons le chiffre officiel, soit 3,451 millions. Combien de postes disponibles qui ne seraient pas pourvus ? Là aussi, les chiffres varient : si 2,9 millions sur 3,2 millions d’offres ont été pourvues, entre 300 000 ne l’ont pas été. Pôle emploi a étudié ces chiffres (qui sont donnés à un moment précis, c’est donc plus une photographie à un instant t qu’un bilan) : sur ces 330 000 offres non couvertes, 97 000 sont abandonnées par le demandeur qui n’en a plus l’utilité, 53 000 restaient en cours et 150 000 ont été abandonnées faute de candidats. On peut donc considérer que seuls environs 150 000 offres restent non couvertes. Soit environ 4,7% du total des offres. Donc, la très grande majorité des chômeurs répondent bien aux annonces que les employeurs déposent à Pôle emploi.

Maintenant, s’ils restent 150 000 offres non pourvues, allez, reprenons les 300 000 que nous avions précédemment, cela veut dire qu’ils resteraient 3,151 millions de chômeurs ! On est loin du plein emploi.

Qu’en est-il des chômeurs qui ne rempliraient pas leurs obligations de recherche d’emploi ? Là aussi, une enquête de Pôle emploi est intéressante. Entre 2013 et fin 2017, 269 000 contrôles ont été réalisés par les inspecteurs de Pôle emploi. 20 000 radiations ont été effectués, soit 14% des contrôlés. Dont 60% ne touchaient aucune indemnité. Ce qui fait que la radiation concernant des chômeurs indemnisés concernaient 5,6% des chômeurs contrôlés. Ce n’est pas ça qui contribuera à rééquilibrer les comptes de l’assurance chômage. Cela permet seulement de stigmatiser les chômeurs, d’en faire un bouc-émissaire comme les retraités nantis, les cheminots, les agents du service public… C’est la faute à tous ces nantis si la France va mal. D’ailleurs, on voit bien que la Roumanie va très bien où il n’y a pas ces avantages, ou le Bangladesh ou l’Ethiopie ou l’Inde.

Donc, pour diminuer le chômage, il faut radier les chômeurs, CQFD ! Et pour cela, augmenter les contrôles, durcir les conditions nécessaires pour rester inscrit à Pôle emploi (comme par exemple prendre un emploi n’importe où en France, à n’importe quel salaire, à n’importe quel CDD, à n’importe quel temps partiel, n’importe quelle formation…) Mais on nous explique que c’est en contrepartie de l’extension des indemnités aux démissionnaires. Lesquels ? Seulement ceux qui auront un projet professionnel validé et aux indépendants en liquidation judiciaire. Un peu contre beaucoup : c’est le en même temps de Macron.

Quant aux politiques qui créeraient de l’emploi, il n’en est pas question : où est la transition énergétique, les plans d’équipements de transports en commun, la réindustrialisation sur les énergies vertes, la transformation de l’agriculture chimique vers l’agriculture biologique, tous secteurs qui seraient créateurs d’emplois (voir livrets sur l'emploi, la transition énergétique et l'agriculture) ? Dans les limbes de ‘l’esprit complexe’ de Jupiter, c’est-à-dire soumis aux intérêts du MEDEF…

Notre réponse : le 22 mars pour une convergence des luttes !