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Les mesurettes annoncées par E. Philippe : une provocation !

Le gouvernement de Macron, par la voix de son 1er ministre, propose un moratoire de six mois sur la taxe carbone. Parallèlement, il suspend la taxation du fuel pour les professionnels et annonce l'abandon provisoire de l'augmentation de l'électricité et du gaz, ainsi que la mise en place du nouveau contrôle technique. Ou nous trimbaler avec un débat sur l'ISF qu'il pourrait, peut-être, rétablir. On y croit ! Il organisera, avec les instances locales (métropoles, départements, régions) une concertation qui décidera alors du maintien ou non des taxes suspendues. Le financement de ces décisions se fera par une diminution des charges de l’État.



Ces annonces sont très loin des revendications qui ont fait jour au cours de ces trois dernières semaines. Qu'en est-il de l'augmentation du SMIC, des salaires, des retraites, qu'en est-il de la demande de démocratisation des institutions ? Qu'en est-il du rétablissement de l'ISF, de la justice fiscale ? Rien. Pire, le pouvoir joue le chantage : vous voulez des diminutions de taxes ? Ok, mais il y aura répercussion sur le budget de l’État qu'on veut maintenir sous le diktat de l'Union Européenne du fameux 3% de déficit. En clair, moins d'écoles, moins d'hôpitaux, moins de services publics, moins d'entretiens des infrastructures... En fait, une provocation supplémentaire après le mépris toujours affiché par Macron qui refuse de s'exprimer à nouveau. Nous pouvons le ressentir comme une punition annoncée avant de repartir, dans six mois, vers le retour des taxes. Il est vrai que dans six mois, les élections européennes seront passées. D'autant plus que ces mesurettes, auxquelles on s'attendait, vont avoir un coût de 2 milliards d'€, ce qui n'est même pas le manque à gagner de la suppression de l'ISF (3,5 milliards) payé soi-disant par la taxe écologique sur les carburants ! Pendant ce temps, aucune mesure sérieuse dans le budget 2019 pour lutter contre la fraude fiscale (80 à 100 milliards d'€ par an). Pendant ce temps, 40 milliards d'€ de CICE qui iront augmenter les bénéfices des entreprises et essentiellement celles du CAC40, suivies la même année de 40 nouveaux milliards d'exonération de charges sociales (qui se traduiront par moins de prestations de sécu, de chômage, de retraites...)


Les députés LREM, qui refusent pour la plupart le terrain, ne savent où plus donner de la tête et continuent non seulement à raconter n'importe quoi, mais font preuve de leur ignorance crasse : ne voit-on pas une des leur (Elise Fajgelès, ex-PS) complètement ignorer le montant du SMIC en déclarant quand même qu'elle sait que c'est difficile de vivre avec ! Ces mêmes députés qui continuent à nous mépriser : n'ont-ils surnommé Caroline Fiat, députée de la France Insoumise, seule aide-soignante à n'avoir jamais été députée, Madame bac-2. Ou Agnès Buzin qui lui dit : ''Je comprends que vous ne compreniez pas" ! Qu'en est-il de nos députés en Touraine ? Chalumeau et Labaronne expliquent à la NR qu'ils comprennent la colère des gens, qu'ils la partagent (?) et que c'est leur combat de réduire les taxes et de faire que le travail paye. Et bien, on ne s'en est pas aperçu ! De fait, ils reprennent des éléments de langage fournis par les communicants de l'Elysée. Même la NR le dit, ce qui n'est pas rien ! Colboc se tait, ce qui vaut mieux, au moins elle ne dit pas de conneries et Thilaye est aux abonnées absentes...


La droite et l'extrême-droite s'offusquent du peu de résultats alors qu'en même temps, elles ne reprennent que les mesures de suppression de taxes sans se soucier de l'augmentation du SMIC, des salaires, des retraites, du rétablissement de l'ISF, de la transformation des institutions. Leur objectif n'est certainement pas de satisfaire les revendications aujourd'hui portées par les Gilets Jaunes, mais de prendre le pouvoir pour faire la même chose que Macron, accompagné de racisme ordinaire pour Le Pen. Imaginons un instant les Wauquiez, les Cioti, les Jacob s'ils étaient au pouvoir ? La même réponse, faite de répression et d'enfumage. Car que savent-ils de la misère que vivent leurs concitoyens ? Posez la question à Julien Aubert, député Les Républicains qui déclare au Quotidien que le litre de gas-oil est à 1,10€. Comme excuse, il explique sans rire que c'est sa femme qui s'occupe de ça ou ses assistants parlementaires... Posez la question à l'héritière Le Pen qui n'a pas besoin de son permis (retiré !) puisqu'elle a son propre chauffeur et que pour elle ne se pose pas la question du coût du transport pour aller travailler : elle n'a jamais travaillé (en fait 2 ans en tant qu'avocate pour un seul dossier : pas trop épuisant...) ! Quand au PS, ou ce qu'il en reste, il est aujourd'hui inaudible... sauf par la voix de Ségolène Royal qui se dit satisfaite des mesures d'apaisement prises par le gouvernement Macron ! Comme si sa parole était essentielle dans le débat, alors qu'elle ne se rend pas compte qu'elle est politiquement morte !


Ceux qui aujourd'hui portent haut les revendications des Gilets Jaunes, ce sont bien les militants et les députés de la France Insoumise. Au demeurant, ces revendications ressemblent, pour l'essentiel, de plus en plus à l'Avenir en Commun...


Ces annonces ont été très mal accueillies par les Gilets Jaunes. Il est à parier que le mouvement va donc continuer. Même si le gouvernement joue sur la répression et le pourrissement. La répression en envoyant les flics matraquer systématiquement, Gilets Jaunes, ambulanciers et lycéens. Le pourrissement parce que les fêtes de fin d'année approchent. Il comptait aussi jouer sur la chute de popularité du mouvement à la suite des violences de ce weekend : pas de chance, ça ne marche pas... Il faut donc continuer la mobilisation. Amplifier le mouvement par la convergence des luttes. Autrement, le gouvernement ne cédera en rien.


Prochain rendez-vous, le samedi 8 décembre (à Tours, place Anatole France 14h00) : ni la répression, ni les mesurettes ne pourront contenir la colère trop longtemps retenue.

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