Les bobards du pouvoir d’achat, par Bastien Lachaud, député France Insoumise
- administrateur
- 1 nov. 2018
- 6 min de lecture
L’idée est désormais bien installée que la politique d’Emmanuel Macron est au service des riches. Un mouton prévenu en vaut deux : il ne se laisse plus tondre aisément. Voilà donc les membres de la majorité qui s’emploient, contre toute évidence, à expliquer que le « pouvoir d’achat » est en hausse. Quel bobard !
Il ne s’agit pas du pouvoir d’acheter n’importe quoi
Tout d’abord, profitons de l’occasion pour réfléchir un instant sur cette idée de « pouvoir acheter ». On ne peut pas avoir pour seul objectif politique de travailler à l’augmentation des achats en général. Que les Français·es puissent acheter des produits naturels, sains et bons est un objectif un peu plus raisonnable que leur donner la possibilité d’acheter plus de produits chargés en plastiques, en pesticides, polluants ou issus de l’exploitation d’enfants, par exemple.
Par ailleurs, il y a toute une série de biens et de services qui ne sont pas des marchandises. Nous ne voulons pas acheter la santé ou l’éducation. Nous voulons être en bonne santé ; nous voulons que nos enfants soient bien éduqués. À vrai dire, ce sont des droits. Le niveau de revenu ne devrait pas vraiment avoir d’influence sur ces aspects de nos vies. Or sous couvert de pouvoir d’achat le gouvernement transforme profondément nos vies et nous obligera bientôt à acheter ce qui auparavant était un service public.
Pouvoir se soigner
Dans le domaine de la santé par exemple, le gouvernement a décidé l’an passé la suppression de l’obligation du tiers payant. De quoi s’agit-il ? Le « tiers payant », c’est quand ce n’est ni le médecin, ni le patient qui assume l’avance du prix des soins, c’est un « tiers », une troisième personne, en l’occurrence l’Etat qui paie. Supprimer le tiers payant va donc avoir des effets désastreux sur ce fameux « pouvoir d’achat » dont on nous rebat les oreilles mais cette suppression va surtout nuire encore plus à la qualité de vie. Des milliers de personnes vont renoncer à se soigner, faute de pouvoir avancer les frais.

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