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LES ARTS INSOUMIS LA CULTURE EN COMMUN

Dernière mise à jour : 29 mars 2018

Ce livret a été rédigé par un groupe de travail coordonné par Danièle Atala, artiste plasticienne, Roger Tropéano, professeur et responsable associatif, et Charles Plantade, haut fonctionnaire.


Notre constat : l’art et la culture saccagés par l’argent-roi


La France continue d’être façonnée par son goût pour la culture, ses créateurs·trices et ses penseurs.

L’Histoire a fait d’elle un lieu de métissage des cultures, un pays qui a inventé l’action publique culturelle, une terre d’accueil d’artistes du monde entier riche d’amateur·trice·s et de professionnel·le·s. Elle est aimée et admirée pour cela.



Hélas, cet héritage et cette ambition sont plus que jamais gâchés, fragilisés, menacés. L’accès de tou·te·s à la culture, essentiel au projet républicain, est fortement entravé.


La culture livrée à la loi du profit

Depuis une trentaine d’années, les arts et la culture subissent l’emprise du mar-ché, la loi de la rentabilité et le règne de la finance. Dans les établissements culturels, la politique du chiffre et la logique commerciale dénaturent les missions de service public.


Dès qu’elles le peuvent, de grandes entreprises mondiales – comme Vivendi, Sony, Apple, Pinault, LVMH… – s’approprient notre culture. Ces multinationales traitent l’art comme un banal bien de consommation en s’abritant derrière un discours trom-peur de partage. En réalité, pour elles, la culture doit être rentable, peu importe si certain·e·s en sont exclu·e·s.


De plus, derrière le discours de « bienveillants mécènes », la spéculation sur les œuvres d’art s’étend. Tableaux de Gauguin, planches de Tintin, chansons de Brassens… l’art demeure le trophée des riches et un placement plus rentable que la Bourse. Comble de cynisme : le pillage et la spéculation sur les œuvres volées dans les zones de guerre, comme à Palmyre, au Mali ou à Alep, transitent par de discrets « ports francs » du Luxembourg, de la Belgique ou de la Suisse, par les salles de vente ou en ligne, et finissent dans les coffres de collectionneurs argentés. Et tout ceci, sans payer d’impôts !


En parallèle, l'inégal accès à l'art et à la culture se perpétue. Seulement 25 % des ouvrier·e·s, en regard de 60 % des cadres, vont au musée dans l'année. Les lieux de création et de diffusion se raréfient et se concentrent dans les métropoles, laissant des « déserts culturels » dans les banlieues et les villages : 400 « maisons de la presse » ont disparu chaque année pendant 5 ans en France. La découverte du patrimoine et l'accès de tou·te·s aux arts et à la culture ne sont plus des priorités politiques. Accès et pratique des arts restent par ailleurs marqués par des discriminations sexistes, racistes ou handiphobes.


D’un côté, la consommation de masse de « produits culturels » jetables, de l’autre, les plus aisé·e·s se réservant les visites fréquentes et l’art « savant ». Avec la com-plicité de certain·e·s élu·e·s, elles et ils s’approprient le patrimoine de la Nation comme la Bourse de commerce (futur musée Pinault), le bois de Boulogne (musée LVMH) et – si l’on n’y prend garde – l’Hôtel de la Marine à Paris. Même les photos de monuments comme le château de Chambord ou la Tour Eiffel sont privatisées !


Notre constat : l’art et la culture saccagés par l’argent-roi


La révolution numérique, menée sans aucune régulation, amplifie encore tous ces phénomènes et fragilise les mécanismes publics de filière tels que le livre ou le cinéma.


L’art de se soumettre à l’ordre marchand

À l’ère du consumérisme, on vend la culture comme un simple produit, on en fait de la pub, partout et tout le temps. Picasso comme marque de voitures, Vermeer pour vendre des yaourts, Prokofiev pour des parfums, etc. Comme tout le reste, la culture est engloutie et dévoyée.


Elle devient un terrain clé pour gagner de l’argent, et dans le même temps, elle est instrumentalisée comme puissant levier de consentement à l’ordre marchand du monde.


Le marketing, maintenant intensif et ciblé sur les outils numériques, accompagne le flux de « produits culturels ». Il prétend au pluralisme et à la liberté de choix. Pourtant, il n’engendre pas l’indépendance d’esprit mais une culture de masse homogène. Il est une propagande. Cet usage de l’art permet de formater les comportements. Il facilite l’amnésie, la confusion et la passivité dans les têtes. Il valorise la consommation plutôt que la compréhension, l’accumulation et non l’expression, l’obéissance plutôt que l’insoumission. Il sert les ventes et les produits plutôt que de toucher les âmes et susciter les pensées. Utiliser la création comme ça, c’est de l’artnaque !


L’Europe actuelle casse la culture

L’Union européenne (UE) et le libre-échange commercial de l’OMC contribuent à ces régressions. L’UE a libéralisé les politiques culturelles, par exemple l’éducation artistique, les droits d’auteur·e, la concentration dans quelques multinationales… Derrière les grands discours, l’UE se moque du dialogue entre les peuples et ne se soucie que de la privatisation des politiques culturelles.


L’austérité budgétaire européenne ruine la culture. Les budgets culturels sont toujours les premiers touchés. En Espagne ou en Grèce, les musées ferment, faute de moyens. En France, les gouvernements ainsi que les collectivités locales, LR et PS, ont limité et réduit tous les mécanismes de soutien à la culture. Ils ont abîmé les lieux garantissant l’accès de tou·te·s aux arts. La culture est redevenue le parent pauvre des politiques publiques. Plus de 100 festivals à travers le pays ont été annulés, en 2016, pour répondre aux diktats budgétaires de Bruxelles. Les coupes ont aussi concerné les musées. L’éducation artistique est réduite à peau de chagrin et les écoles d’art sont fermées ou, au mieux, négligées. Les conservatoires sont délaissés ou ne garantissent plus un accès équitable aux musiques classiques et contemporaines. La plupart des artistes sont de plus en plus renvoyé·e·s à la marge et précarisé·e·s.


Tou·te·s n’ont plus alors qu’à se tourner vers les sponsors et « mécènes », c’est-à-dire la loi de quelques grands patrons. À eux, alors, de choisir le programme des expositions et les priorités pour rénover le patrimoine. Ce n’est pas par hasard que le Grand palais expose les valises de Louis Vuitton!


Pourtant, la culture résiste encore et toujours !

La résistance existe : résistance aux restrictions, aux contraintes imposées par l’état d’urgence et ses mesures sécuritaires. Celles-ci privent les artistes de lieux, de publics, et en conséquence de revenus.

Résistance à l’ignorance et à l’ordre moral, alors que les réactionnaires de tous bords tentent de ressusciter « l’outrage aux bonnes mœurs ».


Résistance enfin au consumérisme, à la sélection par l’argent, à l’abrutissement de la pub et de la télé. Les musées, les bibliothèques, les festivals restent des repères dans une époque sombre. De nouveaux lieux culturels alternatifs, parfois déployés sur internet, sont de vrais creusets d’éducation populaire. Beaucoup se battent pour accueillir le plus large public. Beaucoup sont des lieux d’invention qui créent de nouveaux espaces possibles, comme les réseaux d’éditeurs et de libraires indépendants.


Ces alternatives vont de pair avec un soutien actif à la francophonie, partout où, contre un « globish » invasif, la langue française véhicule la diversité culturelle et l’indépendance, inséparables des valeurs républicaines.


Notre projet : que chacun s’émancipe par la culture


La culture repose sur l’intelligence humaine de chacun·e : ne réservons pas la culture à quelques-un·e·s !


L’art et la culture sont essentiels à la vie, ils en sont indissociables. Ils sont au cœur de notre projet de civilisation, parce que chacun·e doit pouvoir manifester son existence, sa créativité, ses sentiments et sa pensée, accéder aux œuvres de toute l’Humanité, participer à leur transmission. L’art est une source d’émotions, d’invention, à laquelle chacun·e a droit de s’abreuver et qui gagne à être partagée.


La culture peut contribuer, aussi, à remettre le monde à l’endroit, à rendre impossible une vision comptable de l’existence, à ne plus laisser quiconque jouer avec nos « temps de cerveau humain disponibles » dont parlait le patron de TF1. Elle nous permet de dépasser nos origines, nos limites, les conformismes, la place qu’on nous assigne. Elle est ainsi à la fois le moteur et le reflet de la libération individuelle et collective.


L’art et la culture en partage

La culture est au cœur de notre projet. La France insoumise porte cette idée simple : une démocratie garantit à tou·te·s les citoyen·ne·s la liberté d'expression et l’accès aux biens de l’Humanité, au nombre desquels se placent les œuvres de l’esprit, les arts et le patrimoine naturel.


Le « droit à la culture » ne doit pas être un simple slogan. Au-delà de ce droit commun à la culture, nous voulons que chacun·e puisse vivre son identité culturelle. Ces droits doivent guider l’action publique de façon constante et exigeante, pour devenir une réalité. Nous voulons donc penser et proposer une approche de la culture qui fédère toute la population, dépasse les usagers habituels de ces lieux et développe les pratiques artistiques et amateurs.


Émanciper la culture

Les affaires de l’esprit doivent être libérées de l’esprit des affaires.


La France doit sortir de la logique économique et financière qui s’est imposée dans la culture. L’intérêt général, les droits de tou·te·s doivent prévaloir sur les intérêts privés.


Pour sortir la culture des griffes de ses prédateurs, la puissance publique devra donc disposer d’une volonté sans faille, de nouvelles armes et de moyens importants et pérennes.


La France insoumise remettra en cause la spirale de concentration qui s’est emparée de l’économie de la culture (livre, musique, cinéma, jeu vidéo…), et la rééquilibrera en faveur des petits et moyens intervenants, de l’économie sociale et solidaire.


Défendre et reconnaître tous les professionnels de la culture

Le travail des artistes, celui des acteur·trice·s des lieux de culture, le travail des intellectuel·le·s occupent une place fondamentale dans la vitalité de la pensée critique.


Pour la France insoumise, cette conception intègre tous les genres et toutes les disciplines artistiques, aujourd’hui en marge du cadre institutionnel et pourtant très répandus. Faisons tomber les murs qui subsistent dans la culture, l’éducation et les pratiques artistiques et avec la société dans son ensemble !


Nous chérissons la force créatrice des artistes et refusons leur paupérisation. Nous leur garantirons donc, en même temps que des conditions dignes d’existence, la plus grande liberté tant envers l’État qu’envers les puissances d’argent.


Nos propositions : une ambition inédite pour la culture


1- Démocratiser la culture

· Étendre la gratuité dans les musées et les autres lieux culturels recevant des subventions publiques nationales, à commencer par un accès gratuit tous les dimanches.

· Atteindre 15 % de fréquentation de publics scolaires dans les établissements culturels nationaux.

· Sortir des indicateurs strictement quantitatifs tels que les recettes et imposer la diversité sociologique et géographique des publics, à commencer par les visites scolaires.

· Instituer un domaine public commun constitué de l'ensemble des œuvres qui désormais ne seront plus soumises aux droits d'auteur, afin de participer au financement du régime de sécurité sociale pour les artistes précaires


2- Faire la révolution citoyenne dans la culture

· Abroger les niches fiscales à l’avantage des mécènes et les autres règles sur mesure faites au profit des fondations privées telles que la fondation Pinault à la Bourse du commerce ou la fondation Louis Vuitton au bois de Boulogne.

· Intégrer les œuvres d’art dans l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), et intégrer les revenus tirés de leur vente au barème usuel de l’impôt sur le revenu.

· Mettre fin à l’intrusion de la finance dans les conseils d’administration des établissements culturels et lui substituer une nouvelle gouvernance démocratique qui renforcera le rôle des représentant·e·s des employé·e·s et associer des représentant·e·s des publics jusque dans la nomination de la direction et dans les orientations stratégiques. Assurer la parité dans les conseils d’administration et féminiser les postes de direction.

· Rendre effectif le principe de non cumul des mandats et les limiter dans le temps.

· Interdire le sponsoring privé dans les services publics et les événements culturels et atteindre une part de 10 % de budgets participatifs dans les crédits locaux consacrés à la culture.


3- Rendre la culture accessible

· Mettre les associations au cœur de l’action culturelle sur tout le territoire dans l'espace public. Leur donner par des conventionnements durables les moyens financiers adaptés afin de remédier à l'absence d'équipements culturels.

· Jumeler tous les établissements (écoles, collèges, lycées) avec des établissements culturels, dans des projets profitant à tou·te·s les élèves et encourager les pratiques artistiques collectives ; favoriser la médiation socioculturelle dans ces établissements.

· Favoriser et promouvoir la médiation culturelle dans l’ensemble des lieux patrimoniaux et institutions culturelles subventionnés (musées, orchestres, théâtres, etc.), notamment en leur faisant obligation de recourir à des guides-conférencier·e·s diplômé·e·s et titulaires de la carte professionnelle. Encourager, dans les critères de subvention, la co-construction de la programmation culturelle avec les publics pour une participation active de chacun·e à la vie sociale et culturelle.

· Défendre le maillage national des bibliothèques et médiathèques, garantir leur budget face aux choix financiers ou idéologiques de certaines collectivités territoriales et embaucher des professionnel·le·s pour assurer de plus larges ouvertures.

· Accroître les effectifs des professeur·e·s spécialisé·e·s, des artistes enseignants chercheurs, dans l'enseignement artistique et dans l’Éducation Nationale (notamment par le maintien ou la réouverture des classes à horaires aménagés musique, théâtre, danse...).


4- Affirmer le droit à l’éducation culturelle et à l’enseignement artistique

· Transformer l’enseignement artistique supérieur en véritable service public national : sortir les écoles d’art et les conservatoires de musique et de danse du statut inadapté d’Établissement public de coopération culturelle (EPCC). L’État définira les programmes et les règles applicables aux personnels.

· Soutenir les conservatoires de musique, de danse et d'art dramatique dans leur mission d'ouverture à tous les publics et en créer de nouveaux. Mettre fin à la précarité des enseignant·e·s de ces établissements.

· Faire de l'éducation artistique une vraie priorité de la maternelle à l'université, jusqu'en entreprise. La mettre dans toute sa diversité et dans ses trois dimensions au cœur de l'enseignement artistique (fréquentation des œuvres, pratique, acquisition des connaissances).

· Développer une filière de la création numérique dans l'enseignement professionnel.


5- Protéger les artistes, étendre le régime des intermittents

· Garantir la liberté de création et de diffusion des œuvres d’art contre toute tentative de censure.

· Pérenniser le régime des intermittent·e·s du spectacle sur la base de l’accord du 28 avril 2016. Il est une garantie de la liberté de création de celles et ceux qui y cotisent.

· Étendre ce régime aux professions artistiques précaires.

· Titulariser les précaires et les permittent·e·s du service public de la culture et de l’audiovisuel.

· Garantir la pérennité des ensembles et orchestres permanents, l’emploi statutaire, conditions de la mise en œuvre des missions et des cahiers des charges.

· Soutenir l’extension des maisons des artistes comme centres de ressources nationaux et mutualisés.

· Consolider et veiller à l'application du droit de présentation publique pour les artistes visuels.


6- Bannir la pollution publicitaire et étendre l’affichage artistique et associatif

Nous lutterons contre l’invasion publicitaire dans les services publics et sur les bâtiments publics, dans les rues, aux abords des villes et des villages. Voici plusieurs actions prioritaires :

· Mettre fin à l’affichage publicitaire sur les bâtiments publics et au « nommage » de lieux culturels publics, tel le AccorHotels Arena.

· Interdire les écrans publicitaires numériques et connectés, vrai scandale écologique et déontologique, dans les lieux et transports publics.

· Créer un fonds d’appui aux communes qui transforment les panneaux publicitaires en espaces d’affichage culturel et d’expression libre avec une stricte application de l’usage à but non lucratif.

· Réguler la publicité, notamment aux entrées de villes et de bourgs aujourd’hui défigurées.


7- Préserver le patrimoine, construire pour le futur

· Faire appliquer le « 1 % artistique » (dans la dépense de construction), prévu par la législation, à tous les bâtiments publics construits, rénovés ou ayant changé d’affectation. L’étendre aux grandes constructions privées. Le prendre en compte dès le concours d’architecture par obligation d’appels publics à candidatures. Faire figurer au cahier des charges de l’architecte et de l’artiste le lien avec la société et l’environnement social.

· Renationaliser le mécanisme de prévention archéologique et permettre une application effective de la loi de 2001 sur l’archéologie préventive, sous la direction de l’INRAP.

· Investir enfin dans les Archives Nationales pour garantir leur conservation et leur partage avec le public.

· Protéger et numériser les fonds photographiques nationaux.

· Généraliser l’intervention d’un architecte dans la construction de lotissements.


8- Soutenir les petites entreprises culturelles indépendantes

· Renforcer les aides à la présence dans tout le pays des salles indépendantes de concert et de cinéma, ainsi que des petits commerces culturels indépendants, avec :

- l’augmentation du soutien aux librairies (ADELC), disquaires (CALIF), cinémas indépendants (AFCAE), en particulier en matière de formation, de reconnaissance et de valorisation des diplômes, d’aide à l’implantation

- l’encadrement des loyers là où c’est nécessaire ; le financement par l’État d’un programme Culture à Loyers Modérés

- des aides et prêts à 0 % pour permettre aux lieux de se mettre en conformité avec la loi (isolation, accessibilité aux personnes à mobilité réduite…)

- des instances de médiation culturelle locales pour limiter les conflits d’usage, par exemple pour les nuisances sonores.

· Soutenir les structures de création et de production :

- ouverture de lieux de travail pour tou·te·s les artistes

- financement de la structuration des petites compagnies de spectacle vivant, chœurs et orchestres, danse, cirque, écriture ; soutien aux lieux de diffusion de la création contemporaine

- création d’un CNJV (Centre national des jeux vidéo) qui disposera de mécanismes d’aide sur le modèle du Centre national du cinéma et de l’image animée (avances sur recettes…)

- renforcement du soutien à la bande dessinée par le CNL (Centre national du livre)

- création, qui n’a que trop attendu, du Centre National de la Musique.


9- Défendre l’exception culturelle

· Défendre de façon intransigeante la langue française dans toutes les instances européennes et internationales. Soutenir l’expression artistique et culturelle francophone tant en France qu’à l’étranger.

· Sortir la culture du champ des échanges marchands, tant à l’UE qu’à l’OMC, dans la lignée de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l’UNESCO de 2005.

· Étendre l’exception culturelle à la sphère numérique.

· Développer une vraie coopération culturelle non marchande et émancipatrice, à l’opposé de la vente internationale de franchise (ex. : Louvre/Abou Dhabi).

· Renforcer le réseau des Instituts et Alliances français à l’étranger, gravement déstructuré et affaibli depuis deux quinquennats. Ce soutien accru concernera aussi les Écoles françaises à l’étranger (Rome, Athènes, Le Caire, etc.) ainsi que les missions archéologiques.


10- Faire reculer l’emprise des multinationales culturelles

· Créer une médiathèque publique en ligne, avec une plate-forme d’offre légale en ligne de musique, de films et de contenus culturels.

· Maintenir la loi de 1981 sur le prix unique du livre, sanctionner les abus (frais de transport offerts…) et supprimer toutes les aides fiscales ou indirectes aux mastodontes du commerce en ligne.

· Diriger les marchés publics de livres (commandes de collectivités et de bibliothèques) vers les librairies indépendantes.

· Mettre en place un prix unique pour les supports de musique, de jeux vidéo et de films.

· Faire du·de la médiateur·trice du cinéma une véritable autorité de régulation, avec pouvoir de sanction.

· Mettre à jour les dispositifs d’aides publiques existants pour redonner la priorité à la solidarité et à la diversité, et mettre un terme aux aides favorisant la concentration.


11- Conclusion : la culture en commun

Il n’y a pas de progrès économique et social, d’émancipation humaine et nationale sans un investissement majeur dans la culture et les arts. La liberté des êtres humains commence par la garantie de leur possibilité de créer et de s’exprimer. La culture n’est ni un luxe ni une marchandise. Pour cela, l’investissement public en matière de culture sera porté à 1 % du PIB, soit plus de 20 milliards d’euros, pour l’État, les collectivités locales et les établissements publics culturels.

Cette progression est ambitieuse et s’échelonnera sur plusieurs années. Elle permettra en particulier de :

· rétablir les crédits supprimés ces dernières années, après un réexamen de toutes les filières, sur tout le territoire et vis-à-vis de l’ensemble des collectivités locales

· financer les mesures présentées dans ce livret

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