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Le Citadelle assiégée...

Dernière mise à jour : 23 janv. 2019


Ainsi donc, Macron a lancé son débat par les réunions de maires à Grand-Bourgtheroulde et à Souillac. Pour l'occasion, ces deux villes ont été complètement bouclées par les forces de l'ordre au point qu'à Souillac le marché hebdomadaire a été annulé et qu'une interdiction de manifester a été prononcée par le préfet. Les habitants de cette commune du Lot ont dû présenter une carte d'identité et un justificatif de domicile pour accéder à leur logement ou à leur travail. Ça en devient complètement délirant cette obsession du monarque à vouloir éviter le peuple. Les routes surveillées des kilomètres autour des deux petites villes, les contrôles et les blocages des éventuels contestataires ayant lieu de façon systématique permettent aux médias d'affirmer que finalement peu de personnes sont venues manifester à la présence de Macron. Nous n'entendrons donc pas parler de la manifestation qui était prévue route de Sarlat par un collectif nommé « Marée populaire » regroupant Attac, Cahors l'humain d'abord, la CGT, la Confédération paysanne, Génération.s, Ensemble 46, EELV, le PCF, le Parti de Gauche, FSU, Solidaires, les groupes lotois de la France insoumise, l'UEC, les collectifs lycéens et une multitude de petits associations locales à côté des Gilets jaunes.


Déplacement de Macron à Toulouse pour les vœux aux armées : 1.500 policiers mobilisés !

D'autre part les médias commencent à sortir des sondages attestant que 30% des électeurs sont prêts à participer au grand débat, ce qui fait que les éditorialistes commencent à parler du génie du personnage et du succès de l'entreprise... Pas un ne souligne que ce débat est totalement truqué par la rédaction des 82 questions qui seront soumises lors des réunions dans les territoires et sur le site internet ouvert à ce sujet.


Le questionnaire, entre questions à choix multiples et questions ouvertes, est construit de telle sorte qu'à la fin les réponses seront celles qu'attend Macron. Il y a fort à parier que la synthèse est déjà faite : « les Français souhaitent que j’accélère les réformes, que je réduise les impôts et les services publics, que j'instaure des taxes pour lutter contre le réchauffement climatique, que je ne change rien sur les mesures déjà prises et notamment sur celles qui s'inspirent du ruissellement » pourra-t-il dire... Car nous pouvons remarquer que les questions prioritaires dégagées par le mouvement des Gilets jaunes sont exclues de ce questionnaire : rien sur le pouvoir d'achat, rien sur la justice fiscale et le RIC (référendum d'initiative citoyenne) est rapidement évacué. Voyons tout cela de plus près.


D'abord le choix des thèmes qui ouvrent droit à discussion : la fiscalité et les dépenses publiques, la transition écologique, l'organisation de l’État et des services publics, démocratie et citoyenneté. Donc, rappelons-le, évacuation complète d'un débat sur le pouvoir d'achat. Ensuite, un kit qui permet à ceux qui le souhaitent, d'organiser les réunions débats. On y apprend que chacun peut organiser une réunion d'initiative locale, que la parole y sera libre et qu'il n'y aura pas de tabous. Sauf qu'il est précisé que le retour se fera sur « un compte-rendu […] structuré selon les modèles disponibles dans les fiches de présentation des thèmes proposés aux débats. ». Voilà, c'est dit, le débat restera uniquement dans le cadre des 82 questions, ne sortez pas des clous !


Ensuite, les questionnaires sont précédés d'un diagnostic et des enjeux du débat qui ne sont pas neutres. Déjà, dans le diagnostic, il est implicitement dit que les gouvernements précédents sont à l'origine de tous les maux, ce qui sous-tend que celui de Macron est le seul à prendre des mesures. La preuve : ce grand débat que le pouvoir organise. Comme s'il était venu sur la table par la volonté réformatrice de Macron... Évidemment les manifestations qui ne cessent pas depuis deux mois n'y sont pour rien ! Que la grande défiance que connaît aujourd'hui et toujours encore le pouvoir en place ne joue pas dans cette tentative d'étouffer le mouvement par l'artifice qu'est ce débat. En y ajoutant une répression jamais vue en France depuis la guerre d'Algérie !


Ensuite, dans les paragraphes « Les enjeux du débat », il est fait un plaidoyer pro-domo des mesures prises par Macron depuis les élections dont on se demande pourquoi les effets merveilleux qu'il vante ont pu conduire ces masses « haineuses » dans les rues.


Examinons les thèmes un par un.


« La Transition écologique » Dans les enjeux du débat, nous nous demandons pourquoi, malgré la prime d'aide (jusqu'à 5 000 €) à l'achat d'un véhicule plus propre, les français qui « déconnent » ne se précipitent pas dessus pour faire des économies de 30% sur leurs factures de carburant... Et où vont-ils chercher le complément pour changer de véhicule ? Ça, il ne le dit pas. Que nous pouvons réduire notre facture de chauffage grâce au chèque énergie de 48 à 277 € par an pour 6 millions de ménages. Que nous pouvons covoiturer. Que nous pouvons isoler notre logement avec des dispositifs d'aides (encore faut-il être propriétaire, soit 58% des Français ; pour les autres, qui sont les moins fortunés, tant pis...). Pour les solutions, il faut parvenir à zéro émissions de gaz à effet de serre, réduire à 50% la part du nucléaire et blabla. Mais en 2050 ! L'urgence écologique attendra donc, d'autant plus qu'à chaque fois qu'on nous pond un plan pour lutter contre le réchauffement (notamment), il n'est jamais tenu ! Pire, la Cop 24 a montré l'échec des gouvernants des 196 pays signataires de l'accord de Paris (dont se vante Macron en oubliant de préciser que les USA en sont sortis et que le Brésil va suivre) à prendre des mesures concrètes et efficaces. En fait, les seuls accords trouvés le sont à minima et reculent sans cesse les dates où devront être mises en application ces mesures.


Sur le questionnaire, les QCM (1) sont largement orientées. Dès la première, on vous somme de choisir quel est le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement. Comme si plusieurs problèmes ne devaient pas également être traités. Et vous pouvez chercher si l'agriculture chimique en est un, vous devrez le préciser. Il est vrai que le puissant lobby de l'industrie chimique et de la FNSEA tenue par les gros céréaliers ne doivent pas être fâchés. Après, les questions sont faites pour répondre dans le sens des mesures prises par le gouvernement et exposées dans « les enjeux du débat » ! Puis vient la question de qui paye. Et là armada de taxes avec la seule question de savoir qui va les payer en précisant qu'il faut « maintenir les activités agricoles et industrielles compétitives par rapport à leurs concurrents étrangers », c'est-à-dire en continuant une agriculture productiviste basée sur la chimie, une industrie avec des normes à minima (et éventuellement avec des salaires les plus bas possibles). Bayer peut continuer à inonder de glyphosate (que l'UE maintient sur la base d'un rapport copie conforme des fiches Monsanto sur le produit), Total peut forer sur des sites sensibles... Le comble, et là on peut rire, c'est de demander « que pourrait faire la France pour faire partager ses choix en matière d'environnement au niveau européen et international » alors que dans les enjeux on nous a expliqué que nous avions pris du retard... Fabuleux ! Quant aux question ouvertes, elles ne sont que l’exutoire proposé aux citoyens et qui permettront d'avoir plusieurs dizaines de milliers de solutions impossibles à traiter. Nous avons vu qu'un petit groupe pouvait fausser les résultats d'une telle consultation : sur le site du Conseil économique, social et environnemental, la Manif pour tous a réussi avec seulement 5 000 réponses sur 280 000 à placer en premier item la question de l'abrogation du mariage pour tous. Et vous remarquerez : aucune question sur la sortie du nucléaire, c'est déjà acté, nulle question sur la gestion des déchets... Souvenons-nous, d'autre part, que les cars qui encombrent les routes sont la création de Macron. Cars, qui comme chacun le sait, ne polluent pas. Le même Macron qui, à travers la réforme de la SNCF, conduira à la fermeture de milliers de kilomètres de voies ferrées remplacées par ces cars dont la rentabilité n'est même pas prouvée. Bref, il ressort qu'en dehors de ce que propose déjà Macron dans le programme qu'il continue, malgré tout, à vouloir appliquer (je ne changerai pas de cap, nous ne déferons pas ce qui a été fait...), rien ne pourra sortir de ce questionnaire. Nous verrons alors prochainement les taxes augmenter sur les carburants pour financer le déficit public et en aucun cas contribuer à la transition écologique... Et surtout, nous échappons complètement au principe pollueurs = payeurs ! Maintenant, dans ce questionnaire, où est-il fait mention de changer nos habitudes de consommation pour réduire notre impact écologique ? Pour ne pas dépenser plus que ce que la terre ne peut nous fournir ? Nulle part. Continuons donc sur le même modèle de société qui nous conduit inéluctablement à la fin de l'humanité !


Sur « la fiscalité et les dépenses publiques », la même démarche est appliquée. Un diagnostic qui pleure sur une France parmi les pays où les impôts sont les plus élevés, où la dépense publique est la plus élevée. Même si un pavé quasiment illisible présente ce que sont ces dépenses, Macron n'oublie pas de mettre en parallèle ce que signifie ce niveau élevé de dépenses : les prestations dont bénéficient les Français et qu'ils payent par leurs impôts (qui ne sont pas seulement les impôts directs mais aussi les plus injustes comme la TVA qui ne tient pas compte des revenus). Oui, il s'agit bien d'un système de redistribution des richesses ! Mais aussitôt, il rappelle que le déficit qu'entraîne cette redistribution doit trouver une solution : soit réduire les dépenses, soit augmenter les impôts. Cet argument massue est complété par le fait que « le poids des impôts et des cotisations sociales est une enjeu pour la compétitivité de l'économie française ». Les fameuses cotisations sociales, que le patronat appelle « charges sociales » comme si elles sortaient de sa poche ! Non, il s'agit de salaires socialisés que la valeur ajoutée (c'est à dire le travail) a créé ! Dans les enjeux, l'objectif est fixé, quelles que soient les réponses qui pourraient sortir du fameux grand débat : baisser la dépense publique, diminuer les impôts pour les contribuables, baisser les charges sociales et les impôts des entreprises, baisser la fiscalité sur le capital et tout ça en maintenant l'effort sur la défense, la police et la justice (tient donc) ! Déjà, soulignons que le déficit public est d'autant plus élevé que Macron a supprimé l'ISF et qu'il redistribue 40 milliards par an aux entreprises par le biais du CICE (création de Macron), et qu'il a institué une flat tax limitant l'imposition des plus riches ! Au demeurant, Macron et ses sbires ont annoncés qu'il était hors de question de remettre en cause ce qui a été fait et qu'ils appliqueront le programme qui les a portés au pouvoir. Les questions posées n'ont qu'un seul but : nous faire dire quels services publics il faut privatiser, quels impôts nous voulons supprimer. Pas une fois il n'est question de justice sociale. Pire, c'est aller à l'encontre des revendications des Gilets jaunes qui au contraire demandent plus de services publics et la justice fiscale. Deux exemples de question tendancieuse (après avoir expliqué que des services publics sont devenus obsolètes...). Le premier : « Afin de réduire le déficit public de la France qui dépense plus qu'elle ne gagne, pensez-vous qu'il faut avant tout : 1. réduire la dépense publique ; 2. augmenter les impôts ; 3. les deux en même temps ? » Ici on part du principe que l’État doit gérer ses comptes comme un simple ménage, ce qui n'est évidemment pas le cas. D'autre part, quelle réponse attend-on quand on demande si vous voulez payer plus ou moins de service public qu'on a présenté comme « dépassés ou trop chers par rapport à leur utilité » ? Le second : Afin de baisser les impôts et réduire la dette, quelles dépenses publiques faut-il réduire en priorité ? » à quoi une seule réponse est possible sur les trois proposées : 1. les dépenses de l’État ; 2. les dépenses sociales ; 3. les dépenses des collectivités territoriales. En résumé, il faut réduire la dette et pour ça les dépenses, vous n'avez pas le choix ! Lesquelles : l'éducation, l'hôpital, la poste, la sécurité sociale, les retraites ? Vous avez le choix... Mais surtout pas s'attaquer à la fraude fiscale de 40 à 100 milliards d'euros par an ! Et, comme on nous le dit dans la présentation, ne pas s'attaquer aux dépenses générées par nos élus, voyez vous ils ne coûtent quasiment rien : 1 euro pour 1 000 de dépenses publiques ! Il vaut mieux réduire les APL que baisser les 30 000 euros mensuels du Défenseur des droits ou des 15 000 euros mensuels de la présidente de la commission nationale des débats dont on se demande à quoi elle sert (mais il est vrai qu'elle a fait allégeance à Macron et qu'il n'est pas pingre pour nommer ses amis à des postes où les salaires sont conséquents et le travail peu pénible). Sans doute parce que ces gens ont le fameux « sens de l'effort » dont le président regrette qu'il manque aux Français...


Le chapitre « L'organisation de l’État et des services publics » commence par présenter les effectifs de la fonction publique française. Sans doute, mine de rien, pour souligner le caractère pléthorique de ces effectifs puisque 45% des usagers perçoivent une dégradation de la qualité des services. Curieuse façon de présenter les choses : on parle des 45% qui estiment le service dégradé plutôt que les 55% qui ne sont pas de cet avis ! Ensuite, les enjeux devraient nous conduire à définir les besoins en précisant que l'accessibilité passe par le développement des services sur internet : en gros, se débarrasser de ces fainéants qui encombrent notre administration (pas les énarques, pas les sénateurs ou les députés qui roupillent sur les bancs des assemblées...). Mais derrière tout ça, il y a aussi l'idée de la simplification administrative. On a vu ce que cela donne avec le code du travail : sous prétexte de le simplifier, on le vide peu à peu de son contenu. Comme pour ce retour en arrière, l'objectif est ici de diminuer le contrôle administratif sur les entreprises au nom de la liberté d'entreprendre, au nom de l'ultra-libéralisme si cher à Macron. Le questionnaire commence par demander quels services pourraient être transférés aux collectivités locales. C'est à dire un désengagement de l’État comme il l'a fait depuis longtemps sur un certain nombre de charges transférées à ces collectivités, les étranglant par ailleurs sur la gestion de leur budget. Le reste du questionnaire n'a pour fonction que de vous inciter à aller vers de nouvelles formes de services publiques, essentiellement dématérialisées. Au pire, on vous propose des bus itinérants (c'est une manie chez Macron cette histoire de bus...). Ensuite vient un paragraphe sur le droit à l'erreur, véritable incitation au truandage sur les déclarations. L'objectif, là aussi, est de réduire les dépenses en appliquant le programme électoral de Macron : réduire les effectifs des fonctionnaires. Lesquels, les enseignants, les soignants, les pompiers, les services sociaux... ? Combien de chômeurs en plus ? Et ses services supprimés, par qui seront-ils remplacés ? Des services privatisés ? Si nous prenons le seul exemple de la Sécurité sociale, savons-nous que les frais de fonctionnement représentent à peine 4% de son budget alors qu'il est de plus de 17% pour les mutuelles avec pour ces dernières une augmentation de 47% depuis 2006 ! Une nouvelle fois, cette politique qui vise absolument à réduire drastiquement les services publiques est une injonction de la Commission européenne, partisane de l'ultralibéralisme à la mode Thatcher. Or la situation de notre planète à ce jour montre l'échec patent de ce système qui ne vise qu'à préserver l'intérêt du 1% le plus riche au détriment du reste de la population, voire même du 0,1% d'ultra-riches !


« Démocratie et citoyenneté » est le dernier thème abordé par le fumeux Grand débat. Dans le paragraphe « être citoyen », Macron nous rappelle, en citant la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, que l'impôt « doit être également réparti entre les citoyens en raison de leurs facultés ». Principe qu'il a foulé aux pieds sur les dix-huit premiers mois de son règne. En effet, il n'a eu de cesse que de réduire ceux des plus riches en compensant par l'augmentation de la CSG sur les retraites et leur quasi blocage pour plusieurs années, la diminution des APL, les augmentations de taxes (avortée) sur le carburant, etc. Dans le même temps où notre président des riches lance ce fameux débat, nous apprenons d'une part que 26 milliardaires possèdent autant que la moitié de l'humanité, que leurs richesses ont augmenté de 900 milliards de dollars en 2018 (2) ! Que les entreprises du CAC 40 (3) n'ont jamais autant distribué de bénéfices (54,7 milliards d'euros), que ces bénéfices ont augmenté de 10% en 2018 sur l'année précédente, qu'entre 2010 et 2017, ces mêmes bénéfices ont augmenté de 44% pendant que les effectifs de ces entreprises étaient réduits de 20% en France et que leurs impôts ont baissé de 6,4% sur cette période ! Que 15% de leurs 16 000 filiales sont basées dans des paradis fiscaux, que leurs émissions de gaz à effet de serre ont été en hausse de 5% entre 2016 et 2017 ! Qu'enfin, leurs PDG gagnent en moyenne 257 fois le SMIC par an, 119 fois plus que la moyenne de leurs salariés ! Que vient-il nous parler de citoyenneté, ce Macron, quand le PDG de Renault, aujourd'hui en prison au Japon, ne paye plus d'impôt en France depuis 2012 ! Sans doute cette citoyenneté qui envoie les flics tabasser les manifestants pendant qu'il invite les patrons à Versailles (tout un symbole !) sous prétexte de leur faire investir quelques centaines de millions alors qu'on leur a distribué des centaines de milliards avec le CICE, invention de Macron !


Enfin, arrive le thème de l'immigration dont les Gilets jaunes n'ont jamais parlé sinon dans la bouche de Le Pen et de Dupont-Aignan, qui à l'aide des médias, sont présentés comme les organisateurs en sous-mains des GJ... Malheureusement pour ces deux fascistes, les GJ n'ont que faire des thèmes de « l'invasion migratoire ». Ce qui les fait descendre dans la rue c'est bien le problème des fins de mois ! Le long développement sur l'immigration et les questions qui en découlent visent alors à faire croire que le problème de la France c'est ça et pas le chômage de masse, le pouvoir d'achat et le déficit de démocratie. Ainsi, on tente de nous affoler sur une population issue de l'immigration à 11% et la progression du nombre de titres de séjour entre 2012 et 2017. Pire, sans rire, on nous explique que les demandes d'asile continuent à augmenter en France alors qu'elle diminuent en Europe...Voilà, vous avez compris : si vous voulez évacuer un problème, trouvez un bouc émissaire. Et bien, c'est ce que font les représentants de ce fameux « nouveau monde » qui pue l'ancien, le très ancien système. Inscrire l'immigration dans ce débat a un double but : s'assurer le soutien de la droite et notamment de LR où un Wauquiez a déjà évoqué le sujet des quotas et faire monter Le Pen en mettant sur le tapis l'immigration puisque le FN est le seul adversaire que souhaite Macron pour nous refaire à chaque élection le coup des présidentielles. En d'autres termes, Moi (oui, avec une majuscule pour signaler l'égo surdimensionné du personnage) ou le Front National !


Macron a commencé un tour de France en convoquant dans les régions 600 maires à qui il fait la leçon dans une réunion interminable où beaucoup des édiles s'endorment ou partent avant la fin du raout. Ainsi, de belles images d'un président s'invitant à un conseil municipal (surtout spontané, évidemment !) et qui ne pourra pourtant pas s'empêcher une nouvelle fois d'insulter les pauvres qui « déconnent » ou celles de Macron dînant avec des GJ qu'il rencontre (par hasard, toujours !) dans un restaurant, permettront aux médias de commencer à encenser la démarche présidentielle. Pourtant, ces déplacements sont soigneusement préparées, comme le montre dans cette vidéo la colère d'un maire qui a été sélectionné pour participer à cette grande opération de propagande :


Voilà donc ce qu'est ce débat voulu par Macron pour répondre aux revendications des GJ : un enfumage massif qui consiste à faire croire à une consultation populaire et qui permettra de sortir d'une crise qu'il ne maîtrise pas du tout. Enfumage parce qu'à travers les déclarations des députés, LREM veut profiter de ces réunions autour du débat pour faire de la « pédagogie » sur les mesures prises (« nous voulons, à travers ce débat, expliquer la politique du gouvernement » dit Labaronne, député d'I.-&-L.). Parce que les ministres et Griveaux en tête affirment que la politique menée depuis 18 mois ne changera pas. Que Macron lui-même dit que les mesures prises ne seront pas remises en cause. N'explique-t-il pas que le retour de l'ISF, c'est de « la pipe » (?), que cela ne changera pas le quotidien des GJ et que ça ne créera pas d'emplois. Parce que sa suppression en a créé ? Ça ne se voit pas... Que le CICE est une mesure indispensable à notre économie (le CICE c'est verser des sommes aux entreprises qui proviennent de nos impôts, sans contrepartie) alors que personne n'est capable de dire combien d'emplois cela a permis de créer. Des économistes parlent d'un coût pour ce cadeau entre 200 000 à 600 000 euros par emploi ! En ce qui concerne les revendications des GJ, rien dans ce débat à part une vague question sur le RIC pendant que Macron expliquait aux maires, qu'il réunit à l'occasion, que c'est en fait un danger pour la démocratie... C'est vrai que donner la parole au peuple peut parfois heurter les intérêts des puissants : souvenons-nous du référendum de 2005 sur l'Europe dont le résultat a été contourné par le traité de Lisbonne...


Maintenant, quelle(s) position(s) par rapport à ce débat ? Plusieurs sont possibles et toutes sont valables. D'abord le boycott complet d'un débat faussé dès le départ et qui ne donnera sans doute rien sinon deux/trois mesurettes. N'oublions pas que le seul but de ce débat est de désamorcer le mouvement des GJ au moins jusqu'aux européennes. Ensuite, la participation à ce débat pour faire remonter les revendications réelles du terrain. Dans ce cas, le questionnaire pose un problème car y répondre serait tomber dans le piège. Dans ce cas, c'est seulement aller à ces réunions pour y prendre la parole et y dénoncer un débat biaisé. Enfin, la dernière possibilité est de saboter les réunions en y portant fort la contestation. Quelque soit le choix, il ne faudra pas perdre de vue que seul le combat dans la rue et l'organisation des GJ pour faire aboutir leurs revendications est la seule voie efficace : jamais le pouvoir n'a cédé si le peuple ne le poussait pas fortement ! Plusieurs réunions sont déjà prévues en Indre-et-Loire que vous pouvez trouver sur le site du Grand débat. Cependant, il est probable que beaucoup de maires d'I.-&-L. n'organisent pas de réunion. En effet, par la voix de leur président, de Oliveira, les maires pensent que cette crise est le fruit des non remontées des doléances à cause des « effets pervers du non-cumul des mandats » ! Quelle perspicacité de nos maires ! Le contraire complet d'une revendication des GJ sur le monde politique. Il faudra s'en souvenir au moment des municipales...

(1) Question à choix multiples

(2) Selon le dernier rapport d'Oxfam Source Attac.

(3) Ces entreprises, au nombre de 40, ont été choisies par les agents de change parmi les 100 premières valeurs boursières en France.

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