La High Tech à l'Elysée

Emmanuel Macron reçoit mercredi une soixantaine de grands patrons de la high-tech, à huis clos, pour s’engager en faveur des « biens communs ». Parmi eux : Mark Zuckerberg (Facebook), Satya Nadella (Microsoft), Dara Khosrowshahi (Uber), Ginni Rometty (IBM), Bill McDermott (SAP), Alex Karp (Palantir) ou encore Jimmy Wales (Wikimedia) ainsi que des patrons français (Free, Orange, SNCF, Sanofi, BNP Paribas, Thales, OpenClassrooms…) et des intellectuels ( ? ). Rien que cette liste de patrons prêtes à sourire quand il s’agit de parler de biens communs. De fait, le seul bien qui les intéresse, c’est le leur. Normalement, à l’issue de cette journée, plusieurs groupes devraient faire des annonces en matière d’engagement social. Attendons-nous à des discours qu’on voudra emprunts de bons sentiments et qui resteront lettre morte dès demain.

Emmanuel Macron recevra ensuite, en tête-à-tête, les patrons de Facebook, IBM, Uber et Microsoft. il devrait leur demander des conseils pour faire de notre pays une start-up comme elles l’étaient et qui sont devenues ensuite les championnes de la précarisation, les championnes du pillage de données, les championnes de la surexploitation de leurs salariés derrière une façade « cool ».

En fait, il s’agit de continuer à construire l’image (la légende ?) du petit Napoléon comme l’ami des entreprises (facile après les mesures prises en faveur des plus riches comme la réduction de l’impôt sur la fortune et sur les plus-values financières) et comme quelqu'un d'incontournable sur la scène mondiale. D’ailleurs, les services de l’Elysée n’hésite pas à frôler le ridicule en expliquant, très sérieusement, qu’ "il y a un “moment Macron" dans le monde de la tech américaine, un effet de mode de ce président jeune qui réforme le pays. Mais les entreprises savent qu’elles ont un problème de réputation qui peut prendre une dimension économique ». Tu penses ! Il y a fort à parier, en effet, que la Silicon Valley attendait avec impatience ce nouveau Messie ! Une chose est certaine : Macron a la tête qui enfle de plus en plus. Craignons qu’elle n’explose !