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La Calomnie !

Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose, ce résumé de la tirade de Bazile dans le Barbier de Séville est une devise dont l'origine populaire remonterait au XVIIe, soit au moins un siècle plus tôt que ce que l'on prête à Beaumarchais.

Elle est réactualisée avec force par le zélote Benjamin Griveaux qui fait maintenant des Gilets jaunes « des fascistes, des anti-sémites, des lâches, des racistes, des putschistes » dans un tweet particulièrement haineux, ! Rien que ça... Il est vrai que cet ancien adhérent au PS, proche de Strauss-Kahn, n'en est pas à sa première. Il avait, dans une interview, qualifié les députés et les militants de la France insoumise d'être « des professionnels du désordre […] et du sabotage ». Ces propos sont repris massivement dans les titres de toutes les chaînes d'infos télés et radios, dans les titres de la presse écrite au prétexte qu'une vingtaine d'abrutis ont fait le geste de la quenelle en reprenant une chanson de Dieudonné. On ne voit plus qu'eux, ils sont donc l'occasion offerte de disqualifier le mouvement, ce dont le pouvoir et les médias ne se privent pas.

D'autre part, le signal que donne Castagnettes dans son discours d'hier est un message d'ordre assez inquiétant au moment où Micron choisit de fêter Noël avec des militaires en expliquant que c'est « maintenant l'ordre qui doit régner », au moment où plusieurs figures des Gilets jaunes (GJ) ont été placés en garde à vue dans le but de les inculper pour n'avoir pas déclaré des manifestations en préfecture. Déjà, la répression du mouvement a été non seulement disproportionnée, mais aussi la plus féroce depuis mai 68 et probablement depuis les manifestations contre la guerre d'Algérie au début des années soixante. Le petit Micron aurait-il des velléités de dictature ?

De plus, la manipulation avérée des images comme on peut l'observer sur la vidéo sur l'adresse suivante : https://twitter.com/i/status/1076625884826734592 (où un policier lance d'abord une grenade dans la foule plutôt paisible des GJ provoquant ainsi la colère de ces derniers et des cyclistes de passage qui viennent alors au contact, violemment, reconnaissons-le) attise le rejet des médias. Sans cette première provocation de la police, il n'y aurait pas eu cette riposte que l'on peut comprendre. Mais c'est cette riposte que les médias vont reprendre en boucle au moins tout le week-end sans montrer le début de la vidéo qui explique la suite. Ce qui permet à Griveaux de parler de lynchage, à Castagnettes de s'en prendre à « certains (qui) continuent à venir manifester, animés par la haine des institutions » et à se réjouir d' « une attitude exemplaire face à des attaques inqualifiables ». Inqualifiables sont les 3 000 blessés depuis le 15 novembre, inqualifiable ce tir de grenade lacrymogène qui tuera une vieille dame chez elle sans que Castagnettes ne verse une larme. Inqualifiables, à Saint-Étienne où les CRS ont gazé des enfants sur le marché de Noël hier (1) ! Tout aussi inqualifiable ce policier qui sort son arme de service dans la vidéo citée, après avoir joué la provoc et tenté de s'enfuir dans la précipitation avec ses collègues. Cette bousculade devient alors « une volonté de tuer » comme l'explique depuis hier un syndicaliste policier qui fait le tour de tous les plateaux des chaînes d'infos continue et les journaux télévisés des grandes chaînes. Faut-il s'étonner, après, des violences faites aux journalistes par quelques GJ (et qui, rappelons-le, sont inadmissibles) qui se sentent méprisés, insultés et ignorés dans leurs revendications.


Comme on le voit sur cette vidéo, quasiment personne à Paris... Le pire, c'est de voir des syndicalistes, comme Berger de la CFDT, condamner les GJ et proposer sa personne et sa centrale pour sauver Micron, de voir Jadot (EELV) "choqué" par la violence des manifestants et s'en prenant aux politiques qui les soutiennent, prenant directement à partie la France insoumise à travers Thomas Guénolé et François Ruffin. Qu'attend-il de Micron, un strapontin, comme son camarade de Rugy ? N'oublions pas que les problèmes économiques des français intéressent assez peu ce type puisqu'il était pour le maintien de la taxation vexatoire des carburants. Grand discours sur l'environnement, mais incapable de concilier la fin du monde avec les fins de mois, reprenant sans froncer les sourcils les calomnies répandues par les médias.


Avec la calomnie, la manipulation des images, vient ensuite celle des chiffres (2). Ça en devient comique puisque que contrairement à ce que montrent les réseaux sociaux, nous sommes maintenant descendus à 2 000 manifestants à Paris, 23 800 dans le pays. À la prochaine manifestation, il y aura sans doute un nombre négatif de participants... Là encore, la presse, la télé, les radios reprennent sans sourciller les chiffres donnés par le ministère de l'intérieur sans même s'inquiéter du ridicule d'une situation où les forces de l'ordre sont dépassées alors que le nombre de policiers est théoriquement supérieur à celui des manifestants ! En consultant les réseaux sociaux, on comprend vite que ces chiffres relèvent du mensonge volontaire du gouvernement. Il faut aussi se gausser du petit tour joué à Castagnettes qui s'est laissé prendre au leurre de Versailles où les forces de l'ordre avaient été concentrées... et où rien ne s'est passé puisque la manifestation s'est portée sur Montmartre, intelligemment puisque dans ce quartier, les blindés et les canons à eau ne pouvaient pas être utilisés dans des rues étroites.

Venons en maintenant à ce qui est présenté comme une atteinte inadmissible à la République : le simulacre de décapitation d'une effigie de Macron. Tous s'enflamment contre l'atteinte au corps du roi Micron. Les ministres, les députés et les médias pleurent au sort ainsi figuré de leur champion. Sans comprendre l'aspect symbolique de ce geste, se référant à notre histoire par ailleurs revendiquée par tous : la Révolution française... On parle même de poursuites judiciaires pour atteinte à quoi, au fait ? Mais il est vrai que la justice ne s'encombre plus du droit, condamnant les GJ à des peines de prison avec sursis pour avoir simplement manifesté et avoir été au mauvais endroit, au mauvais moment. Comme interpellation sans fondement de plus de 2 000 personnes dans tout le pays afin de les empêcher de manifester le 15 décembre.

Micron et ses sbires ne comprennent toujours pas que la colère est profonde et qu'elle va durer. Ne doutons pas malgré les menaces de violence policière, de gardes à vue non justifiées, de tribunaux aux ordres, que le mouvement reprendra en janvier. Cependant, les déclarations des députés LREM, des ministres et du président laissent penser à une répression accentuée puisqu’il faut revenir à l'ordre, celui des riches contre le peuple ! (1) https://www.xn--saintdebout-fbb.fr/2018/12/22/des-crs-gazent-des-enfants-au-marche-de-noel-de-saint-etienne/?fbclid=IwAR1QQF-s4wOkvGz-sVcsrkJz-PFgy0Y1Ji4N-bnGTGA59IciICcXu69gfsE

(2) Consulter le blog « les chroniques du yéti » dont vous trouverez l'adresse sur la page « Pour d'autres médias » de notre blog

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