Si l'argent est un problème, le Peuple est la solution !
Rechercher
Jusqu'à la nausée...
administrateur
18 févr. 2019
6 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 févr. 2019
Nous avions tellement de points à voir pour cette dernière semaine. Mais nous avons été pris de nausée devant la marée de haine contre les Gilets jaunes à la suite des insultes contre Finkielkraut.
Ainsi donc revoilà les Gilets jaunes antisémites… Il aura suffi qu’un individu lance quelques insultes à Finkielkraut pour qu’aussitôt tous les Gilets jaunes, qui étaient déjà des beaufs incultes, violents, pollueurs et racistes, deviennent dans leur ensemble des antisémites et donc des nazillons.
Aussitôt, la horde des bien-pensants aboie à l’unisson, du PS à LREM en passant par LR. Et même le FN qui ne se rappelle même plus de Le Pen père… Pire, nous voici avec des députés qui veulent compléter les lois qui condamnent l’antisémitisme par des lois condamnant l’antisionisme ! Ainsi donc, la condamnation de la politique d’Israël envers les Palestiniens, des annexions illégales de territoires à la répression féroce à laquelle se livre l’armée israélienne, subirait les foudres de la justice. Ce faisant, jetant l’opprobre non seulement sur les Gilets jaunes, des organisations politiques sont visées et, curieusement, celles de Gauche. Pas la Gauche des sociaux-démocrates, zélés serviteurs du système en place dont ils se contentent, mais celle qui depuis toujours combat le racisme et l’antisémitisme. Car il est curieux de voir cette dernière aujourd’hui traitée de tous les noms alors que dans toute l’histoire, ce n’est pas elle qui a jeté en pâture le métèque, le Juif, l’Arabe. Bien au contraire, on se souvient tous des mots de responsables politiques de droite, du PS (et même, hélas, parfois du PC) sur les immigrés. Ici se distingue le FN qui essaie de se refaire une santé par des déclarations, la main sur le cœur, sur les méchants qui insultent Finkielkraut.
Chaque jour, chaque heure, chaque minute, on trouve des spécialistes, des philosophes, des politiques qui vont décharger leur haine du peuple trop longtemps contenue dans le politiquement correct des plateaux télé, des émissions de radio et de la presse. Ainsi sont sortis les cadavres de BHL, de Cohn-Bendit et consorts pour cracher sur un peuple qu’ils prétendaient aimer mais qui ne leur a servi qu’à asseoir leur petit pouvoir et le fric qui va avec, prêts à se vendre au plus offrant. Ils ne leur suffit plus de dénigrer ce mouvement par le mensonge sur les chiffres de participation (la NR annonce les chiffres de la préfecture ce samedi 16 février, 500 manifestants, parce que ses journalistes ne savent même plus compter : nous étions de 800 à 900…). La mise en avant des violences, dont une grande majorité des Gilets jaunes ne se réclament pas, ne leur suffit plus. Tout comme il ne leur suffit plus de parler des soit disant 70 000 emplois menacés par le mouvement (d’où sort ce chiffre ? Aucune vérification, on se contente de reprendre ce nombre sur les déclarations du patronat). Il ne leur suffit plus d'inventer des articles, de s’appesantir sur une soi-disant baisse du soutien populaire en citant un seul sondage d’un obscur institut (la NR de lundi : « les Gilets jaunes perdraient - admirez le conditionnel qui veut dire on ne sait pas - de leur capital sympathie auprès de la population) ! Honte à eux de ne voir que les divergences possibles entre Gilets jaunes, que ce mouvement refuse d’entrer dans le système d’une représentation qui mettrait en avant des figures parce qu’il se méfie de la récupération, sans voir les ébauches d’organisation, aussi difficiles soient-elles ! Surtout, ne pas en parler ! Il ne leur suffit plus de crier au scandale quand une figure auto-proclamée du mouvement se fait éjecter de la manifestation parisienne alors qu’elle est une émanation de Macron. Il faut maintenant justifier les violences faites aux manifestants sous prétexte que ces derniers formeraient des hordes barbares antisémites prêtes à rouvrir les camps ! Honte à eux qui versent des larmes sur le vieux gâteux de Finkielkraut qui ne fait que déverser son fiel sur une partie de la population, incitant quasiment à la haine raciale contre les arabes. Honte à eux qui ne versent pas une larme sur les 2 000 blessé.e.s dont au moins deux centaines gravement atteint.e.s ! Honte à eux qui ne versent que quelques larmes de crocodiles quand chaque jour le contrôle au faciès insulte et rejette la population qui n’est pas de peau totalement blanche ! Honte à eux qui ne s’émeuvent jamais de voir la police systématiquement acquittée sur ses bavures quand le nom n’est pas de consonance européenne ! Honte à eux qui, demain, appellent à manifester contre des actes assurément condamnables parce qu’ils ne le font que pour salir l’honneur du peuple qui se bat aujourd’hui contre l’austérité et contre un gouvernement de plus en plus totalitaire qui nous méprise ! Honte au PS (parti définitivement passé à droite !) qui est à l’initiative de cette manifestation et qui en a écarté la France insoumise grâce à une vile manœuvre politique.
Et pendant ce temps, les affaires continuent : un condamné nommé au Conseil constitutionnel ; Macron qui est toujours soutenu par le Medef et qui recule si ce dernier le siffle (exemple sur les pénalités pour les entreprises qui abusent des contrats courts : il aura suffi que le Medef élève un peu la voix pour que le gouvernement s’écrase…). Avec en plus le retour d’une proposition de taxe carbone sur les carburants, qui a pourtant mis le feu aux poudres, demandée par 80 députés de LREM, LR, MODEM, et du PS qui n’en n’est plus à ça près ! Schiappa continue à faire le clown avec le décervelé Hanouna (qui sait cependant bien compter…) jusque dans l’Assemblée nationale... Et Buzin qui continue à mettre au point sa loi assassine sur le service public hospitalier avec la suppression prévue de milliers de lits et d’emplois.
Et la pauvreté continue à se développer : 8 200 demandes supplémentaires de primes d’activité dans notre département pour une multiplication par 10 des demandes entre janvier 2018 et 2019 ; 34 342 foyers au 31/01/19 contre 26.098 en janvier 2018…
Et pendant ce temps, l'Obs mène une campagne odieuse contre Mélenchon, Jadot d'EELV insinue sur le plateau de RMC que la France insoumise aurait des accointances avec les fascistes et les antisémites. Il est vrai que ce petit personnage est soucieux de faire tourner son piètre commerce électoral...
Et pendant ce temps, 8 000 interpellations, 7 300 gardes à vue et plusieurs milliers de condamnations au point que le syndicat des avocats de France parle de justice d’exception :
« Au quatrième mois de mobilisation du mouvement des Gilets jaunes, les avocats intervenant aux côtés des manifestants, en garde à vue ou dans les prétoires, peuvent légitimement se poser la question. En effet, parallèlement aux violences policières, qui discréditent définitivement la doctrine française du « maintien de l’ordre », s’ajoutent désormais les violences judiciaires, commises dans le cénacle moins "engazé" mais finalement tout aussi anxiogène des tribunaux. Ainsi les parquets requièrent-ils, sur ordre de la garde des sceaux – dont la circulaire du 22 novembre 2018 constituait déjà un appel à la répression pénale la plus sévère – de lourdes peines de prison à l’encontre de tout prévenu assimilable, de près ou de loin, à un Gilet jaune : prison sans sursis pour des "primo-délinquants", mandats de dépôt, lourdes amendes, interdictions de manifester et interdiction des droits civiques privant opportunément du droit de vote aux prochaines élections. Trop souvent les tribunaux leur donnent satisfaction. Pourtant, nous constatons chaque jour que les dossiers sont très souvent vides et/ou approximatifs :
– Absence quasi systématique de procès-verbal d’interpellation, remplacé par une fiche de mise à disposition, sorte de QCM, dont bien souvent n’est versé au dossier que le recto !
– Condamnations massives pour « participation à un groupement en vue de la préparation de violences et de destructions », infraction « tarte à la crème », permettant de condamner des manifestants pour leur simple participation à la manifestation, dès lors qu’ils ont été interpellés à un moment de tension avec les forces de l’ordre.
– Peines complémentaires d’interdiction de manifester alors même que l’article L211-13 du code de la sécurité intérieure limite à des infractions très précises la possibilité de prononcer une telle peine. Pour mémoire, de 1995 à octobre 2018, seules 33 personnes ont été condamnées à une peine complémentaire d’interdiction de manifester. Depuis novembre 2018, plusieurs centaines de Gilets jaunes ont été condamnés à cette peine complémentaire !
Menées en un temps record, ces procédures répondent à un double objectif : augmenter le nombre de déferrements / condamnations et « neutraliser » les Gilets jaunes. Le SAF dénonce le traitement judiciaire subi par les Gilets jaunes, déjà soumis à des violences policières sans équivalent dans l’histoire récente des mouvements sociaux. Cette violence judiciaire marque une nouvelle dérive dans la criminalisation d’un mouvement social, laquelle ne fera qu’abimer davantage la confiance des citoyens dans leur justice. Moins de justice sociale, plus d’injustice pénale, est-ce l’État de droit que nous voulons ? »
Et là, contrairement à quelques insultes sur un pilier de l’ordre établi, quel silence ! Quel silence...
Comments