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De l’Industrie à Fondettes

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    administrateur
  • 19 mai 2018
  • 4 min de lecture

Invacare (ex Ets Poirier pour les plus anciens Fondettois) va développer ses activités sur son site de Fondettes. Dans le cadre du jeu des chaises musicales qu’impose maintenant aux salariés le capitalisme, ce sont les salariés Suédois et Suisses qui feront les frais de cette relocalisation.


Les effectifs vont donc grossir sur cette entreprise américaine de matériel médical spécialisée dans les fauteuils roulants, passant de 380 à 430 salariés. C’est une bonne nouvelle pour l’emploi en Touraine, moins bonne pour la Suède et la Suisse.


Dans un premier temps, cela démontre que la compétence des salariés français n’a rien à envier à celle du reste du monde, ni leur productivité. Ne parlons pas du coût du travail (rappelons que ce n’est pas un coût mais ce qui ajoute de la valeur) qui se réduit à mesure que les gouvernements passent. Et le dernier, celui de Macron et de Philippe, n’est pas en reste de ce point de vue, écrasant le Code du Travail avant de s’en prendre aux prestations sociales. En effet, la baisse des charges sociales (qui sont en fait un salaire différé) conduira inévitablement à la baisse des prestations maladie, famille et retraite…


Cependant, les 100 emplois qu’Invacare aura au total créé depuis 2016 compenseront juste ceux perdus par une autre entreprise historique de Fondettes, Safety. En effet, le groupe Sandvik a non seulement tué la marque mais a aussi comprimé au minimum l’effectif de cette entreprise, la renommant, au passage, Coromant (Coromant est la division carbure de tungstène du groupe Sandvik). Safety avait été créée en 1932 et avait rejoint le groupe suédois en 1974. En effet, à cette date, cette entreprise familiale n’avait plus d’autre choix pour sa survie que d’intégrer le N°1 mondial de cette spécialité qui avait une technologie que Safety seule n’aurait jamais pu acquérir. Il en sera de même pour le dernier gros producteur de carbure en France, Eurotungstène, qui sera racheté par Sandvik en 1980 pour être largement démantelée. La marque française continuera à croître jusqu’au début des années 2000, avec plus de 500 salariés en France, Italie, Espagne et Allemagne. Le centre de production restait cependant sur Fondettes avec un effectif qui a atteint 390 salariés. La marque était reconnue nationalement sur des critères de qualité, de délai et de production spéciale. Au plus fort de sa production, 12 millions de plaquettes sortaient des ateliers.


Hélas, la stratégie du groupe a changé avec la crise de 2007/2008, les actionnaires estimant que le rendement de leurs actions n’était pas suffisant. Même s’ils ont toujours gagné de l’argent, ce n’était pas assez. À partir de là, des politiques aventureuses ont conduit à la fermeture systématique de plusieurs unités de production en Europe, le groupe prévoyant une croissance à 2 chiffres uniquement en Asie (Inde, Chine…). L’Italie et l’Angleterre ont ainsi vu leurs unités de production fermées les unes après les autres. Cette politique de regroupement des unités sur quelques pays (Suède, Allemagne, Tchéquie) a alors été amorcée. En Suède puisque c’est le site historique de la marque avec une énorme usine de production à Gimo (1 500 salariés environ), en Allemagne avec la marque Walter (l’Allemagne est 2e producteur et exportateur mondial et la puissance de son industrie automobile n’est pas à démontrer), dans les pays de l’Est parce que la main-d’œuvre y est moins chère. Même si ce « coût » n’est pas le plus élevé dans la fabrication d’outils coupants en carbure, il n’y a pas de petits profits pour lutter contre la baisse tendancielle du taux de profit[i]. Ainsi, en 2015, la sentence tombe : l’unité de production des outils aciers (qui supportent les plaquettes carbures) est transféré à Orléans, siège social de Coromant France et unité de production. Quand les économies d’échelle se traduisent par la suppression de 45 emplois… En fait, beaucoup plus puisqu’un grand nombre de services ont été peu à peu fermés ou sous-traités (R&D, méthodes, payes…).


Dans un post à venir, nous verrons comment cette politique du profit à tout prix nuit gravement à l’emploi. De l’avis même d’un ancien PD-G de Safety, « cette entreprise n’a jamais perdu d’argent ». Mais n’en gagnait plus assez pour les actionnaires du groupe Sandvik.


Notons qu’au moment de la fermeture de l’Usine B (unité de production acier à Fondettes), pas une seule fois la municipalité de Fondettes n’est intervenue, en quoi que ce soit. Mais De Oliveira n’a pas manqué, en début de mandat, d’aller visiter cette entreprise en fin d’année 2014 et d’avoir un article dans le journal de propagande du maire le commentaire suivant : « Safety, fleuron de l’industrie fondettoise depuis 1957, emploie 350 salariés qui conçoivent et fabriquent des outils coupants en carbure pour l’usinage général. Reconnue pour sa qualité élevée et ses performances avérées, la gamme de produits Safety est vendue dans le monde entier. » À l’époque, l’effectif n’était déjà plus de 350, comme annoncé. C’était la reprise de vieux chiffres, sans vérification. Un an plus tard, cet effectif n’était plus que de 182 salariés et la marque abandonnée : excellente intuition ! Non, sérieusement, un désintérêt certain pour la santé de l’industrie, l’essentiel est d’avoir de belles photos quand ça va bien où quand une entreprise s’installe. À l’opposé, quand on assiste à ce type de licenciements boursiers, rien, pas un mot… Mais tout comme Macron, De Oliveira est l’ami des actionnaires, pas des salariés !

[i] Nous verrons cette notion dans un post futur

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